www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

21/10/12 Henri Dumas
      Honoraires médicaux : ça sent la propagande
                                   à plein nez !

Voilà une bonne question.

La presse nationale, toutes opinions confondues - enfin si l'on peut dire, puisqu'en réalité la presse n'a qu'une seule et unique opinion : "L'opinion de la presse ou la pensée unique" - la presse donc nous informe que les dépassements d'honoraires des médecins coûtent 2,5 milliards.

Ah bon, et à qui ils coûtent ces 2,5 milliards ? On ne sait pas, personne ne le dit.

Essayons d'y réfléchir.

Pas à la Sécu, puisqu'ils ne sont pas remboursés.

Pas aux mutuelles, puisqu'elles collectent justement des cotisations dont le but est de financer ces 2,5 milliards. Sans eux, elles n'auraient pas de raison d'être.

Aux clients des médecins évidemment, mais ils ne sont pas obligés, ils peuvent se faire soigner gratos à l'hôpital.

D'ailleurs, imaginons qu'ils ne les donnent plus, les clients des médecins, ces 2,5 milliards. Donc, ils les gardent. Enfin, disons plutôt qu'ils les dépensent ailleurs. Sans doute vers des produits fabriqués en Chine. Aïe, notre balance commerciale va plonger de 2,5 milliards de plus.

Donc les médecins ne les ont plus. C'est l'Etat qui est couillonné, les médecins sont tous à la tranche supérieure. Sur les 2,5 milliards, l'Etat en récupère la moitié en impôt.

Soyons sérieux, Il paraît que ces dépassements gênent la consommation médicale, si on les supprimait, les clients viendraient en masse chez les médecins. Là, c'est la Sécu qui paume.

Bon, l'affaire est mal engagée, finalement ces dépassements ils auraient tendance à arranger tout le monde.

Sont-ils injustes ? Un bon médecin c'est, disons, 20 ans de formation avant d'être vraiment efficace. Un gros morceau de vie. A-t-on une idée de la valeur d'une telle formation, suivie d'une activité professionnelle personnelle de dix heures par jour, sans interruption jusqu'à l'âge de la retraite ? Pas sûr qu'il existe d'autres professions avec le même profil, le même engagement.

Cette campagne, qui cible les médecins, est-elle sincère ? A-t-elle une légitimité économique ?

Je crains que non. Quel mal peut-il y avoir pour un médecin à aligner ses honoraires sur un marché libre ? Si, par ailleurs, les indigents sont pris en charge par la collectivité.

Quel mal y aurait-il à ce que chacun ait à choisir de se soigner ou de partir au Club Méditerranée ?

De quel droit pourrait-on demander à des hommes et des femmes qui ont sacrifié 20 ans de leur vie à se former, puis tout le reste à être esclaves de leur activité sans jamais pouvoir la déléguer à des salariés, de voir leurs honoraires bloqués et non appréciés en fonction de leur attractivité personnelle et de leur compétence reconnue ?

Non, décidemment cette histoire sent la propagande à plein nez, le détournement d'attention, le bouc émissaire.

Mais, rien n'arrêtera cette campagne, dont le fonds de commerce est la jalousie, la haine stérile des envieux, ils iront au bout.

Et au bout, que trouveront-ils : la disparition des médecins.

Alors ces cons, ils paieront aux derniers médecins les dépassements en liquide et au black. Evidemment, cela sera réservé exclusivement aux privilégiés du système. Les autres, ceux qui crient, ils affronteront la maladie seuls, comme leurs ancêtres. Car, que croient-ils qu'il va se passer quand ce métier, conservant ses contraintes, n'aura plus de compensation ?

Je ne pleurerai pas sur leur agonie, à ces cons, que la jalousie les étouffe, c'est tout le bien que je leur souhaite.

Henri Dumas


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme