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12/7/09 Claude Reichman

L’épidémie de peste a commencé !

« Le matin du 16 avril, le docteur Bernard Rieux sortit de son cabinet et buta sur un rat mort, au milieu du palier. »

C’est ainsi que commence La Peste, l’ouvrage d’Albert Camus, et c’est ainsi également que commence l’épidémie de peste dans la ville d’Oran. Les Français viennent de vivre un tel évènement, sans lui prêter une attention particulière. En tout cas, il n’a pas fait la une des médias.

Président du conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg vient de tailler dans les dépenses de cette collectivité, décidant l’arrêt des subventions culturelles et de celles des clubs sportifs professionnels, supprimant le financement des bus qui emmènent les enfants de l’école primaire à la piscine, ainsi que celui des classes vertes. « On n’a plus un radis, a-t-il expliqué. On serre partout. On a réduit nos frais généraux. Mais cela ne suffit pas. » Avant de conclure par une formule qui a un brillant avenir dans la France de ce début du XXIe siècle : « On ne peut plus tout financer. »

Arnaud Montebourg est le premier responsable politique français à s’exprimer avec autant de netteté et à passer à l’acte. Saluons sa lucidité et son courage, même si, en sa qualité de socialiste, il est coresponsable, avec l’ensemble des autres politiciens français, de la catastrophe économique et sociale qui s’abat sur notre pays. La crise mondiale n’a fait que révéler à l’opinion et aggraver le délabrement de nos finances publiques, elle n’en est pas responsable.

Tout le monde sait que la France vit au dessus de ses moyens et à crédit depuis trente-cinq ans, et c’est ce tiers de siècle lamentable qui s’achève aujourd’hui avec le rat mort qu’Arnaud Montebourg a trouvé sur son palier.

L’épidémie va maintenant se propager rapidement. Les derniers à l’admettre et à agir seront évidemment M. Sarkozy et ses conseillers, qui considèrent qu’il n’y a pas péril en la demeure. C’est ce que le conseiller social du président, Raymond Soubie, a déclaré au Monde le 14 mai dernier : « Nous allons poursuivre la bonne gestion des finances publiques, mais on ne va pas annoncer de la sueur, des larmes et des hausses d’impôts. Ce n’est pas la politique et ce n’est pas le sujet. »

Il ne fait aucun doute que la France est arrivée à l’heure de vérité. Elle ne peut plus vivre d’emprunts et d’expédients. Il va falloir priver les Français, notamment ceux qui vivent des subventions de la collectivité. Cela fait beaucoup de monde, beaucoup trop pour que ne se déclenche pas une grave crise sociale et politique.

Ce qui a le plus manqué, au cours de toutes ces années qui ont précédé la crise, c’est la vérité. Jamais dans leur histoire on n’a autant menti aux Français. Ceux qui, comme nous, ont sans relâche essayé de les éclairer ont été impitoyablement écartés de toute expression publique par les médias du système, jusqu’à ce que nous puissions enfin, par la grâce d’Internet, disposer de nos propres moyens de communication qui nous donnent aujourd’hui – magie du mariage de l’informatique et de la téléphonie – une audience mondiale.

Beaucoup des deux millions de Français expatriés nous lisent et regardent nos émissions télévisées. C’est le signe qu’ils n’ont pas renoncé à leur patrie. Mais ils n’y reviendront – et avec eux tous les talents et la capacité d’entreprendre dont nous avons stupidement et de façon irresponsable enrichi les pays étrangers – que lorsque la France sera redevenue habitable. Cela passe non par un changement de régime constitutionnel, mais par l’éviction de la technostructure qui s’est emparée de tous les leviers du pouvoir et par l’accès aux responsabilités de nouvelles équipes issues des classes moyennes et populaires, qui ont seules la légitimité de représenter le peuple français.

A ce titre, la Révolution bleue, dont les actions ont fortement contribué à faire triompher l’idée de rupture – dont M. Sarkozy a lamentablement gâché les chances – reste le point d’ancrage autour duquel se construira le renouveau de notre pays. Plus que jamais, son triptyque « Non à la chienlit, non au trop plein d’impôts et de charges, non aux politiciens incapables » exprime la philosophie politique qui guidera les nouveaux gouvernants du pays quand celui-ci aura enfin chassé les médiocres et malfaisants personnages qui se sont emparés de la République.

Quand la peste aura fait son œuvre - ce que plus personne au monde ne peut désormais éviter à la France -, celle-ci, comme tant de fois dans son histoire, se relèvera et épousera à nouveau son grand destin. Que le drame commence !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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