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7/3/10 Claude Reichman

Français, réveillez-vous, on roule à l’abîme !

Dans les années 1980, la croissance annuelle en France a été en moyenne de 2,3 %. Elle est tombée à 1,9 % dans les années 1990, à 1,5 % dans les années 2000, et selon le consensus des économistes, la croissance potentielle de notre pays n’est pas supérieure actuellement à 1 %.

Cela signifie qu’au cours des trente dernières années, la croissance française a diminué de 56 % ! Autrement dit notre pays doit vivre avec moitié moins qu’il y a trente ans. Comme il ne s’est pas résolu à faire des économies, il a accumulé les déficits et a dû emprunter plus de 1500 milliards d’euros, qu’il ne parvient évidemment pas à rembourser puisqu’il est obligé d’emprunter encore pour payer les intérêts de sa dette !

Personne de sensé ne peut croire qu’une telle situation puisse durer très longtemps. Notre pays est à la merci non seulement d’une hausse des taux d’intérêt dans le monde, inévitable en raison de l’endettement général des Etats, mais aussi d’une raréfaction de la matière imposable en raison du ralentissement économique et de la disparition programmée des entreprises françaises. La crise mondiale est responsable d’un déficit supplémentaire de l’Etat de plus de 100 milliards d’euros en 2009, sans compter les comptes sociaux qu’on maquille allègrement puisque le gouvernement a caché le déficit de la Sécurité sociale dans les billets de trésorerie émis par l’Acoss, la « banque » de la Sécu (une banque sans argent comme il se doit !).

Il ne faut qu’un peu de recul pour constater que le char de la France est en train de rouler à toute vitesse vers l’abîme. Rares pourtant sont les observateurs et encore plus les politiciens à le dire. Près de trois millions de Français ont pourtant déjà sauté en marche pour tenter de trouver un avenir à l’étranger, et une majorité de nos compatriotes ont peur de devenir SDF, selon de nombreux sondages concordants.

Dans un pays normal, toutes les sirènes hurleraient pour appeler la population à se porter sur le front de la catastrophe. Mais comme pour les tragiques inondations de Vendée, on n’est plus capable dans notre pays de prévenir qui que ce soit d’un danger imminent et les politiciens n’ont plus d’autre mission que de s’incliner devant les morts !

La question qu’on est en droit de se poser est donc la suivante : quand les Français vont-ils enfin se réveiller de leur mortifère léthargie ? Jamais, disent certains. S’ils ont raison, il ne nous reste plus qu’à prier. Mais s’ils ont tort, il nous faut aussi prier pour que le sursaut ne survienne pas trop tard, quand il n’y aura plus à sauver que quelques papiers trempés par l’inondation.

Parmi les signes encourageants, il y a la croissance, lente mais certaine, du nombre des éditorialistes prenant conscience de la gravité de la situation. On peut citer Jean-Michel Aphatie, Ivan Rioufol, Eric Revel, Yves de Kerdrel, Jean-Marc Vittori et quelques autres. Ils vont être de plus en plus nombreux, car la lucidité des premiers s’étend en cercles concentriques. On peut également trouver du réconfort dans le fait qu’un site comme le nôtre ait vu sa fréquentation augmentée de 1400 % en deux ans !

Pour autant, ne rêvons pas : la masse du pays ne bougera pas tant qu’elle ne sera pas elle-même touchée. Fort heureusement (si l’on peut dire), elle va l’être bientôt, car le seul avenir possible de la politique française est désormais la rigueur, comme on le voit en Irlande et en Grèce et comme on va le voir en Espagne, au Portugal et en Italie, tous pays frappés du mal que ne veut pas reconnaître la France : la ruine de leurs finances publiques et de leurs comptes sociaux, et donc leur état de faillite.

Personne ne peut douter que la crise sociale qui est en cours dans notre pays et qui s’aggrave de jour en jour ne provoque un séisme politique. Comme les politiciens et les médias étouffent toute expression contraire à la pensée officielle, on peut s’attendre à une période de grande incertitude pendant laquelle le peuple sera à la recherche de représentants capables de prendre en compte sa détresse et ses angoisses et de redresser le pays. Quand surviendra ce grand soir, il s’agira pour les plus décidés des Français de ne pas s’endormir !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


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