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18/2/17 Claude Reichman
     
                     C’est Hollande qui l’avoue:
   Le MLPS et les Libérés sont les seuls adversaires                                 du socialisme !

François Hollande a présidé, le 15 février 2017, une séance du Conseil économique, social et environnemental destinée à célébrer « 30 ans de lutte contre la pauvreté ». Ce qui signifie qu’il y a au moins trente ans que la pauvreté règne sur la France. Et avec les fausses solutions que les candidats à la présidentielle proposent au pays, on est bien partis pour trente ans de plus !

Des longs et vains développements du président de la République, retenons cette phrase qui résume l’échec de l’Etat-providence et l’incapacité du personnel politique à y apporter des solutions. Je dis bien « du personnel politique », car on cherche en vain ceux qui osent proclamer qu’il faut en finir avec le monopole de la sécurité sociale, qui est la matrice de l’Etat-providence.

« Alors soyons conscients, a déclaré M. Hollande, – et c’est le sens de l'événement que vous organisez aujourd'hui – des obstacles qui restent à surmonter : la progression depuis la crise de 2008 du sentiment de déclassement social qui touche une partie de ceux qui travaillent et qui ne considèrent pas qu'ils ont le juste retour de leur activité, qui les fait douter de leurs capacités et de l'avenir. Il y a cette image insidieuse de « l'assistanat » qui tend à culpabiliser les plus fragiles ; aujourd'hui, cette thèse est énoncée et il y a comme une forme de présomption de culpabilité qui frappe les plus précaires. Il y a enfin l’attrait des fausses libertés - celle par exemple de choisir sa couverture santé sur le marché - et l’attrait des fausses solutions - le repli derrière ses frontières, l’oubli de la solidarité européenne, le rejet de l’Autre ou même une forme de discrimination qui, d’insidieuse, finirait par être provocatrice. »

L’attrait des fausses libertés – celle par exemple de choisir sa couverture santé sur la marché ! Pour un socialiste, la liberté est toujours fausse. Il n’y a de vrai que la contrainte. Et M. Hollande a le culot d’invoquer « la solidarité européenne », lui qui, comme tous ses prédécesseurs depuis François Mitterrand, le signataire des directives européennes de 1992 qui ont supprimé le monopole de la sécurité sociale, s’est assis sur les engagements internationaux de notre pays et en a violé les lois.

Dans la sinistre campagne présidentielle que nous vivons en ce moment, seule notre action éclaire le paysage et donne de l’espoir. La liberté de la protection sociale est la clé du redressement national. Elle donnera aux travailleurs une rémunération augmentée d’au moins un tiers, relancera l’investissement et la consommation, et supprimera le fossé qui s’est creusé entre la France et l’Allemagne, mettant la construction européenne en danger de mort.

Il est facile d’accuser l’Europe de tous les maux. Ses torts – réels – ne sont rien face aux folies des gouvernants français successifs, incapables de gérer la France en hommes d’Etat. C’est la France, le problème, et pas l’Europe, même si nous n’avons cessé de mettre en cause la bureaucratie bruxelloise qui a perdu l’élan des fondateurs et succombé à la dérive de l’expansion inconsidérée de l’Union.

Tranchons le mot, comme le disait le général de Gaulle : tant que ne se lèvera pas dans notre pays un courant puissant capable de proposer les seules solutions aptes à le sauver, nous irons de Charybde en Scylla, et le destin, qui sait si bien être tragique, broiera la France et les Français. L’élection présidentielle aurait dû être ce moment de lucidité et de concentration démocratique. C’est raté. Préparons-nous à de redoutables événements et à prendre nos responsabilités.

Claude Reichman




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