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8/11/11 Charles Gave
          Pourquoi l’euro ne peut pas fonctionner !

Si le lecteur me le permet, j’aimerais expliquer encore une fois et aussi simplement que possible pourquoi l’euro ne peut pas être la monnaie entre des pays ayant des productivités du travail différentes.

Que le lecteur veuille bien considérer le graphique figurant sur la page d’accueil.

Ce graphique se lit très simplement : de 1981 à l’arrivée de l’euro, la croissance économique en Allemagne et en Italie était exactement la même. L’Italie était « mal gérée » nous disent les spécialistes, et donc, pour remettre les pendules à l’heure, elle dévaluait tous les trois ou quatre ans.

Depuis l’arrivée de l’euro, la production s’est effondrée en Italie et à explosé en Allemagne. Pourquoi ?

Tout simplement parce que les Italiens ne se sont pas réformés, pas plus d’ailleurs que les Français, les Grecs ou les Portugais et que donc le coût du travail (ligne fine sur le graphique du bas) est beaucoup monté en Italie par rapport à l’Allemagne. Même coût du capital, coût du travail plus élevé en Italie, que vouliez-vous qu’il arrivât ?

Tous les investissements ont eu lieu en Allemagne, aucun en Italie.

Le taux de croissance annuel moyen de l’économie italienne a été de 0 % dans les 10 dernières années, et le commerce extérieur italien se retrouve bien entendu fortement déficitaire.

Du coup, sans aucune croissance, déficits budgétaires et dette explosent à la hausse et l’Italie se retrouve au bout de 10 ans au bord de la faillite.

Nous avons donc remplacé la probabilité d’une dévaluation italienne périodique par la certitude d’une faillite de l’Italie, qui est inconcevable tant elle aurait d’implications

Il est bien trop tard pour introduire les mesures qui auraient dû être prises il y a 10 ans pour mettre l’Italie en situation concurrentielle avec l’Allemagne, et l’Allemagne ne veut pas - on la comprend - subventionner l’Italie ad vitam aeternam

Si la BCE se met à acheter les obligations italiennes dont personne ne veut, cela ne réglera rien, puisque le problème de fond, l’absence de compétitivité italienne, ne sera pas réglé

Seule solution pour l’Italie, sortir de l’euro et revenir à sa monnaie nationale, ce qu’il faudra bien finir par faire. Et la dévaluation de la nouvelle lire devrait avoisiner les 40 %, ce qui mettra la France dans une situation impossible.

Seule question : combien encore de souffrances inutiles à supporter par les populations avant que nos élites n’admettent qu’elles se sont lourdement trompées ?

Mais quand même, quelle étrange et désastreuse idée que cet euro…

Charles Gave


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