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14/9/11 Charles Gave
       Quand les indices boursiers tombent comme
                                  des cailloux !

Nous sommes en train de connaître l’un des marchés baissiers les plus sauvages que j’aie connus dans ma carrière. A son origine, comme je n’ai jamais cessé de le dire et de l’écrire, l’orgueil insensé d’une classe technocratique française qui a pensé qu’elle pouvait imposer sa volonté de créer un Etat européen, dont les peuples ne voulaient pas, envers et contre tout. Le résultat après 10 ans est visible : la Grèce est déjà en faillite, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, le Portugal sont au bord d’un gouffre dont notre pays se rapproche à la vitesse grand V.

Et bien entendu, ce Frankenstein financier va nous amener dans une récession en 2011-2012, (tous les indicateurs sont au rouge), la deuxième en moins de trois ans, ce qui est à peu près sans exemple dans l’histoire de l’Europe depuis la deuxième guerre mondiale. On ne peut imaginer désastre plus total, et il faut remonter à la ligne Maginot pour retrouver une période ou nos élites ont été aussi incroyablement incompétentes.

Bref, comme le lecteur s’en rend compte, j’enrage, mais tout cela, c’est du passé et il ne sert à rien de pleurer une fois que le lait a été renversé…

Que va-t-il arriver aux marchés dans les semaines et les mois qui viennent ? Telle est la question essentielle.

C’est ici que je voudrais faire part de mon expérience acquise au cours des 40 dernières années

Voici donc ce que j’ai à dire.

Dans un marché baissier, il faut bien distinguer deux choses :
1. L’étendue de la baisse
2. La durée de la baisse

Sur le premier point, je n’ai que peu de choses à dire si ce n’est que dans mon expérience, les grandes baisses pouvaient atteindre entre le plus haut et le plus bas au minimum 50 %, au maximum 90 % (Hong-Kong 1973-1974). Nous sommes en train de passer, ou avons dépassé les 50%, donc nous arrivons à des moments où il va falloir être vigilant pour acheter.

Sur la durée du bear market (marché baissier), on peut et on doit dire beaucoup de choses.

D’abord, les marchés baissiers durent beaucoup moins longtemps que les marchés haussiers. Comme le dit le proverbe boursier, les baisses prennent l’ascenseur, les hausses les escaliers…

Ensuite, la baisse commence de façon imperceptible et ce lent déclin, un peu similaire à un supplice chinois, occupe la plus grande partie du temps pendant lequel les marchés baissent.

Au bout d’un certain temps, des ventes « forcées » commencent à apparaître, qui peuvent être le fait soit d’investisseurs collectifs (SICAV), soit d’investisseurs endettés (en levier), tels des hedge funds , soit enfin d’investisseurs dits institutionnels qui sont en train de toucher leurs ratios de fonds propres tels qu’ils peuvent être fixés par les réglementations et qui donc se voient forcés de vendre leurs positions actions . La baisse alors se met à se nourrir d’elle-même et les indices se mettent à tomber littéralement comme des cailloux.

Ce phénomène de chute en accélération rapide se passe en général dans les toutes dernières semaines de la baisse.

Malheureusement, c’est également dans ces dernières semaines que les écarts de cours sont les plus importants…Un exemple : je me souviens de la crise asiatique (qui présente bien des similitudes avec la crise actuelle en Europe) où j’avais pris la décision d’acheter (en juin 2008, si mes souvenirs sont exacts) des actions de sociétés locales. Ce que je fis. Trois mois plus tard, leurs cours avaient été divisés par 2. Dire que j’étais fier de moi serait exagéré…Un an après, leurs cours avait quadruplé, et donc j’avais doublé mon argent.

Pourquoi suis- je en train de raconter ces souvenirs d’ancien combattant ? Tout simplement parce que nous sommes en plein dans une période similaire en Europe.

Le moment se rapproche où il va falloir acheter au « son du canon ». L’ennui est bien sûr que Singapour est gérée par des gens compétents, ce qui n’est hélas pas le cas chez nous, comme chacun commence à s’en rendre compte…Donc j’attends encore.

Je maintiens cependant ce que je dis depuis quelques semaines : nous sommes en train d’arriver dans le vortex de la crise de l’euro. Toute cette construction complètement artificielle va éclater dans les 6 mois qui viennent.

La Bourse quant à elle aura fini de baisser bien avant. Donc, laissez traîner des limites « stupides » (entre 15% et 30 % en dessous des cours actuels) sur les belles valeurs que vous aimez bien et commencez à utiliser votre cash.

Mon but est sans doute de ne plus en avoir vers le 15 octobre…

Le pire qui peut vous arriver c’est ce qui m’est arrivé avec mes exploits à Singapour, mais surtout, surtout, ne prenez aucun levier.

L’aurais-je fait, j’aurais été liquidé au plus bas du marché deux mois plus tard, ce qui m’aurait beaucoup, beaucoup agacé…

Charles Gave



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