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26/3/09 Eric Revel

    Les ténors de l'UMP donnent l'allumette pour enflammer le baril de poudre social.

La surenchère à propos des rémunérations des "grands" patrons sombre dans le populisme politique le plus imbécile. Il est l'oeuvre quasi exclusive de membres du gouvernement UMP qui doivent vivre de vrais dédoublements de personnalité ! Car il n'est pas possible qu'ils mettent dans le même sac stock-options, bonus et indemnités de départ. Le cas de Thierry Morin chez Valeo est très symbolique de cette confusion des genres qui ne grandit pas la classe politique qui ou bien est incompétente ou bien de mauvaise foi.

Thierry Morin a fait sa carrière chez Valeo : pendant 20 ans il a franchi beaucoup d'échelons pour arriver au sommet de l'entreprise. Son salaire de 1,5 million d'euros par an (cinq fois moins qu'un joueur de foot vedette !) avait été réduit de 35 %. Il est viré par son conseil d'administration car Morin n'est pas d'accord avec la stratégie des fonds d'investissement. Où, est le mal ? Il n'est pas viré pour faute lourde. Comme tout mandataire social ou salarié, oui, il a le droit légal à des indemnités de départ, calculées sur son dernier salaire.

Il y a la règle et la morale en ces temps de crise ? Peut-être. Mais Thierry Morin n'est pas un voleur ou un patron voyou. C'est le contraire. Savez-vous combien perdait Valeo en 2001 lorsqu'il en a pris la présidence ? Valeo perdait 600 millions d'euros. En redressant la barre, avant la crise de 2008, il a fait gagner de l'argent à ses actionnaires et à ses salariés.

Cette démagogie électoraliste qui s'empare de la classe politique est navrante. La crise sociale n'est pas le fruit des patrons, mais de la récession mondiale. Les patrons de l'industrie ne sont pas les responsables de la crise, ils en sont les victimes. On mélange tout en France. Le lynchage médiatique est un sport national méprisable car outrancier.

Laurence Parisot (au Grand Jury RTL/LCI, ce dimanche) y a été aussi de son couplet anti-patron ! Le comble. Morin a respecté toutes les règles (vérifiées par avocat) édictées par le Medef et l'Afep. Et pourtant Parisot le jette comme un vulgaire sac ! Ils ont raison, Didier Lombard en tête, le président de France Télécom, de ne plus mettre les pieds à l'organisation patronale.

Les bonnes âmes, bien nées politiquement, vont me dire qu'il est scandaleux en ces temps de crise, qu'un patron gagne autant d'argent. Car l'âme sensible du peuple est touchée et humiliée par autant d'euros. Démagogie ! Populisme ! Les ténors de l'UMP donnent (dans l’affaire Total aussi) l'allumette pour enflammer le baril de poudre social. Ridicule et dangereux.

Eric Revel

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