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14/7/06  

Jean-Marie Le Pen : « Les dirigeants français ont mésestimé le risque que comportait l’entrée massive de musulmans dans notre pays »

Invité sur Radio-Courtoisie, le 11 juillet 2006, du Libre journal de Claude Reichman, et interrogé par celui-ci et par Jean-Christophe Mounicq, Jean-Marie Le Pen, au moment où se font jour certaines interrogations sur la ligne du Front national au sujet de l’islamisation de la France, a confirmé sa condamnation sans appel de la politique menée à cet égard dans notre pays depuis trente ans.
Nous publions des extraits de cette émission.

Jean-Christophe Mounicq : Dans son livre publié chez Fayard, « La fin de l’illusion jacobine », dont le sous-titre est « Le débat interdit », Edouard Balladur écrit ceci :
« « L'islam fait peur parce qu'il est différent. De la politique, de la religion, il n'a pas une conception identique à la nôtre. Dans la conscience occidentale troublée, c'est là le plus grand sujet d'inquiétude.
[...]
L'islam affiche son originalité comme un drapeau, ce n'est pas seulement une religion, mais une approche de la vie et une façon de penser qui imprègnent les comportements.
[...]
Mahomet est-il seulement un prophète religieux ? [...] C'est par la violence guerrière, la ruse, l'assassinat, par des combats et des razzias, aussi bien que par le prosélytisme et la parole qu'il a réussi à imposer sa religion dans la péninsule arabique.
[...]
Il n'y a aucune culture à laquelle l'islam s'oppose avec autant de force qu'à la culture chrétienne. Nulle part cette jalousie et cette volonté de revanche [contre l'Occident] ne sont aussi accentuées que chez les musulmans.
[...]
Aussi sincères qu'ils soient, les musulmans qui disent vouloir une réforme de l'islam ne peuvent aller jusqu'au bout. Pour beaucoup, se mettre à l'école de l'Occident risque d'aliéner l'identité musulmane.
[...]
L'Occident est pour eux synonyme d'athéisme, de perversité, de stérilité.
[...]
Pour le musulman le plus ouvert, le plus désireux de voir évoluer la société, il existe un obstacle : le Coran, texte sacré, intouchable, éternel, dont l'interprétation reste figée.
[...]
L'Occident vit sans doute la crise morale et politique la plus profonde qu'il ait traversée depuis les grandes invasions.
[...]
Une situation potentiellement explosive à cause d'un texte sacré où l'apologie de la violence occupe tant de place. »
Quand on voit des démocrates sociaux modérés comme Edouard Balladur poser la question de l’islam de façon aussi directe, on aimerait connaître votre position à ce sujet.

Jean-Marie Le Pen : Cette déclaration est saisissante. Elle émane d’un homme qui a été premier ministre, ministre et parlementaire soutenant la politique menée par la droite en matière d’immigration. Une immigration de plus de six millions de musulmans dans notre pays, qui ne constituent d’ailleurs – je ne cesse de le répéter à mes compatriotes – qu’une avant-garde. Quand on pense ce qu’il pense de l’islam et de ses risques, avoir permis ou favorisé l’entrée dans notre pays de gens dont il dit lui-même qu’ils ne sont pratiquement pas assimilables, et que par conséquent ils seront tentés à un moment ou à un autre de nous dominer … Je suis de ceux qui pensent que l’islam est utilisé – peut-être volens nolens – par le monde musulman comme un vecteur de puissance démographique, ce qui crée l’esprit de conquête du monde musulman à l’égard du reste du monde. C’est moins son dynamisme religieux proprement dit que le fait qu’il est utilisé comme le vecteur le moins vulnérable d’une volonté de puissance qui est celle d’une population qui ne cesse de se développer, de grandir. Il y a maintenant plus d’un milliard de musulmans dans le monde et par conséquent cette expansion est à la fois sociale, politique et religieuse. Elle ne se borne pas exclusivement à l’aspect religieux, mais il est vrai que celui-ci en fait une force différentielle et que les Occidentaux en général, et les dirigeants français en particulier, ont mésestimé le risque que comportait l’entrée massive de musulmans dans notre pays, puisque des gens comme M. Balladur sont suffisamment intelligents et lucides pour s’en rendre compte.

Claude Reichman : Mais pas jusqu’à faire son mea culpa. Parce que finalement cette politique, il y a été associé pendant trente ans.

Jean-Marie Le Pen : Absolument. Comme M. Sarkozy, qui se présente comme un homme nouveau, homme de la rupture, alors qu’à part la présidence de la République et le poste de premier ministre, il a occupé tous les postes possibles, eu tous les honneurs possibles. Il a été depuis trente ans un soutien actif de la politique qu’il condamne aujourd’hui, enfin qu’il condamne …

Claude Reichman : Qu’il fait semblant de condamner. Il est très exactement dans la situation de Gorbatchev, dont l’action consistait non pas à changer les choses, mais à "prendre le château", comme le disait Alexandre Yakovlev, l’inspirateur du changement. Effectivement, M. Gorbatchev a pris le château provisoirement, mais au bout d’un moment c’est tout le système qui s’est effondré. J’ignore si M. Sarkozy prendra le château, mais ce qui est sûr, c’est que le changement, ce n’est pas lui qui le fera.

 

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