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17/10/12 Maxime Tandonnet
   La repentance est un moyen pour se débarrasser
                                 de la France !

Le président de la République vient de se prononcer à Dakar pour une « réparation » du crime que fut l’esclavage. Ce mea culpa d’un chef de l’Etat français me paraît discutable dans la mesure où l’esclavage se confond avec l’histoire de l’humanité et non pas l’histoire de France, comme le montre un expert de ce sujet:

« L’esclavage est une période de l’histoire universelle qui a affecté tous les continents, simultanément parfois, ou en succession. Sa « genèse » est la somme de tout ce qui est advenu pendant un temps indéterminé dans divers lieux. La traite africaine des esclaves vers le Maghreb, puis en Europe, qui est à l’origine de l’esclavage en Afrique noire, n’a fait que prendre la relève des traites qui duraient depuis des siècles en Asie, sur le continent européen et autour de la Méditerranée. Les Slaves ont fourni leur contingent de « slaves », les Esclavons, d’esclaves, nos ancêtres les Gaulois vendaient régulièrement leurs captifs d’Angleterre aux Romains, les Vikings en capturaient et en vendaient au long de leurs cabotages. Pirates musulmans et chrétiens se capturaient mutuellement… L’esclavage était amorcé depuis longtemps et il faudrait, pour l’expliquer en Afrique, en expliquer l’apparition sur le continent euro asiatique. Pourtant c’est paradoxalement en Afrique, le dernier des contingents ayant fourni la traite, que l’on cherche encore une explication originelle à l’esclavage. » Claude MEILLASSOUX (Anthropologie de l’esclavage, le ventre de fer et d’argent – PUF 1986).

Ce n’est donc pas la France, par la voix de son président, qui devrait se repentir, mais l’humanité toute entière. Quand « Matignon » annonce qu’il étudie les « moyens de réparer l’esclavage », à quoi pense-t-il ? A réparer l’histoire de l’humanité depuis les origines ? Je doute que le budget de l’Etat, avec son déficit de 5,2% du PIB, y suffise…Bref, au fond, ne faudrait-il pas tout simplement, dans cette logique, se repentir d’être des hommes?

Ajoutons que ce repentir français à propos de l’esclavage est d’autant plus sidérant que la France a été le premier pays de l’histoire du monde à abolir l’esclavage, par décret de la Convention du 27 avril 1794, montrant ainsi l’exemple, avant même le décret du 4 février 1848 de la Seconde République, rendant cette abolition définitive. Napoléon Ier, la Restauration puis la monarchie de Juillet et la Seconde République ont à plusieurs reprises interdit « la traite négrière ».

Un jour, en 2008, en visite au Gabon, j’ai fait la connaissance d’un haut fonctionnaire d’une soixantaine d’années, grand, mince, petite moustache. « Les Gabonais ont un regret, me dit-il de se voix grave et douce, celui de s’être séparés de la France en 1960. La France, nous l’aimons comme notre propre pays en souvenir des navires de guerre français, qui sillonnaient les côtes africaines, au XIXème siècle, pour frapper les trafiquants d’esclaves. »

Qu’il y a-t-il derrière l’idéologie de la repentance ? La haine de soi bien sûr, la haine de la nation, la haine de la France. On efface les victoires, les moments de gloire, de grandeur et de réussite, mais on s’invente, on se fabrique des crimes à soi, des crimes odieux dont on s’accable avec délectation pour mieux s’auto-détester. Comment ensuite, accepter d’appartenir à un pays aussi coupable ? Dès lors on encourage la dissolution, la fragmentation, les particularismes, le repli identitaire, au détriment de la communauté nationale. La repentance exacerbée est un moyen détourné, dissimulé, masqué bien entendu, de se débarrasser de la France en catimini. Elle ouvre la voie à la division et à la discorde civile, préparant ainsi de futurs malheurs.

Maxime Tandonnet


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