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23/3/10 Michel de Poncins

La tempête de Vendée « drame incompréhensible » pour M. Sarkozy ! Et pourtant tout s’explique !

La tempête de début mars 2010 qui s'est abattue sur les rivages ouest de la France ne sera certes pas oubliée de sitôt par ses victimes, mais déjà l'attention se porte ailleurs et c'est le temps de faire un bilan.

Le président de la République n'a rien compris car il a dit que c'était un « drame incompréhensible ». Nous allons pour notre part essayer de comprendre.

Il y a plusieurs catégories de victimes : les propriétaires ou locataires de logements, les agriculteurs, les ostréiculteurs et les vacanciers. Pour ne pas trop compliquer le raisonnement, attardons-nous simplement sur les propriétaires et locataires de logements. La grille de lecture que nous allons proposer s'applique en fait à toutes les autres catégories à des titres divers.

L'une des premières explications est la désastreuse politique du logement qui s'exerce en France depuis des décennies et qui aboutit au manque dramatique de logements. La situation est tellement épouvantable que régulièrement l'on voit les politiques pleurnicher publiquement sur le manque de logements, dont ils sont tous pourtant solidairement et clairement responsables.

Le code de l'urbanisme est à lui seul un gigantesque obstacle à la construction de logements, avec en particulier ses multiples réglementations. Il faut ajouter la fixation autoritaire des loyers, qui aboutit très souvent à un véritable blocage en diminuant ou détruisant la rentabilité nécessaire aux investisseurs dans le logement. Personne ne pense à l'extraordinaire complication des zones qui s'étendent comme une lèpre sur le territoire français. La moitié de ce territoire est soumise à la tyrannie de ces zones où pratiquement il est impossible de construire, sauf à s'engager dans des formalités interminables et pénibles. Un de nos correspondants, qui est victime de ce zonage dans le midi, nous a écrit récemment pour indiquer qu'un programme qu'il avait commencé en 2002 ne sera vraisemblablement construit qu'en 2014 ! Dans l'intervalle, il a dû et devra passer des heures à comprendre des mécanismes abscons sans jamais savoir s'il arriverait au but.

Il est aussi temps de mettre en lumière la véritable calamité que représente le logement social. Refusant les lois du marché, le pouvoir constate que les plus faibles sont mal logés ou pas logés du tout. C'est logique car le dirigisme fait toujours souffrir les pauvres sous prétexte de les aider. Pour corriger, le pouvoir développe le logement social sans jamais arriver à résoudre quoi que ce soit. Le résultat est l'entretien de la misère, car souvent ces logements sociaux ne sont pas dignes d'un pays civilisé. En outre ils jouent le rôle d'un mirage vis-à-vis des populations immigrées qui viennent en grand nombre chercher le rêve que d'ailleurs elles n'atteignent pas ou après beaucoup de difficultés.

Ce manque de logements est un véritable scandale dans un pays aussi riche que la France, où pendant des siècles les gens se sont logés sans difficulté dans le cadre du marché et compte tenu des techniques de chaque époque.

Il faut maintenant mettre en accusation le permis de construire qui fait partie évidemment du code de l'urbanisme, et en particulier les maires qui délivrent ce permis. Certes, bien qu'ils soient signataires, ils ne sont pas les seuls responsables car ils décident de ce permis après de multiples actions et formalités administratives.

Les chiffres sont effarants. Entre 1999 et 2006, près de 100 000 logements ont été construits dans des zones inondables de 424 grandes communes. Malgré des dangers connus, les municipalités ont laissé ou encouragé des constructions dans des endroits où on ne devait pas construire. Quelle en est la raison ? L'on retrouve, ici comme ailleurs, la cupidité des politiques de tous niveaux. Par exemple un maire rêvera d'avoir plus d'habitants, ce qui assure des avantages personnels et facilite la réélection ! Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. N'ayons garde aussi d'oublier que la France est très mal placée dans l'échelle mondiale de la corruption telle que l'analysent avec précision des statistiques internationales... .

Un autre facteur a joué à la fois dans le déclenchement de la catastrophe et dans sa gravité, à savoir le mauvais entretien des digues (1350 km le long des côtes). De nouveau le médiocre respect du droit de propriété doit être invoqué. Certaines digues étaient et sont abandonnées, personne ne s'en occupant.

Voici plus grave. Lors d'évènements semblables, le quasi abandon de certaines digues appartenant aux pouvoirs publics avait été dénoncé. Depuis lors, aucun changement n'était intervenu, soit que l'administration se soit perdue dans ses propres méandres, soit que l'Etat n'ait pas dégagé les ressources nécessaires. Nous reconnaissons la maladie congénitale de l'économie administrée à la française : il n'y a jamais d'argent pour l'essentiel, car l'argent est dissipé au hasard du bon plaisir des élus momentanément en place.

Ces explications n'arriveront jamais aux oreilles du pouvoir, car lesdites oreilles sont rendues sourdes par l'idéologie crypto-socialiste dans laquelle il se complaît. Il se borne à panser les plaies par de bonnes paroles et à distribuer des aides de ci de là, lesquelles ne seront jamais suffisantes tant il est ruiné et continue à ruiner la France.

Liberté, propriété et responsabilité résoudraient bien des problèmes. Si ces principes étaient respectés, il n'y aurait pas de constructions en terrain inondable car il n'y aurait pas d'assureurs pour les couvrir.

Tout serait alors « compréhensible ».

Michel de Poncins

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