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28/10/08 Claude Reichman

Sarkozy se fait marchand de saucisses !

Le premier acte de Jacques Chirac après son élection à la présidence de la République en 1995 fut de décréter la mobilisation pour l’emploi et de convoquer à cette fin … les préfets ! Dix ans plus tard, en 2005, aussitôt après sa nomination au poste de premier ministre, Dominique de Villepin décréta lui aussi la mobilisation pour l’emploi et s’en fut, à cette fin, visiter en grand arroi … une agence de l’ANPE ! Trois ans plus tard, en octobre 2008, Nicolas Sarkozy, élu président de la République en 2007, présente son plan de « mobilisation pour l’emploi » en inaugurant Rethel ... un « pôle emploi », nouveau nom de l’ANPE mariée à l’Unedic ! Comme le disait le prince de Lampedusa,  "il faut que tout change pour que rien ne change".

Ce qui ne change pas en France, ce sont les hommes de l’Etat, également appelés politiciens. Comme le jongleur de Notre-Dame qui, pour honorer la Vierge, ne savait qu’effectuer ses meilleures cabrioles, les homme de l’Etat ne savent, pour lutter contre le chômage, qu’effectuer des pitreries devant des personnalités "institutionnelles", qui n’ont jamais obtenu le moindre résultat en la matière, et dans le cadre ô combien exaltant d’organismes étatiques.

Pour illustrer ces errements, on apprend aujourd’hui que la chambre de commerce de Bordeaux vient de constituer une cellule anti-crise pour aider les employeurs à y voir plus clair dans le maquis des annonces gouvernementales en faveur de l’emploi. Dix-sept personnes y ont été recrutées. Bonne nouvelle : elles ont déjà répondu à dix appels téléphoniques : Stakhanovisme !

Comme les préfets n’ont jamais pu créer que des emplois de chauffeurs ou de jardiniers, que les ANPE ne savent créer que des emplois de salariés de l’ANPE, et que les chambres de commerce ne peuvent évidemment créer d’emplois qu’à coups d’argent public - un argent arraché aux entreprises - force est de constater que de Chirac à Sarkozy, en passant par Jospin et en y ajoutant tous les autres, les hommes de l’Etat et leurs pseudopodes institutionnels non seulement n’ont jamais su créer d’emplois sains, c’est-à-dire financés par des entrepreneurs pour des clients, mais ont au contraire, en raison du poids insensé des impôts et des charges sociales, empêché les entrepreneurs d’entreprendre et les clients d’acheter. C’est sans doute en vertu de ces mirobolants résultats que l’on en appelle aujourd’hui … au retour de l’Etat. Les malheureux qui le disent ignorent qu’en France l’Etat n’était jamais parti !

C’est même la raison pour laquelle la crise économique mondiale frappera la France plus durement que beaucoup d’autres pays développés. Une fois l’excès d’endettement international épongé, il faudra reconstruire. Et ce n’est pas l’Etat qui pourra le faire. Si la France veut se rétablir sainement, il lui faudra faire appel à des hommes et à des méthodes qui tiennent l’Etat le plus loin possible des activités économiques, à charge pour lui de se consacrer à ce pourquoi il a été conçu : faire respecter la sécurité et l’état de droit.

Bien entendu, cela implique un changement radical des mentalités dans notre pays. Aucun argument n’y parviendra sauf le constat de la faillite de l’ancien – et actuel – système et l’impossibilité de le ressusciter. Alors on pourra enfin entendre la voix de la simple raison et celle de la connaissance des comportements humains. Qui l’une et l’autre nous disent que l’individu ne donne sa pleine mesure que dans une société libre où les règles de la vie en commun sont admises et respectées par tous et en particulier par l’Etat.

En attendant, regardons avec autant de sévérité que de pitié les pitres de l’Etat s’agiter sur le devant de la scène et souvenons-nous de cette scène impayable des Branquignols où, répondant au cri général de « Il faut faire quelque chose ! », l’excellent comédien pied-noir Robert Castel s’exclamait : « Et qu’est-ce que je peux faire moi ? Des merguez ! »

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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