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15/4/09 Ivan Rioufol
     Maurice Druon n’aura pas vu la           "révolte dure" dont il rêvait

Il était l'ennemi déclaré de la pensée conforme. Autant dire que la mort de Maurice Druon, mardi soir, est une bien mauvaise nouvelle pour ceux (j'en suis) qui n'en peuvent plus de devoir subir le discours mielleux des faux gentils et des donneurs de leçons.

Il est, avec Louis Pauwels et Jean-François Revel, de ceux aujourd'hui disparus que j'ai eu la chance de rencontrer (trop brièvement) et qui m'ont le plus influencé. Chez Druon, c'est incontestablement l'esprit de résistance qui était exemplaire, outre son amour de la culture et de la langue française.

Le polémiste ("un vieux réac au fond très respectable", écrit Laurent Joffrin ce mercredi dans Libération), était à mes yeux, plus savoureux encore que l'historien. J'ai en souvenir, notamment, "La France aux ordres d'un cadavre" puis ses "Ordonnances pour un malade" (Editions de Fallois-Editions du Rocher), deux essais que je vais m'empresser de relire.

Dans le premier, l'auteur décrivait la persistance de l'héritage communiste dans l'Education nationale et la fonction publique, dont le statut a été signé en 1946 par Maurice Thorez, ancien secrétaire général du PC. Dans le second, écrit en 2002, il rêvait de la possible révolution d'une France exaspérée par ce "pays semi-totalitaire".

Il n'aura pas vu cette "révolte dure" de son vivant. Mais son diagnostic reste en pleine actualité.

Ivan Rioufol


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