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20/9/14 Claude Reichman

                               Sortez-les tous !

Le feu couvait sous la cendre. Il a repris avec violence cette nuit en Bretagne. Des agriculteurs exaspérés ont incendié la MSA et le centre des impôts. Des cibles qui ne doivent rien au hasard. Les Français ne supportent plus les charges sociales et les impôts. Et bien entendu ce sont les entrepreneurs qui les supportent le moins. Ils voient disparaître leur outil de travail sans que le gouvernement ne réagisse autrement que par des simulacres.

Rien ne pouvait arriver de pire à la France qu’un chef de l’Etat incapable et hésitant dans une période d’extrême difficulté. C’est une conjonction identique qui a renversé la monarchie en 1789.

Louis XVI avait tenté une réforme fiscale, mais y avait vite renoncé sous la pression des privilégiés. François Hollande a nommé Valls à Matignon pour insuffler de l’énergie à l’action gouvernementale. Mais le nouveau Premier ministre ne sait que se contorsionner entre son amour proclamé des entreprises et celui qu’il porte aux socialistes. Bref, du grand n’importe quoi, qui laisse l’opinion pantoise et exaspère les plus menacés. Dans ces conditions, la violence est inévitable.

L’ensemble de la classe politique est frappé du même mal : l’impuissance. Pour une raison fort simple : la politique n’est plus qu’une carrière et non un apostolat. Alors quand les circonstances deviennent graves, l’action publique n’est incarnée que par de petits bonshommes et de petites bonnes femmes affolés, qui courent en tous sens les yeux exorbités, avant que de se rassurer à la première accalmie et de reprendre leurs petits jeux.

« Les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font. » Jamais cette phrase de Raymond Aron n’a été aussi vraie que dans la France d’aujourd’hui. Qui y a-t-il pour expliquer la situation aux Français et débattre avec eux des vrais remèdes au drame que vit le pays ? Les politiques ? Evidemment pas. Les journalistes ? Une petite troupe d’une vingtaine d’entre eux, augmentée d’une dizaine de faux penseurs, est seule autorisée à s’exprimer sur les ondes officielles.

Alors le peuple commence par décrocher, rumine sa colère, et un beau jour elle explose. De façon d’abord ponctuelle. Le pouvoir éteint le début d’incendie à coups de concessions et de subventions. Puis les foyers se multiplient, et le pouvoir court de l’un à l’autre avec ses petits seaux d’eau. Jusqu’au jour où l’embrasement devient général : nous n’en avons jamais été aussi proches.

La vérité qu’on ne veut pas dire aux Français est qu’ils ne produisent plus assez pour vivre aussi bien. Je veux dire pour qu’il y ait de plus en plus de pauvres tandis que les privilégiés vivant d’argent public ne souffrent de rien.

Il est stupéfiant que dans un pays qui honore La Fontaine comme un de ses plus grands écrivains, personne ne se souvienne de la poule aux œufs d’or. Notre poule à nous, ce sont les entreprises. L’Etat les égorge à coup d’impôts et de charges et n’aura bientôt plus le moindre œuf à donner. Ce jour-là - c’est-à-dire aujourd’hui ou demain - la fureur gagnera le peuple et tout pourra arriver.

Les mesures à prendre sont pourtant évidentes, et elles ont été très efficaces dans de nombreux pays qui ont maîtrisé leurs dépenses et donc leurs déficits, permettant à l’économie de repartir et de créer à nouveau de la richesse. Il ne s’agit pas de sang et de larmes : une armée ennemie n’est pas à nos portes. Face à nous, nous n’avons que nous-mêmes : un peuple sans chef, divisé en factions et en castes, qui rêve encore d’un grand destin mais qui sait que les pantins au pouvoir ne sauront jamais l’y conduire.

Alors puisqu’il en est ainsi, le seul mot d’ordre qui vaille est « sortez-les tous ! »

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.




 
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