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23/1/11 Claude Reichman
                     Le scandale de C dans l’air !

Le site Enquête & Débat a répertorié les personnalités les plus invitées en 2010 à C dans l’air, l’émission de France 5. Les voici :

39 fois : Christophe Barbier, directeur de l’Express
28 fois : Dominique Reynié, professeur à Science-Po
27 fois : Roland Cayrol, fondateur de l’institut de sondages CSA
17 fois : Denis Olivennes, directeur du Nouvel Observateur
16 fois : Renaud Dély, Yves Thréard
12 fois : Elie Cohen, Jean-Marc Daniel
11 fois : Pascal Perrineau, Philippe Frémeaux.

Pour Enquête & Débat, « le plus choquant, reste cette poignée d’une vingtaine de personnes, journalistes ou analystes, que Calvi convie quasiment à toutes les émissions, sans aucune raison apparente. Les sujets traités sont suffisamment divers pour justifier d’inviter des personnalités différentes, mais Calvi a apparemment choisi la facilité : pouvoir traiter d’à peu près n’importe quel sujet avec la garantie d’avoir des intervenants qui auront quelque chose à dire, même si le discours reste général et vague. Cette publicité offerte à cette poignée d’hommes (et une femme) est disproportionnée par rapport à la valeur ajoutée qu’ils apportent, d’autant qu’il s’agit de personnalités déjà relativement connues, ce qui creuse d’autant plus l’inégalité de traitement médiatique et réduit la pluralité d’opinions, donc la liberté d’expression. »

C dans l’air est une émission produite par la société Maximal Productions, qui appartient au groupe Lagardère. Fondée en septembre 2000, elle est présidée par Jérôme Bellay, ancien directeur d’Europe 1. Maximal Productions produit aussi, sur France 5, les émissions C à dire et C politique. L’audience de ces trois émissions est supérieure à celle du total des trois chaînes télévisées d’information continue, LCI, i>TELE et BFMTV.

On constate donc qu’une société privée possède un quasi monopole d’information sur une chaîne du service public et qu’en outre cette information est accaparée par un nombre très restreint d’invités. La caractéristique commune de la plupart de ces personnalités est d’appartenir au courant - monopolistique dans les médias, plus que minoritaire dans l’opinion des Français - dit « politiquement correct ».

Le résultat est que les sujets brûlants de l’actualité ne sont traités que sous cet angle et qu’aucune opinion tranchée n’est jamais exprimée dans C dans l’air. C’est d’ailleurs la condition évidente qui préside aux invitations lancées, non par Yves Calvi, qui n’est que le présentateur, mais par le producteur, Jérôme Bellay, et par le directeur des rédactions, Manuel Saint-Paul, sous l’œil vigilant d’Arnaud Lagardère.

Ajoutons que le choix du présentateur et son style sont destinés à donner au téléspectateur l’illusion que règnent, dans l’émission, la liberté de parole et la volonté d’aller au bout des sujets. En effet Calvi joue le rôle, bien connu dans tous les faux débats, du grognon à qui on le la fait pas et qui ne lâche pas ses invités avant qu’ils n’aient avoué… qu’ils sont d’accord avec tout ce qui vient d’être dit.

Le plus étonnant est qu’il existe un organisme dénommé Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), et qu’il n’ait jamais rien trouvé à redire à cette double appropriation du service public : par une société privée et par une petite brochette d’individus ne représentant qu’eux-mêmes.

Il est vrai que les journalistes qui pourraient s’en plaindre et dénoncer le scandale se gardent bien de le faire, de peur de n’être pas invités un jour à C dans l’air.

Ainsi va la démocratie française !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.







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