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17/11/09 Ivan Rioufol

Tout va bien en France, c’est Marianne qui le dit !

On se croirait dans une cour d'école : il n'y a qu'"un vrai politiquement incorrect" et c'est Jean-François Kahn. Na ! C'est à cette affligeante promotion que se prête, dans Marianne cette semaine, une partie de la rédaction: celle qui fait là où on lui demande. L'hebdomadaire (qui assure régulièrement avoir toujours raison) a lâché ses censeurs contre ceux qui "disent n'importe quoi". J'ai l'honneur d'en être. Votre serviteur a même droit à une page entière, signée Guy Sitbon, et titrée finement: "Ivan Rioufol, le lepénisme antilepéniste". L'"idée" audacieuse de Sitbon, visiblement toujours dévoué pour les services commandés, est de faire comprendre que ce que j'écris sur l'identité nationale relève en fait du discours de l'extrême-droite. Le problème est que le politiquement correct ne sait argumenter qu'avec ces rapprochements que la gauche la plus évoluée n'ose plus ressortir. En fait, c'est tout l'article qui illustre les aveuglements doctrinaires que l'hebdomadaire a choisi de promouvoir.

Quand, à sa demande alambiquée, j'ai reçu durant une heure et demie l'ancien grand reporter Guy Sitbon, lundi dernier au Figaro, j'ignorais son passé de militant proche du FLN et de la cause arabe (tout comme j'ignorais ses succès dans les messageries roses). Aussi n'est-ce qu'à la lecture de son papier (et après un passage sur Wikipédia ce lundi) que j'ai compris son obsession à me parler de l'islam et à tenter de me faire dire ce qu'il aurait voulu entendre, allant jusqu'à se faire lui-même le promoteur du Front national. Je lui ai répondu, sur ce sujet, que je lui laissais volontiers ses convictions, qui n'ont jamais été les miennes. Durant tout l'entretien, j'ai eu le sentiment de parler à un examinateur s'intéressant plus à ses questions qu'à mes réponses. De fait, bien peu de ce que j'ai dit (notamment sur la crise de l'école qui me paraît être le point central) n'est dans l'article. Mais ainsi procède-t-on sans doute à Marianne.

Au-delà de l'anecdote, le plus intéressant est la manière systématique avec laquelle Sitbon réfute, dans son papier, l'ensemble des faits que je rapporte régulièrement ici. Il nie aussi bien le communautarisme que les repliements identitaires, les tensions ethniques que le risque de libanisation de la société. Il réfute tout problème d'intégration, toute faillite du système scolaire et, surtout, toute menace que pourrait faire courir l'islam radical dans ses tentatives de subversion de l'espace public. "Nous n'avons jamais rien cédé aux islamistes", écrit-il en oubliant volontairement les apparitions du voile et de la burqa ou la multiplication des demandes de dérogations pour motifs religieux dans des espaces publics ou des entreprises. Pour Sitbon, petit soldat de Marianne et de son conformisme, tout va bien en France.

Ivan Rioufol

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