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20/7/10 Laurent Artur du Plessis
  Irlande : la crise monte vers le nord de l’Europe !

Les crises de confiance ayant affecté la Grèce, l’Espagne et le Portugal semblaient dans l’ordre des choses : après tout, ces pays méditerranéens n’étaient-ils pas quelque peu corrompus et laxistes ? Mais voilà que la défiance des marchés remonte vers l’Europe du Nord. Après le Portugal, c’est aujourd’hui au tour de l’Irlande de subir une dégradation de la note de sa dette publique, de Aa1 à Aa2, de la part de l’agence de notation Moody’s.

Les raisons avancées par Moody’s ? D’abord, « la perte graduelle et significative de la force financière du gouvernement irlandais illustrée par la hausse des déficits publics et l’affaiblissement de la capacité de remboursement du pays ». À quoi s’ajoute le déficit budgétaire (14,3% du PIB en 2009), supérieur à celui de la Grèce, le poids de la dette publique passée de 25% du PIB fin 2007 à 65% fin 2009, et des perspectives de croissance affaiblies.

Ce n’est pas tout : les nombreuses recapitalisations d’établissements inspirent à Moody’s des doutes sur la solidité du système bancaire. La mise en place de l’Agence nationale de gestion d’actifs (NAMA), qui a pour mission de racheter aux banques irlandaises des dizaines de milliards d’euros de prêts risqués qu’elles avaient accumulés avant la crise du crédit, déplaît à Moody’s. Pour cause : cette banque publique est une banque de défaisance, elle rachète les créances douteuses, c’est une « banque pourrie».

Voilà donc l’Irlande atteinte par les conséquences brutales de l’orgie de crédits qui avait présidé à sa fulgurante croissance économique. Elle est désormais dans le collimateur des agences. Ce pourrait être bientôt le tour de la Grande-Bretagne, menacée par une sévère crise obligataire. En outre, des États-Unis est venue aujourd’hui une autre mauvaise nouvelle : en juillet, la confiance des promoteurs immobiliers américains a plus reculé que prévu, descendant à son plus bas niveau depuis avril 2009. Cette chute brutale résulte de l’expiration, en avril dernier, d’un crédit d’impôt destiné à soutenir le secteur, selon l’enquête mensuelle de la National Association of Home Builders (NAHB).

Quand on retire au malade sa perfusion, il s’effondre à nouveau. L’indice NAHB/Wells Fargo du marché résidentiel est descendu à 14 (2 points de perdus), alors que les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé un repli moins important, à 16. Pour juin, l’indice, initialement estimé à 17, a été révisé à 16. Les ondes de choc de l’éclatement de la bulle immobilière américaine continuent à se propager…

L’Occident est surendetté. Ses bulles de crédit éclatent en une réaction en chaîne. La course occidentale au surendettement était au cœur du dispositif financier mondial. Aussi ce dernier est-il menacé d’effondrement par la crise de la dette occidentale.

Laurent Artur du Plessis





 
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