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9/2/09 Claude Reichman

Aphatie, Revel et Mougeotte se sont fait balader par Besancenot !

En invitant Olivier Besancenot au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro le 8 février 2009, les responsables de l’émission croyaient faire un bon coup médiatique, car « le facteur » se vend bien en ce moment. Tout ce qu’ils ont obtenu, c’est un formidable coup de vieux porté aux trois journalistes présents sur le plateau et une déstabilisation supplémentaire et grave des principes fondateurs de la liberté économique.

Nous avons en effet assisté à une véritable réédition de l’émission télévisée du 16 mai 1968 au cours de laquelle Pierre Charpy, qui était le journaliste vedette « officiel » de l’époque, fut si malmené par Cohn-Bendit, Geismar et Sauvageot, les meneurs de la contestation, que les téléspectateurs comprirent soudain qu’on venait de changer d’époque. La chienlit allait pouvoir prospérer de plus belle, jusqu’au dénouement du 30 mai qui vit le peuple exiger le rétablissement de l’ordre.

Il s’est passé la même chose hier au Grand Jury. Comme Pierre Charpy en son temps, Jean-Michel Aphatie, Eric Revel et Etienne Mougeotte sont d’excellents journalistes, connaissant bien leurs dossiers et rompus aux débats. Malheureusement pour eux – et pour nous – ce n’était pas de débattre qu’il s’agissait pour Olivier Besancenot. Celui-ci n’était venu que pour délivrer un simple message : cela va mal parce qu’il y en a qui s’en mette plein les poches et que le système capitaliste ne permet pas qu’il en soit autrement.

En temps ordinaire, ce genre d’argument ne convainc pas grand monde. Quand des pans entiers de l’économie s’effondrent jour après jour, il en va tout autrement. Le peuple devient réceptif à toutes sortes d’absurdités, comme celles que propagent inlassablement – et sans le moindre succès jusqu’à présent - les trotskistes et autres gauchistes, et on peut craindre que le simplisme de cette propagande réponde au besoin de solutions radicales et de boucs émissaires qui caractérisent toujours les périodes de grands troubles. Comment Hitler a-t-il pu s’imposer en Allemagne dans les années 30 sinon par ce type de procédé ?

Aphatie, Revel et Mougeotte ont fait preuve de beaucoup de politesse et de prévenance avec Besancenot et lui ont posé les bonnes questions, celles que toute personne raisonnable et informée se pose aussi. Le leader du nouveau « parti anticapitaliste » n’en a pas le moins du monde été gêné. Il a débité tranquillement ses sornettes et ses énormités et s’est même offert le luxe de donner avec une exquise urbanité des leçons de tolérance à Etienne Mougeotte qui n’en avait nul besoin et n’en revenait pas !

Bref « le facteur » est parvenu à démontrer qu’un aréopage de journalistes reconnus n’était pas capable de tourner en ridicule ses prétendues solutions et du coup à prouver aux esprits angoissés et hésitants que celles-ci n’étaient finalement pas à rejeter. Il n’était venu que pour cela et a réussi un carton plein.

Qu’aurait-il donc fallu faire ? Les responsables de l’émission répondront assurément qu’il est normal d’y inviter tous les acteurs de la vie politique. Certes, mais faut-il pour autant dérouler le tapis rouge à ceux qui ne rêvent que de supprimer les règles de la représentativité républicaine, de la liberté économique et du droit de propriété ? Non, évidemment ? Ce Grand Jury était de trop. Surtout qu’on n’a jamais vu dans cette émission les meilleurs défenseurs des valeurs que nous venons de citer, mais des ersatz qualifiés de « libéraux » par ceux qui ne savent rien du libéralisme !

Qu’en conclure ? Que dans le monde médiatique français, il y a vraiment deux poids et deux mesures et que les bénéficiaires de cette inéquité sont ceux dont la première décision, s’ils arrivent au pouvoir, sera de jeter en prison ceux qui leur avaient si complaisamment tendu leurs micros !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


 

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