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La comédie du service minimum

5/12/03 Claude Reichman
Il n'y aura jamais de service minimum dans les transports en France. Parce que le problème n'est pas syndical mais politique. Les transports publics sont utilisés par la gauche et l'extrême gauche comme le moyen de faire prévaloir leurs vues, même quand elles ont été condamnées électoralement par le peuple. La comédie qui se joue actuellement entre la majorité parlementaire et le gouvernement sur le sujet en est un témoignage de plus. Les députés réclamaient une loi instaurant un service garanti. Le gouvernement ne veut leur concéder que la création d'une " mission d'expertise " de façon à ne pas pousser " à la précipitation ". Autrement dit il n'est pas question de toucher au pacte non écrit mais ô combien réel qui associe le pouvoir technocratique au pouvoir syndical dans le gouvernement du pays.

Les parlementaires de la fausse droite connaissent tous l'existence de ce pacte secret. Et ils obéissent à ses stipulations. S'ils s'avisaient de ne pas le faire, ils seraient privés d'investiture à la prochaine consultation et perdraient leur mandat, ce qui les condamnerait à reprendre un travail, ce qu'ils ne veulent à aucun prix. C'est la raison pour laquelle 311 d'entre eux ont signé sans hésiter une proposition de loi instaurant un service garanti. Ils savaient d'avance qu'elle serait repoussée par le gouvernement. Le pacte secret n'en souffrira donc pas. Quant aux députés signataires, ils pourront se prévaloir auprès de leurs naïfs électeurs de leur volonté de les satisfaire, tout en regrettant que le gouvernement ne les ait pas suivis. Ils enchaîneront alors sur la difficulté de la tâche, prétendront qu'en dépit des obstacles les choses vont dans le bon sens et, pour finir, appelleront les uns et les autres à la patience.

Ce scénario se répète depuis des décennies, à chaque retour au pouvoir de la fausse droite. Et à chaque fois il se trouve des dupes pour croire à ses promesses, ainsi que des organisations tout aussi irréalistes pour les pousser à les réaliser.
En réalité la fausse droite n'est là que pour maintenir les choses en l'état. S'il en allait autrement, elle agirait sans difficulté dans le sens voulu par ses électeurs. Cela lui serait d'autant plus facile actuellement qu'elle détient tous les pouvoirs et qu'elle n'a rien à craindre d'une opposition en ruine.

Un immense pouvoir de nuisance

La seule façon d'obtenir un vrai changement en France, c'est la venue au pouvoir d'une nouvelle majorité dotée d'un programme ferme et clair, et qui en finira une fois pour toutes avec la cogestion de l'Etat par les technocrates et les syndicats politisés. Afin qu'aucun doute ne subsiste dans l'esprit de tous les intéressés, ce programme devra comporter la privatisation des dernières entreprises publiques. On nous objectera qu'après sa victoire électorale, cette nouvelle majorité se heurtera aussitôt, si elle veut mettre en œuvre ses engagements, à une grève générale des transports. Celle-ci est d'ores et déjà certaine. C'est la raison pour laquelle la majorité fera aussitôt voter deux autres de ses
propositions : l'ouverture à la concurrence de toutes les lignes de transports de voyageurs par route, dans les agglomérations et entre elle ; et une loi interdisant le paiement des jours de grève. Ainsi les syndicats sauront d'une part qu'ils ne pourront pas paralyser complètement le pays et d'autre part que la grève coûtera cher à leurs adhérents. Il n'est pas difficile de prévoir que, dans ces conditions, leur mouvement sera d'avance voué à l'échec. D'autant que le pays, en élisant la nouvelle majorité, se sera prononcé clairement pour un tel programme et n'appuiera en rien ceux qui voudraient regagner par la grève ce qu'ils ont perdu par le vote.

Ainsi, contrairement à ce que beaucoup de Français croient ou feignent de croire, ce n'est pas parce que les réformes sont difficiles que la fausse droite ne les fait pas. C'est parce qu'elle ne veut pas les faire, sachant fort bien que de tels changements mettraient un terme à la dictature socialiste que chacun de ses élus ou gouvernants a un intérêt personnel à maintenir, car il y trouve l'occasion de s'élever et de vivre dans l'opulence, tandis que la France d'en bas n'a pour horizon que les travaux forcés, l'appauvrissement et la misère.
On comprend donc que la revendication d'un service minimum dans les transports publics, parce qu'elle n'a pas la moindre chance d'aboutir, est le meilleur moyen de conserver aux syndicats qui les contrôlent leur immense pouvoir de nuisance. Ainsi que de prolonger la cogestion du pays par les technocrates et les syndicats politisés.

De quelque manière qu'on aborde le problème, on comprend qu'aucun vrai changement n'est possible en France sans une révolution politique, c'est-à-dire le remplacement de la fausse droite par une formation libérale et conservatrice, proche par son positionnement des grands partis de droite européens, et apte à représenter les véritables aspirations de son électorat naturel.

Malgré la désinformation et les mensonges, malgré l'apathie d'un peuple assommé par l'esclavage ou engourdi par l'assistance, la prise de conscience chemine de plus en plus vite. Ne serait-ce que parce qu'il y a à présent 20 millions d'internautes en France et qu'ils peuvent se brancher sur des sites de combat, comme l'est le nôtre, dont l'influence ne cesse de croître tandis que s'effondre la crédibilité - et bientôt le tirage ou le taux d'écoute - des médias officiels. Aujourd'hui, la France désole le monde. Demain, elle l'étonnera à nouveau.

Claude Reichman

 

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