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Pour un non franc et massif à Chirac

25/9/04 Claude Reichman
" Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les mosquées nos casernes. " L'auteur de ces paroles sans ambiguïté ? Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre turc. Celui-là même dont la promesse de ne pas punir pénalement l'adultère a suffi pour que le commissaire à l'élargissement, M. Günter Verheugen, recommande d'ouvrir " sans délai " les négociations en vue de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Voilà qui va ravir Jacques Chirac, en qui la Turquie a trouvé son meilleur allié dans sa volonté d'entrer en Europe. Il n'y a pas lieu de s'en étonner. Le président français n'a-t-il pas récemment déclaré que l'Europe a des racines autant musulmanes que chrétiennes ? Les politiciens français ont fini par comprendre que l'adhésion de la Turquie serait le sujet central du référendum sur la Constitution européenne. Et l'affolement commence à les gagner. A juste titre. Le peuple ne va pas manquer l'occasion unique qui lui est offerte de dire ce qu'il pense. Qu'il s'agisse de l'islamisation de la France ou, plus généralement, de la façon dont elle est gouvernée.

M. Chirac savait fort bien que la question turque agirait comme un épouvantail sur l'opinion et il l'a agitée exactement comme M. Mitterrand, qui est l'homme qu'il a le plus admiré, le faisait du vote des immigrés afin d'augmenter le score du Front national et de diviser la droite. Mais l'élève n'égale pas le maître. Mitterrand menaçait sans risque, car la décision dépendait de lui et il n'avait pas la moindre intention de passer à l'acte, sinon il est évident qu'il l'aurait fait. Chirac, lui, est réellement favorable à l'adhésion turque et tout le monde sait que la France est l'ultime verrou qui pourrait l'empêcher. Précisément parce qu'elle est le pays le plus islamisé d'Europe, qu'elle est en train de le payer au prix fort et que dans sa profondeur elle est révulsée par le bouleversement qu'elle subit. Du coup le référendum, qu'il n'a décidé que pour obliger Sarkozy à faire campagne pour le oui et à subir une défaite électorale qui l'empêchera d'être candidat contre lui à l'élection présidentielle de 2007, va se transformer en plébiscite pour ou contre Chirac. Et c'est bien la raison pour laquelle il faut voter non sans la moindre hésitation, tant il est vrai que M. Chirac est le gouvernant le plus nuisible que la France ait connu.

Une guerre civile permanente

Ce qui sera le plus reproché à Chirac par l'histoire, c'est d'avoir laissé des millions de musulmans s'installer en France. Il faut remonter à la fin de l'empire romain pour trouver trace, dans notre pays, de tels mouvements de population. Et l'on sait quelles ont été leurs conséquences. Comme l'écrit très justement l'islamologue Anne-Marie Delcambre dans son remarquable ouvrage " L'Islam des interdits " (Desclée de Brouwer), il ne faut jamais oublier que " l'Islam pose en effet problème parce qu'il est dans l'impossibilité absolue d'échapper à ses textes fondateurs " et que " l'Islam n'est pas seulement une foi, c'est aussi une loi ". La conséquence en est que s'est installée en France une population qui est déchirée entre deux obligations complètement contradictoires : respecter la loi de la République et se soumettre à la loi de l'Islam. Le but des islamistes est précisément de pousser les musulmans à ne respecter que la loi de leur religion. Et que cela plaise ou non aux belles âmes, qui veulent voir dans l'Islam une religion comme les autres qui pourrait être contenue dans la sphère privée, ce qui la rendrait compatible avec la civilisation occidentale, " parler de théologie sclérosée de l'Islam, d'archaïsme du droit musulman, n'empêche pas que l'Islam juridique est bien vivant dans tout le territoire musulman et que c'est même le seul Islam qui soit pratiqué. " C'est la raison pour laquelle il faut comprendre que " les intégristes ne sont pas des hérétiques par rapport au système traditionnel de l'Islam, ils veulent simplement que tout soit appliqué à la lettre ".

Et c'est bien là qu'est le problème. Ne pas vouloir le voir, comme le font Chirac et les politiciens qui gouvernent la France depuis trois décennies, c'est condamner notre pays à une guerre civile permanente entre la majorité de sa population et une très forte minorité sans cesse croissante pour qui l'idée même d'intégration est synonyme de reniement. Comment, dans ces conditions, peut-on maintenir grandes ouvertes les portes de l'immigration sans encourir le reproche de mener une politique criminelle contre la nation ? A moins bien sûr d'avoir pour projet avéré la dissolution de celle-ci dans un vaste creuset euro-musulman, ce qui est à n'en pas douter le plan de Chirac. Un plan qu'il n'a jamais exposé aux Français et encore moins fait approuver par eux, mais qu'il met en œuvre avec une constance et une détermination qui conduisent les observateurs à se demander à quelle influence occulte ou à quelle pulsion secrète obéit le président de la République.

Dans l'esprit et la pratique du fondateur de la Ve République, le référendum ne pouvait être qu'un plébiscite. Tel est l'usage que nous devons faire de celui qui vient. C'est un non franc et massif à Chirac qu'il faut prononcer sans la moindre hésitation. Mieux : en votant non, on votera oui au salut de la France. Jamais enjeu n'aura été si clair. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il se murmure dans les allées du pouvoir que renoncer à ce référendum serait plus raisonnable. Mais quoi que fassent les politiciens pervers qui gouvernent le pays depuis trente ans, ils se sont déjà trop exposés à la sanction pour que celle-ci ne soit pas prononcée par le peuple. Référendum ou pas !

Claude Reichman

 

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