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20/11/11 Claude Reichman
    A Lyon, on fête les jeunes gens qui vont mourir !

Le 19 novembre 2011, le quotidien Le Parisien a publié l’information suivante : « Tous les jeunes Lyonnais qui ont 18 ans cette année (4000 au total) sont invités à fêter ce cap cet après-midi dans les plus beaux salons de l’hôtel de ville en présence des élus locaux et du maire de la ville. L’opération 18 ans à Lyon est l’occasion de répondre à leurs questions sur le service civique, le bénévolat, le don du sang et tout ce qui change avec la majorité. »

Le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, est agrégé de lettres classiques. Il connaît donc parfaitement le mythe du Minotaure, ce monstre doté du corps d’un homme et de la tête d’un taureau, enfermé par le roi Minos de Crète dans le Labyrinthe et à qui Egée, roi d’Athènes, devait livrer chaque année sept jeunes gens et sept jeunes filles pour assouvir sa faim de chair fraîche. On se demande comment il a pu éviter de faire le parallèle entre la mythologie grecque et la situation de la France d’aujourd’hui. Ou s’il l’a fait, rendons hommage à son subconscient sinon à sa lucidité.

Les 4000 jeunes Lyonnais de 18 ans sont livrés en pâture à une société où ils n’ont aucune chance de trouver un avenir, qui les a chargés d’une gigantesque dette nationale, d’un système de retraite par répartition qui va exiger d’eux le versement de 10 000 milliards d’euros pendant leur vie active (à condition qu’ils trouvent un travail et qu’ils n’émigrent pas), d’une assurance maladie qui n’a procédé à aucune étude prospective et n’a donc nullement provisionné les sommes que vont exiger les traitements d’une population de plus en plus âgée, d’un système économique fondé sur la spoliation permanente des entreprises et qui les a si bien saignées qu’elles tombent comme des mouches, laissant place au chômage et à la misère, et d’un système politique de caste où le peuple n’a pas voix au chapitre.

Une telle société ne peut que périr. La seule question est de savoir si elle le fera dans la violence ou dans la consomption. Probablement dans un mélange des deux. A moins que …

A moins qu’un Thésée ne vienne tuer le monstre hideux et libère le peuple du tribut de sang auquel il est condamné. Thésée était le fils du roi Egée et faisait partie des jeunes gens tirés au sort pour le sacrifice. C’est là que s’arrête le parallèle avec la mythologie grecque. Le libérateur ne sera pas un enfant du système. Pour libérer son peuple, il faut avoir vécu ce qu’il endure, et non en être à l’abri. C’est du cœur de la société civile que surgira celui dont la main ne tremblera pas quand il faudra porter le glaive sur l’affreuse créature.

« Service civique, bénévolat, don de sang », les jeunes Lyonnais, comme tous les jeunes Français, ne sont invités qu’à se sacrifier à une société qui n’a rien à leur offrir. Ah, si seulement ils pouvaient s’indigner vraiment, non pas en s’accrochant stupidement au « passé d’une illusion », ce communisme installé dans notre pays à partir de la Libération et qui n’était que la résurgence des instincts envieux et meurtriers de 1793, et se révolter enfin au nom de la liberté, la vraie, celle qui permet d’entreprendre et de construire sa vie !

C’est dans les périodes économiques et financières troublées, comme celle que nous vivons aujourd’hui, que peuvent éclater les révolutions longtemps différées. Les gouvernements d’Europe tombent les uns après les autres, mais ne sont remplacés que par des clones des dirigeants déchus. L’heure de vérité sonnera quand chacun pourra s’écrier que les nouveaux rois sont nus. C’est pour demain !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


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