www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

5/12/08 Claude Reichman

Sarkozy est dépassé par les évènements !

Tragique ! Sarkozy sait et a dit, dans son discours de Douai le 4 décembre 2008, que « la crise que nous traversons n’est pas une crise passagère, que ce n’est pas une simple crise conjoncturelle dont les traces seraient appelées à être vite effacées, qu’elle va transformer pour longtemps l’économie, la société, la politique », et voilà qu’il propose au pays un catalogue de mesurettes qui n’apportent aucun remède aux causes du mal français.

L’occasion était belle - unique même peut-être - de frapper un grand coup. Tout le monde l’aurait compris – ou au moins supporté – tant la crise est grave et appelle des actions déterminantes.

De quoi souffre la France ? D’une terrible perte de compétitivité non seulement internationale mais aussi et surtout européenne. Rappelons que les deux tiers des échanges des pays européens se font en Europe, et qui si l’Allemagne y tient le haut du pavé, c’est parce qu’elle a su alléger les charges de ses entreprises et équilibrer son budget. La seule erreur commise par notre voisin d’Outre-Rhin a consisté à augmenter de 3 points la TVA au début de 2007, tuant littéralement la consommation intérieure, qui n’était déjà pas brillante. Ce moteur de croissance lui fait actuellement défaut et explique l’ampleur de la récession, à un moment où le commerce extérieur se contracte en raison de la crise mondiale. Mais comme je l’ai déjà indiqué à maintes reprises, l’Allemagne a des dépenses publiques inférieures de 9 points de PIB aux nôtres, ce qui signifie que nous dépensons 171 milliards d’euros de plus qu’elle pour faire fonctionner notre Etat, nos collectivités territoriales et nos régimes sociaux. C’est absolument insupportable pour notre économie quand on sait que l’Allemagne est notre principal client et fournisseur.

Cette terrible surcharge rend vain tout espoir de redressement. Or quelle est la réponse du président de la République ? 700 millions d’euros de diminution de charges patronales pour les nouvelles embauches sur un total de 1000 milliards d’euros de dépenses publiques ! Et encore pour une durée d’un an seulement ! Plus dérisoire, tu meurs ! Le reste de son plan de relance consiste en des mesures de trésorerie – par définition provisoires – pour les entreprises et en annonces de grands travaux dont la mise en œuvre prendra de longs mois, voire des années, et n’aura pas d’effet immédiat sur une crise dont la violence et la vitesse sont sans précédent. De plus, l’argent consacré à ces travaux d’infrastructure manquera à ceux à qui il sera prélevé et comme ce sont par nature ceux qui peuvent investir et consommer, il ne résultera de ces investissements aucune amélioration notable de la situation économique et sociale de notre pays.

Le problème de Nicolas Sarkozy est le même que lors de son élection. La rupture qu’il promettait n’avait pas de contenu : il s’agissait seulement de « prendre le château », comme l’avait fait Gorbatchev, et d’essayer par de petites améliorations de faire durer encore le système. On sait ce qu’il est advenu de la tentative de Gorbatchev, et on peut être sûr à présent que celle de Sarkozy se terminera dans l’échec et probablement dans le chaos.

Un véritable plan de relance était possible. Il aurait d’ailleurs dû s’appeler plan de renaissance, tant tout, dans notre pays, est au point mort. Il fallait, au moment où l’Union européenne est contrainte d ‘assouplir ses contraintes budgétaires, mettre à profit les marges de manœuvre ainsi dégagées pour s’appuyer sur des déficits vertueux et utiles et pour améliorer, par des baisses substantielles d’impôts et de charges, tant les facultés d’investissement et d’embauche des entreprises que le pouvoir d’achat d’une population qui, au rythme où se dégrade la situation, vivra bientôt comme en économie de guerre !

Mais voilà : Sarkozy et ses conseillers ignorent tout des bienfaits de la liberté économique et des aspirations du peuple. Ce sont des hommes de pouvoir, uniquement des hommes de pouvoir. Pas d’idées, pas d’élan, pas de sens de l’intérêt national. Tragique, avons-nous dit au début de cet article. Oui, tragique, car l’avenir vient encore de s’assombrir et les orages que personne ne peut désirer se lèvent déjà à l’horizon !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme