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Sarkozy ment, Mattei se noie, la France fuit le travail

27/2/04 Claude Reichman
Sarkozy ment aux Français

Il est parfois fort intéressant de lire les journaux locaux. Voici par exemple ce qu'écrit Le Journal de Saint-Denis (département de la Seine-Saint-Denis) dans l'éditorial de son numéro daté du 26 novembre au 2 décembre 2003 :
" Directive ministérielle, l'état civil ne sera plus publié
Depuis sa création, notre journal a publié chaque semaine une rubrique d'état civil, avec les naissances, les décès et les mariages enregistrés dans la commune. Nous ne publierons plus ces informations, conformément à une directive du ministre de l'Intérieur.
Invoquant les règles du respect de la vie privée (article 9 du code civil) et faisant état du risque de l'utilisation de ces renseignements à des fins malveillantes ou commerciales, Nicolas Sarkozy précise que les officiers de l'état civil qui ne respecteraient pas ces dispositions sont passibles de sanctions graves.
Toutefois, une publication de ces renseignements peut se faire, souligne le ministre, en cas d'accord écrit entre les services d'Etat civil et le citoyen qui en ferait la demande. A charge pour les services municipaux de transmettre ensuite les informations à la presse.
Gérald Rossi, Rédacteur en chef adjoint "
" Respect de la vie privée ? Utilisations à des fins malveillantes ? ", de quoi s'agit-il donc ? La simple lecture de " Tout l'état civil de l'été ", publié par le même journal, apporte la réponse à ces questions. La quasi-totalité des naissances sont celles d'enfants dont les patronymes et les prénoms sont maghrébins ou africains. Les décès, assez peu nombreux, tant il est vrai que l'on vit de plus en plus vieux en France, concernent des personnes aux patronymes français. Il est également intéressant de noter la composition des menus scolaires et des menus retraités que publie le même journal. Jamais de viande de porc aux menus scolaires, alors qu'il en figure aux menus retraités.
Ce que révèle une telle publication, c'est que la population de la France devient de plus en plus maghrébine, africaine et musulmane et de moins en moins française. Alors de deux choses l'une. Ou bien le ministre de l'Intérieur assume la situation de la France, la fait connaître aux citoyens et soumet les mesures que lui-même et le gouvernement dont il fait partie prennent à cet égard en donnant au peuple la possibilité de juger en toute connaissance de cause, ou bien il triche avec la réalité et pratique une politique d'illusion fondée sur l'ignorance du peuple. C'est manifestement cette seconde voie qu'il a choisie. L'histoire le jugera avec la plus grande sévérité.

On ne change pas une équipe qui perd

Comment faire une bonne réforme ? Vous réunissez tous ceux qui ont conduit le système à la faillite et vous leur donnez pour mission d'élaborer un plan de sauvegarde. C'est exactement ce qu'a fait Jean-François Mattei en constituant un " Haut conseil pour l'assurance maladie " composé de 53 personnalités qui se sont illustrées par leur impuissance à réformer quoi que ce soit au cours des vingt ou trente dernières années. Et le résultat n'est pas décevant : un tissu de généralités et de vœux pieux. Comment ne pas être éperdu d'admiration devant la pensée puissante de ce brillant aréopage, qui considère que l'assurance maladie est un de nos " grands succès collectifs " mais que " l'ampleur et la dynamique du déficit la placent en situation de grave péril " et qu'"il est indispensable et urgent d'en préserver l'avenir ". C'est bien simple : face à des considérations aussi pénétrantes, le ministre de la Santé, qui ne sait plus où il habite depuis sa lamentable conduite pendant la canicule de l'été dernier, est tombé en pamoison, qualifiant de " succès " ce rapport, partageant " son analyse des pistes d'action ", affirmant que sur cette base " nous allons pouvoir moderniser ensemble l'assurance maladie pour lui assurer un avenir pérenne " et appelant de ses vœux " un système à la française, juste et solidaire, un système qui assure à chacun des soins de qualité dans un souci constant de responsabilité de tous les acteurs ". Et pour les déficits, qu'est-ce qu'on fait ? " Souci constant de responsabilité ", s'écrie d'une seule voix le chœur des " réformateurs ", exactement comme les médecins de Molière lançaient leur fameux Purgare ! Rassurez-vous, la purge est à venir et elle porte le doux nom de CSG. A ceci près que cet impôt qui est en réalité une cotisation sociale est touché à mort par l'abrogation du monopole de la Sécurité sociale, qui permet d'échapper à la CSG en s'assurant pour la maladie ailleurs qu'en France. On serait Mattei et Raffarin, on retournerait sagement à Marseille pour l'un et à Chasseneuil pour l'autre, afin de ne pas être au mauvais endroit quand le système va s'effondrer.

A bas le boulot !

" Les jeunes refusent le monde industriel. Leur rêve, c'est le col blanc et le téléphone portable. Et la fonction publique ! " C'est le proviseur d'un lycée professionnel de Picardie qui, interrogé par Le Figaro, s'exprime ainsi. Dans les collèges, ce n'est pas mieux. Rien d'étonnant à cela : " Souvent, les profs de l'enseignement général n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise et ne savent même pas ce qui se passe dans les lycées professionnels ", reconnaît un dirigeant d'un syndicat enseignant. Mais la principale responsable de ce navrant état de fait, plus encore que l'Education nationale, est la mentalité antiéconomique véhiculée par une pseudo-intelligentsia qui vit d'argent public, méprise ceux qui sont assez bêtes pour travailler à le leur fournir et est prête à tous les mensonges, à toutes les désinformations, à toutes les indignités pour continuer d'en jouir. Qu'on fasse le compte des tribunes publiées dans la presse. On y relève une immense majorité de contributions émanant d'universitaires et de chercheurs, tous de gauche évidemment, et qui, tout comme leurs collègues enseignants du secondaire, n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise. Rassurons-les toutefois, s'ils craignent de devoir le faire un jour : au rythme où elles succombent ou se délocalisent actuellement, il ne restera bientôt plus d'entreprises en France. Nous serons donc tous fonctionnaires. Mais il n'y aura plus personne pour nous payer !

Claude Reichman

 

 


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