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4/10/11 Michel de Poncins
            Les sénatoriales signent en fait l’échec
                                du socialisme !

Le titre de cet article va surprendre bien des lecteurs. En effet, la victoire du parti socialiste aux sénatoriales est claire. Non seulement il vient de conquérir la majorité des postes, mais il a obtenu le perchoir. Saluons, en passant, la richesse immense de chacun des sénateurs et la richesse encore plus grande du président du Sénat : cette richesse s'ajoute au statut incroyable des autres élus qui écrasent l'économie française et jouent leur partition dans la paupérisation du pays. Mais là n'est pas notre propos aujourd'hui, car il y a bien lieu d'écrire « échec du socialisme », et voici pourquoi.

Pour comprendre le mécanisme, il est besoin de rappeler que les élections au Sénat reposent sur de grands électeurs sélectionnés par un système extraordinairement compliqué et issus eux-mêmes d'élections intermédiaires : municipales, régionales, etc. Or il se trouve que la droite a perdu depuis 2007 ces élections intermédiaires, d'où la victoire des socialistes aux sénatoriales. Il reste alors à expliquer cette défaite de la droite aux élections intermédiaires. Les caciques de la même droite donnent certes beaucoup d'explications savantes, mais sans aller évidemment au fond de la réalité : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ».

En 2007, le nouveau pouvoir était élu sur un programme de droite par une majorité de droite, et il avait non seulement la possibilité de rompre avec le socialisme, mais le devoir de le faire. Il n'a pas fait la rupture et, au contraire, a consolidé et amplifié le socialisme à grande vitesse, ce qui a découragé les électeurs.

Amplification du socialisme

Le premier moyen fut d'appeler autour de la table ministérielle et aussi ailleurs des socialistes décidés à empêcher toute réforme valable. Le deuxième moyen fut de donner très publiquement le pouvoir à des syndicats guère représentatifs et ne subsistant que grâce à des lois obsolètes et à de l'argent volé aux citoyens.

La marche forcée imposée à la France vers le socialisme par ce pouvoir s'est traduite par une liste considérables d'actions diverses. Citons au hasard et dans le désordre : la politique industrielle, l'État intervenant à tort et à travers dans le fonctionnement des entreprises ; le quasi blocage des loyers, avec un retour hypocrite à une sorte de loi de 1948 ; le nouveau droit de préemption accordé aux maires : sous prétexte de leur donner le droit de veiller sur les changements de fonds de commerce, ils ont un droit de préemption sur les baux commerciaux au détriment des droits de propriété ; le grand emprunt par lequel l'État se donne la possibilité abusive d'emprunter de l'argent pour choisir des investissements baptisés « d'avenir » ; le véritable déchaînement dans l'accroissement des impôts avec une inventivité marquée pour trouver de nouveaux systèmes de prélèvements fiscaux ; la poursuite et l'aggravation sans limite de l'endettement public général ; le véritable tsunami des réglementations diverses et changeantes selon l'humeur du pouvoir, avec l'insécurité juridique totale en conséquence.

Les fruits amers de cette marche forcée vers le socialisme s'observent de plus en plus : chômage récurrent, destruction des industries dont beaucoup quittent le territoire, difficulté permanente dans le logement, souffrance intolérable des PME, départ des grandes fortunes pourtant nécessaires pour faire tourner la machine, paupérisation croissante du peuple français avec l’expansion des Restos du cœur, du Secours catholique et d'autres œuvres charitables.

C'est pour toutes ces raisons, que le pouvoir de Sarkozy-Fillon a perdu les élections intermédiaires, ce qui a conduit au vote des grands électeurs en faveur du parti socialiste pour les sénatoriales. Le 29 septembre, lors de la parade télévisée des six candidats aux primaires socialistes, il était tristement drôle de voir que leurs programmes sur beaucoup de points n'étaient guère différents de ce qu'avait fait Sarkozy depuis son arrivée au pouvoir.

Il est donc légitime de dire que la victoire du parti socialiste aux sénatoriales met en lumière d'une façon surprenante les échecs du socialisme.

L’explication démocratique

Face à ce phénomène historique incroyable qui voit Sarkozy aidé par Fillon courir derrière le socialisme, il reste à chercher l'explication ultime. Nous allons rencontrer alors le fonctionnement de la démocratie, à laquelle j'ai consacré un livre intitulé « La démocratie ou le rêve en morceaux ».

La première explication est que le socialisme déclenche et alimente sans s'arrêter jamais la « rivière argentée » des fonds publics, laquelle arrose d'une façon absolument incroyable la pyramide des élus du peuple. Celui qui se trouve hissé sur le pavois serait un très mauvais camarade si, aussitôt arrivé aux affaires, il voulait enlever à ceux qui l'ont promu l'essentiel de leur propre richesse. C'est une nouvelle forme de l'interpellation fameuse « Qui t'a fait Comte, qui t'a fait Roi ?», lancée à Hugues Capet il y a plus de mille ans !

La deuxième explication est que l'élection est obtenue non seulement grâce à l'aide des camarades mais grâce à beaucoup d'argent dont la provenance est « diverse et variée ». Tout le monde observe que les présidents américains ne sont, trop souvent, que les serviteurs de leurs fastueux sponsors.

Enfin il se trouve que ces deux phénomènes inhérents à la démocratie trouvent un terrain tout à fait favorable : la prétendue éducation prétendue nationale diffuse la doctrine socialiste à tous les niveaux en commençant par le secondaire et en terminant par le supérieur jusque même dans les grandes écoles. La presse et les médias continuent le « travail ». Il en résulte que les élus de tous ordres, y compris l'élu suprême, n'ont aucun mal à se couler dans le moule général.

S'il y a d'autres explications, nous les lirons avec plaisir et, en attendant, nous faisons comme Candide et cultivons notre jardin.

Michel de Poncins.


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