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17/2/11 Maxime Tandonnet

   Immigration : ce que nous disent les statistiques !

Les statistiques de l’immigration n’ont rien de secret, rien de tabou ou de confidentiel, contrairement à ce qu’on entend dire parfois. Certes le sujet est délicat. Il faut lutter en permanence contre deux tentations opposées: celle d’exagérer les chiffres à des fins de sensationnalisme électoral, et celle de les minimiser dans le but tout aussi idéologique de neutraliser la question de l’immigration. Le présent article n’a aucune autre motivation que le souci de transparence et d’honnêteté.

1)-En France

Le nombre total des immigrés présents en France (au sens de l’INSEE, étrangers + personnes naturalisées) : 5,2 millions de personnes en 2008, pour 4,3 millions dix ans auparavant.

Le nombre des personnes ayant au moins un parent issu de l’immigration : 6,5 millions (INSEE).

Ainsi, au total, selon l’INSEE, 11,7 millions de personnes sont immigrées ou issues de l’immigration par un de leurs parents, dont environ la moitié d’origine européenne.
Au-delà, en remontant plus loin dans le temps, on estime qu’un quart des Français ont au moins un grand parent immigré.
                                                                 
Le nombre des nouveaux migrants, en flux annuel, avait fortement augmenté entre 1995 et 2003, passant de 125 000 à 256 600. Cette évolution est sans doute due, au moins en partie, aux conséquences de la régularisation massive de 1997 et 1998 qui a déclenché un véritable appel d’air (sources : Rapport annuel au Parlement).

Ce nombre est désormais à peu près stabilisé, depuis 2004 autour de 180 à
190 000 chaque année, dont 70 000 étudiants, 25 000 professionnels, 80 000 au titre de l’immigration familiale. Environ la moitié provient du continent africain. Une partie retourne spontanément dans le pays d’origine au bout de quelques années, notamment parmi les étudiants, mais on ignore la part réelle des retours ce qui empêche de calculer « le solde migratoire » (entrées-départs).

(La baisse entre 2003 et 2004 s’explique en partie par la fin de la prise en compte des Européens dans les statistiques de l’immigration, imposée par le droit européen).

De plus, le nombre annuel de demandeurs d’asile (personnes entrées en France qui sollicitent le droit d’y résider à titre définitif en raison de persécutions dont elles se déclarent victimes dans leur pays) avait explosé entre 1997 et 2002, passant de 20 000 en 1997 à 90 000 en 2002 à la suite d’une la loi du 11 mai 1998 qui ouvrait les conditions du droit d’asile.

Il a beaucoup diminué depuis et se situe aujourd’hui à un niveau intermédiaire de 45 000, analogue à celui de la Grande-Bretagne ou l’Allemagne.

10 000 de ces demandeurs d’asile obtiennent chaque année le statut de réfugié, c’est-à-dire pour l’essentiel le droit de résider en France avec un régime comparable à celui des citoyens français (sauf le droit de vote). On ignore ce que deviennent les autres demandeurs d’asile : soit ils deviennent des sans papiers en France, soit ils partent tenter leur chance ailleurs.

Le nombre de reconduites à la frontière, ou renvoi dans leur pays de migrants en situation irrégulière, est passé de 10 000 en 2002 à près de 30 000 en 2008, comme en 2009 et en 2010. Il a donc été multiplié par trois en quelques années.

Le nombre de filières démantelées par la police (réseaux criminels qui organisent l’immigration clandestine) a presque doublé en deux ans passant de 100 en 2008 à 183 en 2010.

L’aide médicale d’Etat dont bénéficient les migrants en situation irrégulière (seul indicateur du nombre de migrants illégaux présents sur le territoire) environ 200 000 en moyenne.

Le taux de chômage des étrangers non communautaires en France est de 23,5% en 2009 (INSEE) pour un taux de chômage moyen sur le territoire français de 9%.

2) En Europe

Le nombre d’étrangers non communautaires dans l’Europe à Vingt-Sept est passé de 16,2 millions en 2003 à 19 millions en 2008. L’Europe accueille chaque année 1,62 millions de nouveaux migrants + 240 000 demandeurs d’asile. Le nombre des migrants illégaux dans l’Union européenne est évalué entre 2 et 3 millions (sources : Eurostat, Commission européenne).

Maxime Tandonnet


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