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11/2/09 Claude Reichman

Halte au racisme : les Guadeloupéens ont les mêmes droits que les cheminots

C’est un de ces carambolages dont l’actualité est souvent prodigue. Le jour même où le gouvernement refusait de financer la hausse de 200 euros des salaires guadeloupéens, on apprenait que la SNCF allait verser à ses employés la même somme (207 euros exactement) en prime de participation aux bénéfices de l’entreprise.

Or il se trouve que la SNCF ne fait de « bénéfices » que parce qu’elle reçoit chaque année de l’Etat une subvention de 13 milliards d’euros. Ce qui signifie que la SNCF, loin de faire des bénéfices, perd annuellement la modique somme de 13 milliards d’euros !

Qu’attend l’Etat pour étendre cette solution magique à toutes les entreprises du pays, à commencer par celles de la Guadeloupe ? D’un coup d’un seul, le problème du pouvoir d’achat serait résolu ! Sans que soit compromis l’équilibre financier des entreprises, assurées de voir l’Etat, quels que soient les avatars de l’activité économique, faire la soudure.

Le plus extraordinaire de l’affaire est l’attitude des médias qui, comme un seul homme, répandent la fable des « bénéfices » de la SNCF. Ne cherchons pas plus loin la cause principale du mal français. Comment l’opinion publique pourrait-elle se forger si ceux qui ont la charge de l’informer ne sanctionnent pas, dans leurs articles, les incroyables mensonges officiels ?

C’est ainsi que se sont établis bon nombre de mythes tout aussi effrontés que celui des bénéfices de la SNCF, à commencer par celui du système-social-que-le-monde-entier-nous-envie, en passant par celui de la qualité de nos services publics (vérification possible à toute occasion où l’on doit y faire appel), et en continuant par celui, plus récent car né de la crise et directement lié aux deux autres, de l’effet protecteur des prestations sociales (550 milliards d’euros) contre les effets de la récession économique (alors que c’est précisément cette saignée permanente des producteurs de notre pays au profit des inactifs qui nous a plongés, bien avant la crise mondiale, dans la stagnation et qui nous empêchera de sortir de la récession mondiale quand tous nos concurrents s’en seront depuis longtemps extirpés).

La rupture voulue par Nicolas Sarkozy, mais qu’il récuse aujourd’hui, ce serait avant tout celle de la vérité face au mensonge. Depuis plus de trente ans, le pouvoir français – quels qu’en soient les détenteurs – ment aux citoyens. Parce qu’il a peur d’eux. Et s’il a peur, c’est précisément parce qu’il se comporte mal à leur égard, multipliant les privilèges et les passe-droits, laissant s’établir une corruption aujourd’hui généralisée dans un pays qui ne la connaissait pas, jouissant des avantages que procure la direction du pays et prêt à tout pour les conserver, fût-ce en trahissant allègrement ses électeurs.

Sinistre tableau que celui d’un régime sombrant dans le discrédit et demain dans les convulsions de l’émeute. A ne pas faire la rupture, Nicolas Sarkozy l’aura finalement provoquée. Mais ce n’est pas celle dont les Français attachés à leur patrie avaient rêvé. Il n’y a pourtant pas de malédiction française. Il n’y a qu’un système politique et médiatique pervers qui manquent l’un et l’autre à leur plus élémentaire devoir démocratique.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

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