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26/11/11 Wall Street Journal
 
         La mauvaise blague des « emplois verts » !

Oubliez l’«énergie propre». C’est le pétrole et le gaz qui créent des emplois en Amérique.

Ainsi le président Obama avait raison sur toute la ligne. C’est la production d'énergie domestique qui est vraiment le chemin vers la prospérité et la création de nouveaux emplois. Son erreur a été de prédire que ces nouveaux emplois seraient «verts», quand le boom de l'emploi réel se déroule dans le pétrole et le gaz.

Le Bureau du Travail a rapporté récemment que le taux de chômage américain reste à un niveau terrible de 9%. Mais si vous regardez de plus près les statistiques, vous constaterez qu’il n’y a pas beaucoup d’industries qui résistent à la destruction d’emplois. L'une est la production de pétrole et de gaz, qui emploie actuellement quelque 440 000 travailleurs, soit une hausse de 80%, ou plus de 200 000 emplois créés depuis 2003. (1) L’industrie pétrolière et gazière représente plus d'un cinquième de tous les nouveaux emplois durant cette période.

Quand l’ironie s’avère plus forte que la bêtise des Verts.

Alors que Washington a tenté de nourrir de force les énergies renouvelables avec des dizaines de milliards de dollars de subventions spéciales, la production pétrolière et gazière a connu un essor remarquable grâce à l'investissement privé. Et tandis que les percées technologiques de l’énergie renouvelable ne semblent jamais arriver sur le marché, le forage horizontal et la fracturation hydraulique ont révolutionné l'extraction du pétrole et du gaz et ces prouesses technologiques ont été réalisées sans une garantie des emprunts auprès du département de l'Énergie. (2)

Le pétrole et le gaz ont créé beaucoup d’emplois. Le Dakota du Nord a le plus faible taux de chômage du pays avec 3,5%. Cet État a quelque 200 plates-formes de pompage qui extraient 440 000 barils de pétrole par jour, ce qui représente quatre fois le montant extrait en 2006. Cet État a indiqué qu’il y a actuellement 16 000 offres d'emploi non pourvues, et des endroits comme Williston sont devenus des hauts lieux pour les travailleurs qui cherchent des emplois rémunérés à plus de 100.000 dollars par an.

Ou prenez par exemple le bassin de schistes bitumineux de Marcellus en Pennsylvanie, dont le ministère du Travail affirme qu’il a créé 18 000 emplois nouveaux dans la première moitié de 2011. Quelques 214 000 emplois sont désormais liés à une industrie du gaz naturel qui existait à peine en Pennsylvanie il y a une décennie. Les entreprises se sont également précipitées pour extraire les schistes bitumineux d'Utica dans l'Est de l'Ohio, et elles ont accru leurs opérations au Texas, en Louisiane et en Oklahoma.

Est-ce une bonne nouvelle ? Sûrement pas pour les écologistes alors qu’ils ont du mal à digérer cette vérité et qu'ils tentent maintenant de discréditer les emplois qui l'accompagnent. L'American Petroleum Institute a récemment commandé une étude réalisée par le cabinet de conseil Wood Mackenzie, qui a estimé qu’une amélioration de la politique énergétique fédérale créerait 1,4 millions d'emplois supplémentaires d'ici 2030. Cela a provoqué une furie au sein de la gauche politique, qui se plaint que l'étude inclue dans ses estimations des emplois indirects tels que les fournisseurs d'équipement, mais aussi des emplois « induits » lorsque les travailleurs du secteur pétrolier dépensent leurs salaires dans les hôtels, les restaurants ou les salles de billard. Il semble que les dénigrements de la gauche s’appuient sur un certain «multiplicateur» pour produire un effet d’entraînement sur l'emploi dans d’autres secteurs.

