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30/3/10 Michel de Poncins

La taxe carbone enterrée, on respire !

La France succombe sous de nombreux et redoutables mammouths qui s'engraissent sur le pays et contribuent à sa paupérisation. Quand un de ces mammouths abusifs recule, c'est un signe d'espoir et cela vient d'arriver avec la clôture de la vraie farce de la taxe carbone.

C'était un chef-d'oeuvre de la pensée sarkozyste, et pour le souligner le président de la République l'avait jugé aussi importante que l'abolition  de la peine de mort ! Le chef-d'oeuvre est en morceaux car la voici retirée, ce qui montre une nouvelle fois comment la France vogue au gré incertain des caprices des politiques de tous niveaux.

Elle reposait sur une double chimère : la planète serait en tel danger qu'il serait urgent que la France la sauve, et pour la sauver rien de tel que de taxer les activités qui génèrent du CO2.

En arrière plan, se trouvaient un certain nombre de gamineries tout à fait meurtrières comme par exemple l'engagement de l'État dans le sens de l'éolien. Nous avons souvent dénoncé le zonage du territoire français. Nous apprenons qu'il y a des zones de développement de l'éolien (ZDE). Malheur à ceux qui veulent y construire la moindre bicoque.

Au sommet de l'illusion se trouve également une célèbre parlotte : le Grenelle de l'environnement. Les résultats de cette parlotte sont gravés dans le marbre et le dommage fait à l'économie est absolument incalculable.

Cette taxe, extrêmement cruelle, était due à la « volonté d'un seul homme », Nicolas Hulot. Ce grand pollueur de la planète s'est emparé, par un miracle de la démocratie et pour son usage personnel, du pouvoir écologique qui met en danger l'économie du monde entier. C'est pour lui faire plaisir que fut créé un ministère de l'écologie, avec en conséquence ce ridicule et coûteux Grenelle de l'environnement .

La taxe carbone fut donc lancée en grande pompe. En fait le projet ne pouvait aboutir qu'à une usine à gaz. En effet la volonté était de taxer les émetteurs supposés de CO2. Comme les industriels sont nécessairement parmi les grands émetteurs de CO2, il fallut imaginer des combines pour les taxer tout en compensant par ailleurs. Le MEDEF bien entendu protesta violemment, et ce fut l'occasion pour la presse de laisser entendre qu'il représentait de méchants patrons. La taxe a eu très vite du plomb dans l'aile, car trois jours avant l'entrée en vigueur du projet de texte, le Conseil constitutionnel a censuré le dispositif en décembre 2009.

Pour rendre sa décision, il s'est appuyé sur deux idées folles. D'abord, paraît-il, la taxe ne respectait pas le principe d'égalité des citoyens devant l'impôt : c'est un pur fantasme, car tout impôt, par nature, est contraire à l'égalité. Un autre prétexte fut invoqué : le pouvoir, par le mécanisme mis au point, ne pouvait pas atteindre l'objectif qu'il se donnait lui même. Il était prévu en effet d'épargner les transports routiers de voyageurs, le transport aérien et 1000 sites polluants d'une foule d'industries. Le dispositif était évidemment un exercice d'équilibre dans une usine à gaz, de plus avec de multiples compteurs et de multiples contentieux en perspective. Ces prétendus sages devraient savoir que les usines à gaz administratives ne peuvent jamais fonctionner en vue de réaliser des objectifs précis ! De plus, en l’espèce, la lutte contre le soleil n'est guère mesurable dans ses effets !

Pour se défendre de l'accusation de taxer pour ramasser des sous, le pouvoir avait promis que la nouvelle taxe n'augmenterait pas les prélèvements obligatoires, et un nouveau monstre bureaucratique était prévu à cette fin sous le vocable de « chèque vert ». Comment une promesse aussi monumentale peut-elle être énoncée sans que personne dans les médias ne souligne son impossibilité ? L'enchevêtrement incroyable, inouï et fantastique de l'empilement d'usines à gaz que représentent les prélèvements obligatoires rend absolument irréaliste toute prévision dans ce domaine. En outre, le complexe énarcho-socialiste aux affaires dépense au-delà du possible et cherche de l'argent de tous côtés !

La dernière nouvelle, tombée le 23 mars, sur annonce de François Fillon, est que la taxe carbone est enterrée une fois pour toutes. L'enterrement est masqué sous le projet de convaincre l'Europe de la généraliser, ce qui est un espoir irréaliste.

Soulignons l'incroyable malfaisance économique d'une telle initiative. Depuis l'annonce de la nouvelle taxe, les investisseurs du monde entier ont été une nouvelle fois confirmés dans leur idée qu'il ne fallait pas créer d'usines en France sous peine d'être taxé inutilement et méchamment. Le retrait les renforce dans leurs craintes éventuelles en montrant en plus l'extraordinaire tohu-bohu de la politique gouvernementale.

Le désespoir est grand dans le rang des écolos. Michel Rocard a dérapé en déclarant au journal Le Monde : « Supprimer la taxe carbone est un crime contre l'humanité ». Mme Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'écologie, s'est déclarée « désespérée »ce qui lui a valu un blâme. De toutes façons, ce sont les vrais amoureux de la nature qui peuvent se désespérer de l'existence de ce sous-ministère dont les dépenses nuisent gravement à nos possibilités d'entretenir la nature à notre gré. Un autre a dit que c'était la mort du Grenelle de l'environnement. Sur ce point nous sommes sceptiques, car les organismes publics ne meurent jamais. En revanche, le retrait fait le bonheur des entreprises, des routiers et des agriculteurs qui devaient souffrir le plus.

Il se trouve parallèlement que le dogme mensonger du réchauffement est de plus en plus réduit au vulgaire mensonge qu'il a toujours été : comment lutter contre le soleil ou les effets de la nature ? De multiples textes montrent les erreurs, les approximations, les manipulations de données, les manœuvres diverses du GIEC et de ses dépendances. L'échec cuisant de Copenhague est dans toutes les mémoires et les esprits se réveillent. L'Institut Gallup a réalisé une enquête d’opinion sur le thème du changement climatique. Elle montre qu’en mars 2010 la moitié des habitants des Etats-Unis estimaient que les alarmes médiatiques sur le climat sont exagérées, et que 67 % pensaient qu’ils n’ont rien d’important à redouter du changement climatique.

Finalement, on peut se demander si l'écroulement en bonne voie de la chimère ne serait pas parvenu jusqu'aux oreilles de l'Elysée, ce qui, la prudence aidant, serait une explication au retrait.

Toutefois ne rêvons pas trop vite !

Michel de Poncins

 

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