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24/5/15 Claude Reichman
     
                         C’est nous ou le chaos !

Il n’y a pas de malédiction française, il n’y a qu’une incroyable cécité des élites.

Le communisme s’est installé en France en 1945 avec l’ordonnance qui a institué la Sécurité sociale. Le parti communiste savait pertinemment, à l’époque, qu’il ne pourrait pas prendre le pouvoir, car l’armée américaine interviendrait. Alors il a décidé d’instiller le communisme au moyen d’une organisation qui en imposerait les mécanismes sous couvert de « progrès social » et de « solidarité ».

La réussite de la manœuvre a été totale. En soixante-dix ans, la redistribution sociale a atteint les deux tiers des dépenses publiques du pays, détruisant l’activité économique et les entreprises privées. La France offre l’aspect d’un champ de ruines, comme après un tremblement de terre. A ceci près que le séisme a été de faible intensité mais qu’il n’a jamais cessé depuis sept décennies et que ses dégâts sont pires que s’il avait été violent.

La droite française n’a jamais compris la véritable nature de la Sécurité sociale. Elle a pensé pouvoir s’en accommoder. Erreur fatale : on ne s’accommode pas d’un système qui détruit vos principes.

Elle a pensé qu’une gestion par l’Etat plutôt que par les « partenaires sociaux » améliorerait le système, le rendant moins coûteux et moins nuisible à l’économie. Deuxième erreur fatale : depuis les ordonnances de 1967, qui ont marqué l’irruption de l’Etat, la Sécurité sociale n’a cessé d’augmenter son territoire et ses prélèvements sur l’activité du pays.

La droite est même allée jusqu’à créer un monstre ingérable, le RSI, au lieu de laisser aux professions indépendantes leur indépendance, ce qui était pourtant la moindre des choses pour un pouvoir qui se disait favorable à l’initiative et à la responsabilité.

Pour qui s’intéresse à la vie intellectuelle et politique, il est loisible de constater le foisonnement permanent d’articles, d’études, de livres, de discours dénonçant le déclin de notre pays. Il est tout aussi loisible de constater que pas une seule de ces publications et de ces paroles n’a eu le moindre effet. L’activité n’a cessé de s’étouffer sous les charges et les mœurs de se dégrader.

La raison d’un tel échec des élites libérales est qu’elles n’ont jamais voulu traiter le problème de la Sécurité sociale. Certes elles en critiquaient les dépenses et les déficits, mais sans s’impliquer dans une action qui l’aurait remise en cause.

L’occasion décisive s’est pourtant présentée avec la signature du traité européen de 1986, intitulé l’Acte unique, et l’ouverture des frontières intérieures de l’Europe, qui allait conduire à l’abrogation de tous les monopoles, y compris celui de la Sécurité sociale.

C’est alors que nous avons lancé le combat pour inscrire ces dispositions dans les lois françaises et les faire appliquer. Au lieu de nous soutenir, la droite française nous a combattus, creusant ainsi sa propre tombe et surtout approfondissant celle où notre pays se voyait progressivement ensevelir.

La gauche de M. Mitterrand, elle, a accepté, par conviction européenne, de sacrifier le monopole de la Sécurité sociale. Mais elle ne l’a mené à bout - sous notre pression - que dans les textes et non dans les faits. Le septennat de M. Chirac, puis son quinquennat et celui de M. Sarkozy n’ont marqué aucun progrès à cet égard, pas plus que les trois années écoulées du mandat de M. Hollande.

Et pendant ce temps les intellectuels libéraux et les hommes politiques de droite continuent d’écrire de beaux articles et de prononcer de beaux discours, stigmatisant l’excès de dépenses publiques et les déficits, déplorant l’effondrement économique et social de la France, sans jamais nous soutenir dans notre action et peser de tout leur poids pour que les lois abrogeant le monopole de la Sécurité sociale soient appliquées.

Tranchons le mot, comme le disait le général de Gaulle : il s’agit d’une trahison. Mais le pire pour ces « élites », c’est que nous avons fait sans eux. C’est la société civile qui, à travers notre action, a pris les commandes du redressement français. Une telle discordance sonne le glas de la classe politique. Ayant échoué à réformer le pays, elle sera inéluctablement chassée.

Un sondage récent publié par le journal Le Monde indiquait que 88 % des Français ne faisaient confiance à aucun parti politique. Ce qui signifie que seuls 12 % de nos compatriotes se reconnaissent dans l’une des formations existantes et que celle qui gouverne n’a l’appui que de 6 % de nos compatriotes. Vous avez dit soutien populaire ?

Un régime aussi peu soutenu ne peut que disparaître. Cela se produira à l’occasion d’une « émotion populaire » dont on ne connaît ni le lieu ni le moment, mais qui est déjà inscrite au calendrier de l’histoire. Et qui risque fort de déboucher sur le chaos.

La seule chance de l’éviter réside dans le succès populaire de notre action. Aujourd’hui soutenue et menée par des dizaines de milliers de Français, elle doit rapidement être rejointe par le plus grand nombre. Aussitôt les entreprises retrouveront les moyens de leur existence et de leur progression, les salariés et les indépendants des ressources pour consommer et investir, et la France des couleurs et de l’espoir.

Les dès roulent …

Claude Reichman


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