Le fallacieux multiplicateur keynésien de la gauche

Le multiplicateur « keynésien » n’est-il pas le fondement de l’économie pour la gauche ? La justification du plan de relance de 820 milliards de dollars du président Obama était que chaque dollar dépensé par le gouvernement aurait un effet multiplicateur de 1,5 ou plus, et que cela allait créer des millions de nouveaux emplois. Cela ressemble à une mauvaise blague. Mais cela n’empêche pas les démocrates et les écologistes de toujours revendiquer que le multiplicateur de la boîte noire, qui a été inventée par l’économiste irano-américain Mark Zandi et sur lequel s’appuie le dernier plan de relance pour l’emploi d’Obama de 445 milliards de dollars, va créer 1,9 millions d'emplois dans le pays. Quelques 750 000 de ces emplois sont censés venir de l’extension des congés payés pour les travailleurs, en leur donnant plus d'argent à dépenser, disons-le, dans les hôtels, les restaurants ou les salles de billards. Tous les multiplicateurs sont suspects, mais les socialistes ne peuvent pas les invoquer pour justifier les dépenses du gouvernement, pour ensuite les répudier lorsqu’il s’agit d’entreprises privées.

En tout cas, la beauté du boom pétrolier et gazier est telle que les multiplicateurs ne sont pas nécessaires pour prédire la croissance des emplois. Elle se passe juste devant nos yeux. Et il va de soi que si l'administration Obama abandonnait son hostilité à l’égard du pétrole et du gaz, beaucoup plus d'emplois seraient créés si cette industrie avait les coudées franches pour investir dans de nouvelles technologies.

Pourtant, pas plus tard que ce mois-ci, le ministère de l’Intérieur a publié un nouveau plan quinquennal qui met la plus grande partie du plateau continental hors-limites du forage pétrolier. Et l'administration a retardé d'au moins une autre année le pipeline Keystone XL qui créerait pas moins de 20 000 nouveaux emplois pour sa construction.
Le Bureau des ressources naturelles a récemment publié que les recettes fédérales à partir des licences accordées pour l’exploitation de pétrole offshore pour l'exercice 2011 s’élèvent à peine à 36 millions de dollars alors qu’elles avaient rapporté 9,5 milliards de dollars pour l'exercice 2008.

Le gouvernement d’Obama a réussi l'exploit presque impossible de rendre la politique énergétique du pays non rentable en dépensant sans compter l'argent du contribuable dans l'énergie verte, avec la faillite retentissante de sociétés comme Solyndra. Le Washington Post a rapporté, en septembre, que le programme d’aide aux entreprises d’énergies renouvelables de 38,6 milliards, et qui a été lancé par M. Obama en 2009, a créé seulement 3500 emplois à ce jour. Il avait prédit qu'il allait en créer 65.000. Nous sommes très loin de cette prédiction optimiste.

M. Obama continue néanmoins à parler d’«emplois verts», comme si la répétition allait conjurer le sort. Il apporterait davantage à l’économie en laissant tomber ses illusions idéologiques et en foutant la paix aux entrepreneurs dans le secteur des énergies fossiles qui créent des emplois et de la richesse.

Wall Street Journal

Notes du traducteur :

(1) Les Américains peuvent remercier le président George Walker Bush d’avoir résisté aux puissants groupes de pression écologistes.

(2) A-t-on besoin d’un ministère de l’Énergie en France ? La réponse est non. Le Grenelle de l’environnement a été une erreur monumentale du gouvernement de la fausse droite pour faire plaisir à la secte verte. Ce dont a besoin la France, c’est de laisser le marché décider à la place des énarques. Le marché est un processus de décisions de millions d’individus, qui est forcément lent, chaotique et tâtonnant, mais qui corrige en permanence ses erreurs, alors que la technocratie est rigide et incapable de s’adapter à un environnement changeant. La France n’a pas besoin des directives du projet 2012 de campagne de la fausse droite mais surtout de liberté accordée aux entrepreneurs à travers une refonte drastique du code de travail et une baisse de l’impôt sur les sociétés à 10% pour attirer les capitaux étrangers. C’est la compétitivité fiscale entre États qui sauvera l’Europe et non pas l’harmonisation vers le haut préconisée par Berlin et Paris.


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