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23/5/10 Claude Reichman
    Qui sera le Boris Eltsine français ?

« Croire en Gorbatchev a été une erreur et une perte de temps. » Cette phrase de Boris Eltsine, prononcée le 10 mars 1991, a précédé de quelques mois son accession au pouvoir en Russie et la fin de l’Union soviétique. Aujourd’hui la France attend celui qui s’écriera que « croire en Sarkozy a été une erreur et une perte de temps » et s’attellera à la vraie rupture dont notre pays a un besoin vital.

Personne ne peut nier que la France soit paralysée. Le pouvoir politique ne représente plus le peuple, quel que soit le parti qui l’exerce. La crise financière et économique frappe notre pays plus encore que les autres parce qu’il s’avère incapable de prendre, et même d’imaginer, les mesures indispensables pour la surmonter. Mais les faits sont plus forts que tous les blocages et vont rapidement imposer leur loi. Cela peut se traduire par le chaos ou par la renaissance. Le chaos règnera si aucune personnalité apte à gouverner dans une situation dramatique ne se dégage. Dans le cas contraire, les énergies françaises s’uniront dans un de ces sursauts historiques dont la France a souvent su se montrer capable et notre pays reprendra sa marche en avant.

La première des conditions qu’aura à remplir celui à qui sera confiée la mission du redressement consistera à dire la vérité au peuple. Cela ne sera pas aussi difficile qu’on le croit. Le peuple connaît la situation du pays, ou du moins il s’en doute. Il faudra surtout le mettre en garde contre les fausses solutions et lui expliquer en termes clairs pourquoi elles sont fausses. La seconde exigera de la détermination et de la rapidité. L’élu du peuple ne disposera que de peu de temps pour mettre en œuvre sa politique. Lors d’une crise grave, l’histoire s’accélère. Il devra s’appuyer sur deux principes simples : prendre des mesures capables de bouleverser la donne, et en faire une application générale, de façon à ne soulever aucune opposition catégorielle particulière.

Donnons quelques exemples. Il faudra jeter par ordonnances les bases d’une nouvelle fiscalité, en abrogeant le code général des impôts et en le remplaçant par un document de quatre pages supprimant la totalité des impôts actuels et les remplaçant par une contribution à taux unique et universel. On sera ainsi assuré que tout le monde sera logé à la même enseigne, en application du principe d’égalité devant les charges publiques, élément essentiel et régulièrement bafoué de notre Constitution. Il conviendra également de supprimer le statut de la fonction publique, de façon à transformer les fonctionnaires en agents privés. Sans ces deux réformes, le statu quo l’emportera inéluctablement. Enfin, pour rétablir les finances publiques, une baisse de 20 % en trois ans de toutes les dépenses de l’Etat, des organismes sociaux et des collectivités territoriales sera décrétée. N’importe quelle famille peut faire face à une telle réduction de ses revenus lors de grandes difficultés. La communauté nationale peut parfaitement faire de même.

Le résultat de ces mesures sera que chacun, dans le pays, se sentira responsable à la fois de sa situation personnelle et de celle de l’Etat, ce qui est la meilleure définition possible de la démocratie.

Gorbatchev avait été « inventé » par le système communiste pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Pour lui, il s’agissait « de prendre le château » et en aucun cas de l’abattre. Sarkozy a été investi de la même mission. Eltsine, s’appuyant sur le peuple, a abattu l’Union soviétique parce qu’elle n’était plus qu’un sarcophage empêchant toute vie. A un moindre degré, la France est ainsi enterrée vivante dans son système politicien. Il faudra un Eltsine pour la libérer.

Là s’arrête la comparaison. La Russie n’avait connu que le tsarisme et le communisme. Elle n’est toujours pas parvenue à s’ériger en démocratie moderne, mais elle finira par y parvenir. La France a des institutions qui le permettent, à condition de les respecter, ce que ne font pas les politiciens depuis un tiers de siècle. Il suffit de revenir à « l’esprit des lois », pour reprendre le thème de Montesquieu.

Qui sera l’Eltsine français ? L’avis de recherche est publié. Que chacun lance sa réflexion et sa quête, et que s’éveillent les vocations. A celui sur qui se posera le doigt du destin, bonne chance et bon vent pour que vive la France !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.



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