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8/1/06

Nos adversaires ont perdu, ils le savent et ils l'écrivent !

Chaque groupe dominant a ses chefs et ses poissons pilotes. Ces derniers tracent la route et avertissent des dangers. Tel est le rôle que joue Alain Minc pour la caste technocratique et médiatique qui dirige la France depuis plus de trente ans. Avec quelques autres, il a guidé le groupe et la société que celui-ci dirige à la catastrophe actuelle, n'apercevant aucun signe marquant l'impasse et ne sonnant jamais l'alarme. Et voilà qu'il s'écrie tout soudain : nous sommes foutus !

Cela s'est fait sous la forme d'un petit livre intitulé " Le crépuscule des petits dieux ", qui vient de paraître chez Grasset. Que dit Minc ? Qu'une vague populiste est en passe de balayer les élites qui détiennent le pouvoir : " Les institutions ont failli, aux yeux des populistes de tous acabits : c'est donc la faute de ceux qui les incarnent. Le système économique ne produit pas le paradis sur terre : c'est la faute des économistes, des banquiers, des chefs d'entreprise, des technocrates. Le pouvoir donne une impression de langueur et d'immobilité : c'est le crime de dirigeants impuissants, pusillanimes, égoïstes. Les élites sont incompétentes, corrompues, illégitimes. "

C'est exactement ce que nous pensons et il n'y a rien à ajouter, sinon que Minc, enfin dégrisé de l'ivresse que lui donnait son pouvoir d'influence, n'a plus qu'une envie : redevenir un humble spectateur du drame, le temps de faire oublier son rôle au sein " du club des usurpateurs " et de reprendre d'autres délires rémunérateurs : " Nous plongeons dans l'inconnu. Avec optimisme ou pessimisme ? Alternative superflue, penseront d'aucun : la réalité commande ; les états d'âme n'importent guère. Je ne partage pas ce fatalisme : une révolution vécue avec bonheur ne se déroule pas comme si elle avait l'angoisse pour toile de fond. Au jeu sans fin des paris pascaliens je mise, pour ma part, sur l'optimisme : cette société sans élite traditionnelle, donc sans nous, ne devrait pas manquer de charme. "

Cette lucidité a bien entendu ses limites : Minc ne se demande jamais pourquoi précisément les élites sont vomies par le peuple. La raison est pourtant simple : parce que celui-ci n'a plus les moyens de vivre honorablement, qu'il voit avec angoisse augmenter inexorablement la violence et l'insécurité, et qu'il comprend que ceux qui l'ont dirigé pendant plus de trois décennies sont entièrement responsables de ce chaos.

L'Etat, tous ceux qui en vivent et tous ceux qui en profitent ont pillé toutes les richesses produites par ceux qui croient aux vertus du travail, de l'effort et de l'épargne. La France n'est plus qu'un champ de ruines, alors que bien gouvernée elle aurait été prospère. Voilà pourquoi la société des bâtisseurs ne veut plus se soumettre et payer tribut à la horde des prédateurs. Le tocsin a sonné chez les gens de bien : ils se rassemblent à l'appel de la Révolution bleue et plus rien ne les arrêtera.

Vive la France !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue

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