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26/4/09 Bernard Martoïa

Cinq minutes avant sa mort, Monsieur de la Palice était encore vivant

L’index Dow Jones a clôturé vendredi à 8076 points. Il a perdu 55 points au cours de la semaine écoulée. Après six semaines ininterrompues de hausse, il ne paraît plus en mesure de casser une résistance à 8175 points. D’après Michael Ashbaugh de Marketwatch, le trou d’air de lundi est le plus significatif depuis le rebond technique du 9 mars. Comme il s’est réalisé dans un volume global d’actions échangées qui est vingt-sept fois supérieur à la normale (excusez du peu) c’est un fort signal de baisse à court terme. Cela est à rapprocher du ratio « 9-1 » de hausse de Martin Zweig. La même dynamique est à l’œuvre mais dans le sens contraire souhaité par les autorités politiques.

A la croisée des chemins

Deux visions du marché s’affrontent : marque-t-il la fin de la récession ou ne s’agit-il que d’un rebond technique dans une tendance toujours baissière ? Comme la propagande gouvernementale ne désarme pas (Mme Lagarde se surpasse), il est bon de donner la parole à l’autre camp. Pour Mark Hulbert, éditorialiste de Marketwatch, il ne s’agit que d’un rebond technique. Il le compare à celui du 9 octobre 2002, lorsque l’indice vedette a touché l’abysse à 7286 points. Le marché était reparti à la hausse avant de capituler et de retester ce plancher le 11 mars 2003. Cinq mois s’étaient écoulés entre temps… Comme je l’ai déjà dit, il s’est ouvert un gap de 126 points à l’ouverture de la session du 10 mars 2009 qui a marqué le début du rebond technique. Il faudra bien qu’il soit comblé un jour ou l’autre. C’est un passage obligé dans l’évolution du marché qui n’est pas aussi erratique que certains le disent. Mark Hulbert s’est appuyé sur les travaux de Ned Davis Research. Pour cet institut de recherche, un « bull market » (marché haussier) se produit lorsque les actions montent de 30 % sur une période de 50 jours ouvrés (sessions) ou une hausse moins forte de 13 % sur une période plus longue de 155 sessions. Selon cette définition, l’institut a calculé qu’il y a eu 33 « bull markets » aux Etats-Unis depuis 1900. Dans 19 cas sur 33 (plus de la moitié) le marché a retesté le plancher avec une grande précision. Il y avait moins de dix points d’écart ! Cette précision d’horloger devrait faire réfléchir ceux qui ne croient pas aux lois immuables du marché. Pour Mark Hulbert, l’index Dow Jones devrait retomber à 6763 points. C’est une douche froide pour ceux qui promettent la lune aux électeurs…

Des résultats qui dépassent les prévisions expliquent l’envolée des cours à Wall Stret

La publication des résultats du premier trimestre 2009 des entreprises cotées à Wall Street n’est pas encore terminée, mais une tendance générale se dessine. Elle n’est pas réjouissante. Selon John Butters, un analyste de Thomson Financial, la moyenne est une perte de 35 %. Pourquoi le marché résiste-t-il plutôt bien à l’avalanche de ces mauvaises nouvelles ? Tout est relatif ! Il y a trois mois les prévisions étaient plus sombres qu’aujourd’hui. Sur les 500 entreprises qui entrent dans l’index S & P, 177 ont publié leurs résultats trimestriels. 61 % ont dépassé les estimations des analystes, 11 % les ont égalées et 28 % ont été en dessous de ces prévisions. Il suffit donc qu’une entreprise fasse moins de pertes que prévues pour qu’elle s’envole. C’est le cas d’American Express. La société de cartes de crédit a annoncé un bénéfice de 437 millions de dollars alors qu’elle en avait gagné 991 millions au premier trimestre 2008. Le marché attendait un profit de 12 centimes par action. La société a fait mieux en réalisant 32 centimes. Même si le bénéfice est en recul de 63 % par rapport au premier trimestre 2008 (85 centimes par action), l’action s’est envolée de 20 % au cours de la séance de vendredi.

Si un vent d’optimisme souffle sur Wall Street, cela n’a pas empêché David Kellerman de se suicider. Il était le président de Freddie Mac. Sa mort s’est produite alors que la S.E.C (Security Exchange Commission) et le Département de la Justice mènent une enquête approfondie sur les comptes de la société, qui avec sa jumelle Fannie Mae, est à l’origine de la débâcle des subprimes. Même si l’on peut regretter que cette enquête ait provoqué la mort d’un homme, elle est indispensable pour restaurer la crédibilité des Etats-Unis sur la scène internationale.

N’attendons pas une pareille opération de vérité du côté de Bercy. Mme Lagarde s’est dite satisfaite de la santé des banques françaises. Pourrait-il en être autrement dans le Novland ? Comme l’écrit Ivan Rioufol, la France est affligée du syndrome du Noctilien, en référence à ce jeune Blanc tabassé dans un bus parisien par la racaille des banlieues. Que peut-on attendre d’un pays qui est sous la coupe du politiquement correct ? Absolument rien si ce n’est d’attendre, avec résignation, la banqueroute de l’Etat pour se débarrasser de l’élite incompétente.

Bernard Martoïa

 

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