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9/3/13 Michel de Poncins
                             Privatiser l'école !

Le titre de cet article n'est ni un gros mot ni une galéjade, et en évoquant l'école nous couvrons évidemment tout l'ensemble éducatif français, l'équivalent d'une armée soviétique d’après les spécialistes. Il rassemble environ 15 millions d'élèves et d’étudiants, ainsi que 1 million d'enseignants. Un objectif raisonnable pour un gouvernement soucieux du bien commun serait de privatiser ce mammouth. A se limiter aux aspects économiques, qui ne sont pas et de loin les seuls, les avantages seraient immenses. Les économistes savent que toute privatisation diminue les dépenses de moitié grâce à l’amélioration de la qualité des services rendus. Plus la fonction à privatiser est importante, plus il s'impose de la faire.

Le budget de l'Education nationale est grosso modo de 60 milliards d'euros, l'importance de l'enjeu est donc immense. Vu l'énormité du Mammouth, des étapes seraient nécessaires, les bienfaits suivant chaque étape.

Un supposé ministre

L'évènement nouveau depuis quelques jours est que Vincent Peillon, le supposé ministre de l'Education nationale, a mal à la tête, se prenant régulièrement les pieds dans le tapis et jetant dans la rue des quantités d'enseignants. Il n'est qu'un supposé ministre. A lire la liste des membres du gouvernement, il est accompagné et surveillé par plusieurs collègues ayant leur mot à dire. Cette pyramide incertaine reflète tout bêtement l'avidité financière des politiques et l'absurde règle de la parité. Le résultat est évidemment, pour chaque mouvement, les ridicules réunions interministérielles, avec leurs cacophonies habituelles. Nous avons même vu dans le passé de grandissimes parlottes organisées dans la France entière pour brasser du vent sans aucun résultat.

Plus grave, il s'ajoute derrière cette façade l'ombre portée des syndicats, seuls et largement maîtres de la manœuvre, avec à leur tête le FSU. Plusieurs des prédécesseurs de Vincent Peillon s'étaient plaints de ce que les syndicats étaient informés avant eux des évènements.

Comme tous les mammouths qui rongent la France, l'Education nationale s'efforce d'agrandir son territoire. Elle tente de capter la formation professionnelle des adultes et, depuis peu, la petite enfance, avec pour objectif final de la faire échapper à l'influence légitime des parents.

Les conséquences

Les résultats, indépendamment de l'effet de ruine évoqué plus haut, sont fortement négatifs. Sur le plan de la réussite scolaire et de l'apprentissage des fondamentaux, la France n'est pas parmi les meilleurs. Parallèlement, la qualité s’est écroulée, non seulement par le développement de l’illettrisme mais aussi par la baisse générale de tous les niveaux. En première année d’université, certains présumés étudiants ne savent pas vraiment lire.

Ayant véhiculé l'idée du bac pour tous, le Mammouth a déprécié l'importance du bac en laissant entrer à l'université de faux étudiants. La fausse idéologie du « bac plus tant» joue un rôle formidablement destructeur dans tout le corps social. Pourquoi ne pas aller à un bac plus vingt pour ensuite faire valoir des droits acquis à une préretraite ?

Etre étudiant devient un métier. Mieux vaut gagner sa vie en faisant de fausses études que de s’escrimer à aller sur un marché du travail incertain et, en cas de succès dans la recherche d’un boulot, de devoir se lever tôt le matin pour finalement payer des impôts.
La création d’une catégorie administrative spéciale de logements, le logement étudiant, que l’on veut, bien à tort, encourager, est un fait. C’est d’autant plus facile que ces étudiants, certains ne sachant presque pas vraiment lire, ont retenu au moins de leurs premières études que le droit au logement ferait partie des droits de l’homme, seul horizon qui leur est proposé.

Une obligation scolaire prolongée abusivement après l’âge de treize ans décourage des élèves imperméables aux études abstraites d'aller vers les enseignements professionnels où ils auraient trouvé leur avenir.

Force est enfin de constater que sous l'influence de gauchistes et même sous des gouvernements de la prétendue droite, les manipulateurs du Mammouth ont diffusé des idéologies délétères comme la théorie du genre, nouvelle fausse idole du monde contemporain.

Se libérer du Mammouth

Quel serait le chemin pour nous libérer du Mammouth par étapes ? La privatisation pourrait commencer par le bon scolaire, qui permettrait aux parents de s’adresser à l’école de leur choix et cela dans une saine concurrence. L'absence du bon scolaire est une véritable punition infligée aux parents qui refusent le Mammouth pour leurs enfants et qui doivent payer deux fois. L’observation d’exemples positifs à l’étranger ferait gagner du temps dans la mise au point des détails. La population serait, à coup sûr, favorable, ainsi qu’on avait pu le voir lors de la célèbre manifestation nationale pour la liberté de l’enseignement, après l’arrivée au pouvoir de Mitterrand.

La mise en vente des universités serait relativement facile à faire. L'incroyable prospérité des universités américaines, indépendantes, avec la grande qualité de leur formation, est bien connue. La vente de certains lycées célèbres pourrait suivre.

Si ce rêve ne se réalise pas, le Mammouth risque de mourir à petit feu dans sa mauvaise graisse, pour le plus grand dommage des moins favorisés qui ne savent pas ou ne peuvent pas échapper à son emprise.

Michel de Poncins


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