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26/12/07

Claude Reichman

Et si les contribuables, à leur tour, allaient tout casser ?

L’artiste équestre Bartabas, fondateur du cirque Zingaro, a tout cassé dans le bureau du directeur de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France. Motif de sa colère : la subvention promise à l’Académie du spectacle équestre de Versailles, qu’il dirige, était inférieure au montant promis. Bartabas a passé une nuit en garde à vue, mais le cabinet du ministre de la culture n’a pas tardé à préciser que la diminution de la subvention était en fait une erreur. Tout est donc bien qui finit bien dans le meilleur des mondes subventionnés.

Cette affaire est évidemment bien plus qu’un fait divers. Elle témoigne de la folle dérive d’un système, celui qui conduit l’Etat et les collectivités territoriales à subventionner à tour de bras des activités qui, pour honorables, voire utiles, que puissent être les associations ou les individus qui les pratiquent, ne confèrent à ceux-ci aucun droit particulier à aller se servir, par l’intermédiaire des pouvoirs publics, dans la poche des contribuables. Lesquels pourraient un jour ou l’autre, devant l’impudence des subventionnés, aller à leur tour tout casser dans les bureaux qui leur font payer le tribut des asservis.

Une des notions de base de l’économie est l’allocation optimale des ressources. Celles-ci étant par nature limitées, des choix s’imposent. Qui peut le mieux les faire ? L’Etat ou les particuliers ? S’agissant des activités dites régaliennes, c’est évidemment à l’Etat qu’il appartient de les financer par l’impôt. Mais pour toutes les autres ? L’Etat sait-il mieux faire des choix dans le domaine économique, social, culturel, artistique etc. que les particuliers ? Evidemment non. Car qu’appelle-t-on l’Etat sinon des individus regroupés sous ce vocable et que ne distingue aucune lucidité particulière. De plus, quand ces individus agissent au nom de l’Etat, ce n’est pas leur argent qu’ils engagent, mais celui des contribuables, et ils ont beaucoup moins de raisons que ces derniers d’en user avec sagesse et mesure.

Tout commande donc qu’une fois l’impôt prélevé, l’Etat laisse les particuliers disposer de toutes leurs ressources. Il en résulte que l’Etat ne doit en aucune manière subventionner qui que ce soit, à quelque titre que ce soit. Le raisonnement vaut bien sûr pour les collectivités territoriales, elles-mêmes cantonnées à leurs missions de base. Le résultat sera à coup sûr la meilleure allocation possible des ressources, tout simplement parce que chacun est le meilleur juge de son propre intérêt, sauf à considérer que la population française est constituée d’incapables majeurs qu’il faut placer et maintenir sous curatelle.

La suppression de toute subvention soulagera l’Etat d’une multitude de tâches inutilement prenantes et le mettra à l’abri des sollicitations permanentes. En même temps, les subventionnés devront se mettre en quête de clients, ce qui les conduira à relever le niveau de leurs prestations et à veiller constamment à leur qualité. Il en résultera une très sensible amélioration du climat social, tant il est vrai qu’un artisan ou un commerçant délaissé va rarement casser du mobilier chez un client infidèle.

Au-delà de cette réforme fondamentale, il conviendra de se poser la question de savoir si l’on peut enseigner, soigner, transporter etc. sans être fonctionnaire. La réponse est évidemment oui, puisqu’il existe des enseignants, des soignants, des transporteurs de statut privé et que leurs services satisfont bien plus les usagers que ceux qu’ils obtiennent des fonctionnaires. Il est donc clair que là encore il faut rendre toutes ces activités au service privé.

En résumé, la rupture qu’attendent les Français, c’est celle que nous venons de définir. Elle les rendra mieux servis et plus riches. Mais pour cela, ils vont devoir attendre que l’illusion Sarkozy dissipée, un véritable homme d’Etat s’attelle enfin au redressement de la France.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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