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11/2/18 Claude Reichman
     
                  Prenons des trains qui partent !

A voir le nombre d'articles intelligents qui ont été écrits et publiés depuis plus de quarante ans, et à observer l'état de la France tout au long de cette période, on doit considérer que toutes ces publications n'ont vraiment servi à rien.

Pourtant tous ces articles ont bien décrit le mal français sous toutes ses formes, et recommandé des réformes susceptibles de le guérir. Par quelle malédiction ont-ils été négligés et les idées qu'ils développaient sont-elle restées à l'état de vœux pieux ?

Le mal français est-il inguérissable ? Notre nation est-elle condamnée à périr par inadaptation au monde actuel ? La réponse est oui sauf ... Oui, si l'on continue à ne pas comprendre la véritable nature de notre mal. Sauf si celle-ci est comprise par le pays et qu'il y croie assez pour qu'enfin les mesures de sauvegarde soient mises en œuvre.

Le mal français, c'est la Sécurité sociale. Ce diagnostic que j'ai porté dans un ouvrage paru sous ce titre en 1995, et que je n'ai cessé depuis de soutenir et de développer, est assez largement partagé par l'opinion, et notamment par les partisans de la liberté économique. Mais sans qu'ils le considèrent comme un impératif d'action. La France est à cet égard dans la situation d'un patient qui subit son mal et refuse d'appeler le bon médecin à son chevet.

Si ce malade est dans un tel état d'aboulie, c'est que le mal dont il souffre a anéanti ses défenses naturelles. On se dit que la Sécurité sociale est certes nuisible à l'activité économique, mais qu'après tout elle permet de se soigner, alors que c'est une ineptie puisque cette fameuse Sécu n'a jamais permis de soigner quiconque, l'accès au médecin n'étant conditionné que par le progrès économique et les ressources qu'il dégage.

J'ai ainsi personnellement entendu un de nos économistes vedettes, dont les avis font autorité dans notre pays, m'assurer que ses parents n'avaient pu bien se soigner, alors qu'ils l'auraient pu aujourd'hui grâce à la Sécurité sociale. Cet éminent penseur ne voyait pas que le niveau de vie et les ressources des Français de l'âge de ses parents n'avaient rien à voir avec celles de nos contemporains et qu'avec ou sans Sécu, ses parents auraient pu être soignés aujourd'hui sans difficulté.

Et comme le chien crevé au fil de l'eau, la Sécu a poursuivi son périple, semant le mal tout au long de son parcours et amenant la France à une catastrophe économique et sociale qu'illustrent le chômage de masse et l'exclusion de plus de 20 millions de personnes, chiffre confirmé par les dernières élections présidentielles et législatives qui ont vu cette immense cohorte de citoyens se détourner, par le vote ou l'abstention, des partis du système et donc du système lui-même.

La France a pourtant eu sa chance grâce à la construction européenne qui, supprimant toutes les frontières intérieures de la Communauté en 1987, abrogea en conséquence tous les monopoles, y compris, en 1992, celui de la sécurité sociale. Depuis l'histoire de notre pays a été celle d'une absurde et pathétique résistance au changement, qui dure encore aujourd'hui puisque M. Macron, loin de se montrer fidèle à ses choix européens, les nie et les viole en maintenant en vie artificielle un monopole condamné par l'histoire et par les lois.

Il appartient aux Français de choisir la voie du salut en se mobilisant à nos côtés pour briser les dernières défenses du monopole et libérer enfin toutes les forces créatrices de notre pays. La guérison n'a jamais été aussi proche. "Un jour, nous prendrons des trains qui partent", disait Antoine Blondin. Mais il avait aussi écrit : " Et le vieil homme entra dans un long hiver ". A nous de choisir !

Claude Reichman

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