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I

             Il faut constituer une force électorale puissante

 

13/9/03 Claude Reichman
Pour le camp de la liberté en France, il n'y a qu'une question qui vaille : sommes-nous représentés par l'actuelle majorité politique ? Ma réponse est claire et nette : c'est non. Il en découle une conséquence évidente : non seulement nous ne devons plus la soutenir, fût-ce du bout des lèvres, mais encore nous devons la combattre et nous préparer à la remplacer.
Car enfin qu'on ne s'y trompe pas. Si bas que soit tombée la gauche après sa défaite de 2002, c'est elle qui, mécaniquement, succèdera à l'actuelle majorité si nous n'agissons pas dès maintenant. Les mécanismes électoraux ont été manipulés par ceux qui alternent au pouvoir depuis plus de vingt ans de telle manière qu'aucune concurrence ne puisse troubler leur jeu. Seul un puissant mouvement populaire peut vaincre ces pervers mais puissants arrangements. Il nous appartient de le créer.
Continuer à égrener, de colloques en journées d'études, les mesures qu'il faudrait prendre pour sauver la France est inutile, ridicule et contreproductif. Il y a belle lurette que, tous, nous savons ce qu'il faut faire. Pendant trop longtemps, nous avons voulu le faire faire à des gens qui s'y refusaient de toute leur force. Leurs raisons sont fort simples : redonner sa liberté au peuple, c'est se condamner à être rapidement remplacé par ses représentants authentiques et sincères. Tant que les politiciens de la fausse droite pourront se maintenir en place, ils le feront et, à cet effet, ils refuseront toute mesure de libération. Tenter de les convaincre est vain. On ne pousse pas les gens au suicide facilement, surtout quand la politique leur procure une vie confortable et délicieuse.
Chirac, Raffarin et l'UMP sont nos adversaires, au même titre que les socialistes, les communistes, les Verts et les gauchistes. Ne pas les combattre, c'est renoncer à réformer la France et la condamner au drame. Car plus personne de lucide ne peut douter que notre pays marche à grand pas vers la catastrophe. Celle-ci, une fois de plus, prendra la forme d'une guerre civile. Les divisions et les factions ne peuvent être surmontées, en France, que par une politique ferme, empreinte du souci manifeste de l'intérêt général et menée par des gens personnellement désintéressés. Pas un seul des politiciens actuellement en place ne répond à ces définitions. Ils sont donc tous à chasser. Et pour ce faire, il faut constituer une force électorale puissante.

Le peuple doit prendre conscience de sa force

Certains nous objectent que cela prendra de longues années. Telle n'est pas ma conviction. Dans les temps ordinaires, une telle force ne peut se construire que très lentement, parce que sa nécessité n'apparaît pas clairement à tous. Mais dans les périodes de crise - et qui peut encore douter que nous en vivions une ? - tout cela peut se faire très vite. Il suffit que les citoyens désireux de faire bouger les choses se réunissent et se parlent. En quelques mois des comités peuvent se constituer partout dans le pays, avec pour objectif de présenter des candidats aux élections.
L'argent pour le faire n'est pas un problème non plus. La politique ne coûte cher que quand elle veut tromper le peuple. S'il s'exprime lui-même, sa voix porte partout et nul ne peut l'ignorer.
Nous ne pouvons plus attendre davantage. Nous n'avons que trop attendu. Il est vrai que ceux qui se sont présentés comme nos amis et qui détiennent aujourd'hui tous les pouvoirs ont monté habilement leur coup. Ils nous ont tenu un langage mensonger et se sont surtout arrangés, par un contrôle strict des médias, pour que personne ne puisse dénoncer leur double jeu. Ils en sont même arrivés, à présent, à ne plus tolérer la moindre discussion dans leurs rangs, afin d'éviter précisément que quelqu'un ne finisse par les accuser de duplicité. Le refus par ses dirigeants de la constitution de courants au sein de l'UMP, pourtant expressément prévue par les statuts, est très éclairant à cet égard.
Chacun d'entre nous doit vaincre son inertie. C'est particulièrement malaisé dans les moments de difficultés économiques, quand le souci quotidien accapare l'esprit. Mais l'aggravation rapide de la situation va dessiller les yeux. C'est vraiment de salut public qu'il va s'agir. De nombreux signes montrent que le réveil est en train de se produire. Mais il faut dépasser le stade des conversations privées et des échanges d'idées. Le phénomène crucial, dans la vie publique, se produit quand les gens sortent de chez eux et se réunissent, où que ce soit. C'est ce qui doit être fait maintenant. Le peuple doit prendre conscience de sa force. Isolé, chacun de nous est faible. Unis, nous devenons invincibles.
Les fantoches qui occupent aujourd'hui les palais de la République ne feront pas illusion longtemps. Leurs trahisons et leurs échecs sont tels qu'il ne sera même pas nécessaire de les en accuser. Ils disparaîtront d'eux-mêmes, comme une nuée de parasites est chassée par un grand souffle de vent. A vrai dire, ils savent tous ce qui les attend. Cela ne les empêchera pas de s'accrocher jusqu'au bout. Il dépend de chacun d'entre nous, désormais, que ce bout soit proche. Alors commençons !

Claude Reichman
Déclaration de guerre
" Il est important pour nous de prendre la rue, de prendre l'espace public ", a déclaré à la télévision l'organisatrice de la Techno parade qui s'est déroulée à Paris le 13 septembre dernier. On ne saurait être plus clair. Il s'agit bien d'une véritable guerre de conquête, menée contre tous ceux qui ne veulent pas se laisser abrutir et souhaitent conserver la maîtrise d'eux-mêmes. Car loin d'être un " art ", comme le dit l'ineffable Jack Lang, la " musique " techno n'est qu'une suite de vibrations sonores destinées à provoquer une transe. Il est inadmissible que le ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon, ait cru devoir défiler en tête de la Techno parade, en compagnie du maire de Paris, Bertrand Delanoë, et du président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Tous ces pitoyables démagogues croient se mettre bien avec une certaine jeunesse. Ils ne font rien d'autre en vérité que de perturber encore un peu plus ses repères en validant son goût de la transe, alors qu'il vaudrait mieux lui faire comprendre que ces moments d'égarement ne sont acceptables que s'ils restent occasionnels et passagers et ne constituent en rien un art de vivre. Une société est gravement malade quand ses adultes, et qui plus est ses élus, courent après une certaine jeunesse pour singer ses comportements. Il n'en sera que plus difficile à cette dernière de passer à l'âge adulte et d'assumer sa condition. Mais après tout, n'est-ce pas cela, le but recherché par les politiciens, pour qui il est plus facile de régner sur une société abrutie que sur des citoyens conscients et organisés ?

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