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11/11/16 Olivier Pichon
     
                             Présidentielle 2017
           L’Etat est le problème, non la solution !

Dans notre pays, on n’aime guère les entreprises, mais on adore l’Etat. Ce cher Etat, si cher Etat qui, le 9 novembre, a consommé toutes les ressources que lui ont accordées les Français (source : institut Molinari) et qui, pour assurer ses services, devra emprunter.

L’Etat envisage donc d’augmenter les impôts ou d’instaurer une taxe sur les loyers fictifs pour les propriétaires qui ont acquis leur logement. Une mesure aussi impudente que spoliatrice. Il faut reconnaître qu’en ce domaine, l’imagination des psychopathes fiscalistes n’a pas de limite. Mais pourquoi se gêner puisque l’opinion reste muette, persuadée que c’est l’autre, le riche, qui toujours paiera ?

Il faut bien faire face à l’augmentation continue de la dépense publique. Or, cette augmentation n’est pas si grave, nous expliquent les bonnes âmes. Qu’on en juge : sur les 28 membres de l’UE, seuls l’Allemagne et la Suède ne sont pas en déficit ! En plus, les taux d’intérêt sont bas et donc avantageux pour l’emprunteur.

Mais, en climat de taux faibles ou nuls, l’emprunt constitue une spoliation de l’épargnant. Cette politique dite de QE, facilités monétaires, est l’œuvre de la FED, une FED dont les eurocrates n’ont cessé de vanter l’indépendance face aux pouvoirs publics, oubliant qu’ils professaient ainsi le mépris absolu de la démocratie. De fait, cette spoliation n’a aucunement été débattue ou consentie par un parlement ou par les représentants des peuples. La FED indépendante de l’Etat ou indépendante du peuple ?

Par ailleurs, si, comme cela semble, les taux remontaient (ce qui sera le cas avec l’élection de Trump, les rendements obligataires ayant de plus déjà tendance à remonter), l’Etat serait contraint de limiter ses largesses à l’égard de son propre personnel, trop nombreux et trop payé.

Ainsi la Ve république, dont les institutions sont déjà mal en point, revivrait la situation de la fin de la IVe république qui, à bout de souffle budgétaire, a fini par être incapable de payer ses policiers et ses soldats. Imagine-t-on Daech, après son écrasement en Syrie et Irak, se redéployer au Sahel ? La France, dont Le Drian annonce déjà que la Défense ne peut plus payer ses factures, se retrouverait dans une situation comparable à 1958.?

Dans ce contexte, les primaires sont un abaissement institutionnel, mais, surtout et encore, un débat entre hommes de l’Etat. Et que trouve-t-on comme pensée alternative hors ces primaires ? De Mélenchon à Le Pen, l’Etat toujours l’Etat ! Et, comme autrefois François Mitterrand et Jacques Chirac, en quête d’un deuxième mandat, le chef de l’Etat sortant nous fait le coup du modèle social menacé.

Extension continue du domaine de la protection sociale

Indéniablement populaire, cette promesse d’une extension continue du domaine de la protection sociale repose sur un profond déni de réalité. Mais ce déni est largement partagé par la classe politique et l’opinion. Le régime des retraites serait en équilibre, affirme effrontément Marisol Touraine, qui prétend qu’il n’y a pas lieu de reculer l’âge de la retraite, alors que seules les hausses de cotisations sur les actifs ont permis des rentrées d’argent .

Elle laisse en plan le financement des pensions des fonctionnaires, financement qui n’est pas assuré et qui est de la dette pure (hors bilan), puisque leurs retraites sont payées par le budget. Le déficit de l’assurance-chômage n’est pas résolu et la montagne de dettes accumulée par l’Unedic prouve une fois pour toutes le caractère indéfendable de ce modèle soutenu par François Hollande, lui qui laissera aux entrepreneurs le compte de pénibilité, pénibilité fiscale assurément. La France redistribue la somme extravagante de 750 milliards d’euros chaque année et le nombre des pauvres ne cesse d’augmenter !

Il y a pourtant une solution. En libérant les Français du monopole de la sécurité sociale, on peut augmenter les salaires de 30 à 40 % de façon saine et durable. C’est ce dont les 16 millions de salariés du secteur privé ont un besoin impérieux et urgent. Mieux lotis, les fonctionnaires bénéficieraient aussi d’une telle augmentation.

Quant aux retraités dont les pensions, dans le système actuel, sont condamnées à se rétrécir drastiquement puis à disparaître, ils ont tout à gagner à la relance économique que produira l’augmentation des salaires. Pourquoi se priver de cette réforme essentielle dont seul un ancien ministre a le courage de parler : Frédéric Lefebvre (inspiré par le combat de Claude Reichman président du MLPS)? Parce que nous sommes dans l’irrationnel, l’affectif, dans le régime de la pensée magique et du dogme né du CNR en 1945. La sécurité sociale, c’est la sécurité partout, toujours, et en tous lieux !

Craignons qu’au deuxième tour des présidentielles nous n’ayons le choix, si l’on peut dire, qu’entre un étatiste mondialiste et un étatiste souverainiste, tant il est vrai que « l’Etat, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde» (F.Bastiat). Et celui-ci d’ajouter, prémonitoire : « L’Etat pourrait être efficace dans la police et la justice, s’il ne s’occupait de mille préoccupations accessoires ».

Olivier Pichon


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