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25/11/10 Jean Rouxel
       Aide à l’Irlande : une volonté d’oppression !

L’Irlande vient d’obtenir une aide de l’Union européenne et du FMI pour faire face à une situation budgétaire critique. Dimanche 21 novembre, les ministres des Finances de l’UE se sont en effet mis d’accord pour accorder un prêt de l’ordre de 80 ou 90 milliards d’euros.

Ce prêt a deux objectifs : répondre au besoin urgent de l’État irlandais de 19 milliards d’euros pour financer son déficit public (le coût des intérêts devenant prohibitif sur le marché libre) ; et renflouer les banques irlandaises plombées par l’éclatement d’une bulle immobilière.

Même si l’heure est aux réjouissances publiques, je dois avouer que je trouve que cette annonce est une mauvaise nouvelle.

D’abord, parce qu’elle prouve que le système bancaire européen est très loin d’être guéri. À peine sorti de la crise des « subprimes » (mais en est-il vraiment sorti ?), il plonge dans de nouvelles crises. Et toutes sont liées à la même cause : une spéculation imprudente sans épargne pour garantir les montants investis.

Deuxième cause de crainte : les États n’ont rien appris de la crise grecque. On voit mal comment le scénario grec, et désormais irlandais, pourrait épargner l’Espagne, l’Italie… et la France. Et pourtant, on continue à voter des budgets en déficit !

Que ce soit pour les particuliers, les entreprises ou les États, il y a une règle de base en économie : on ne peut investir que de l’épargne. Or, l’épargne est persécutée par le fisc.

Mais, à vrai dire, j’ai une troisième crainte, plus grave que les deux premières : je soupçonne que, contrairement à ce que l’on dit généralement, il ne s’agisse pas de schizophrénie, mais de cynisme et de visées totalitaires.

Pourquoi les États endettés poursuivent-ils leur délirante expansion de l’État-providence ? Parce que c’est le moyen le plus efficace de « tenir » la population. Mutatis mutandis, pourquoi l’UE, où pourtant la monnaie unique est fragilisée, continue-t-elle à prêter à des banques et à des États irresponsables ? Je ne vois pas d’autre réponse rationnelle que celle-ci : c’est la voie de la « normalisation » (et chacun sait que l’Irlande n’était pas vraiment normalisée dans l’UE).

Bien sûr, cette normalisation va tous nous ruiner, comme naguère la normalisation des républiques soviétiques. Bien sûr, cette débauche d’argent, pris dans nos poches, sert à limiter chaque jour un peu plus nos libertés. Mais tant que les citoyens ne réagiront pas, ce processus avancera inexorablement.

Prendre notre argent pour nous opprimer, ça, c’est de la grande politique !

Jean Rouxel



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