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26/2/14 Henri Dumas
                   Le fisc au secours des voleurs !

Comment font-ils pour envisager de nous contraindre au nom de leurs conceptions du monde ou de la vie ? Comment peuvent-ils être suffisamment surs d’eux pour avoir envie de nous imposer leurs certitudes ?

Tout autour de nous ce ne sont que prophètes qui n’hésitent pas appeler de leurs vœux la force pour nous imposer leurs visions. Étant entendu, qu’en plus, nous sommes fortement poussés à les remercier et à prendre bien conscience de la chance que nous avons d’être violentés par eux, pour notre bien.

L’assurance affirmée de Sarkozy me faisait terriblement peur, celle dissimulée d’Hollande, c’est pire. Et je ne parle pas de celles de Placé, de Le Pen ou de Mélenchon, elles sont pour moi l’effroi absolu.

Pourquoi personne ne se lève pour nous dire : « Si vous votez pour moi, je ne ferai rien. Je m’engage juste à vous emmerder le moins possible » ? Pourquoi le parti des : « On ne s’en occupe pas, démerdez-vous », n’existe-t-il pas ? Je suis persuadé qu’il ferait un tabac.

Qui peut sincèrement accepter que l’on surveille et dirige sa vie, ses joies, ses peines, ses embrouilles, dans la mesure où elles ne concernent que lui et pas ses voisins ? Personne.

Concrètement : tout cela est un gros mensonge, sous couvert de faire notre bien, ils font en réalité nos poches.

Foin de philosophes, de patriotes, de religieux, il n’est que de pillards et d’escrocs, de détrousseurs, de bandits de grands chemins, qui inventent des combines pour justifier l’utilisation de la force, afin de nous voler nos biens, notre vie.

Il leur arrive d’être presque attendrissants, tant ils sont sans surprise.

Par exemple le G20, c’est un peu eux, fait mine de s’inquiéter de « l’optimisation fiscale ». Attention, pas celle d’Exxon ou de Total, pas celle des princes arabes ou des dictateurs en exercice, pas celle de nos belles démocraties marchandes d’armes. Non, celle des géants du net.

Contre « l’optimisation fiscale » le G20 propose la « saloperie fiscale ». Celle qui permet de se débarrasser d’un concurrent gênant.

Internet, pour eux, il faut que ça cesse.

Du moins dans sa version libérale actuelle. Je dis « libérale » bien que je sois conscient qu’il s’agit d’un gros mot. Mais bon, un tout petit bout de courage, c’est toujours ça de pris.

Donc, Internet devant cesser, alors que tout le monde adore, une seule solution : la fiscalité.

Comprenez bien qu’avec leurs énormes bénéfices et leur santé d’entrepreneurs privés, les acteurs d’Internet ont toujours plusieurs coups d’avance sur ces pauvres minables de politiques et leurs fonctionnaires qui veulent les « niquer ».

Il leur faut la police et la justice s’ils veulent les contrer, la force, quoi. Mais, pour cela, il faut les accuser de quelque chose. La « saloperie fiscale » s’impose. Et hop, le tour est joué.

« Mais, comment, disent-ils, des sommes non redistribuées à nos assistés s’évadent ? Qu’à cela ne tienne, nous les récupérerons, devrions nous employer la force. »

C’est au poil, c’est facile, la « saloperie fiscale ».

Personne ne peut s’y opposer. Qui va aller expliquer la vérité, et, surtout, qui va l’écouter, qui va l’entendre ?

Où est la dignité dans tout ça ? Alors qu’il s’agit, tout simplement, d’enfumer l’atmosphère, qui devenait un peu trop limpide, pour pouvoir continuer à nous plumer industriellement.

Conclusion : derrière chaque prophète, chaque illuminé de la politique, qui prétend vous imposer ses vues, cherchez la façon dont il remplit son porte-monnaie et vous comprendrez pourquoi il veut absolument vous imposer sa manière de voir votre vie.

Ne prenez pas pour de la passion ce qui n’est que de l’intérêt, pour de la foi ce qui n’est que du cynisme et pour de la compassion ce qui n’est que de l’opportunisme.

Hélas les foules se laissent facilement convaincre, le mensonge est un grand séducteur. Qui sont les plus coupables : les princes, les courtisans ou la masse qui leur accorde sa confiance ? Je ne sais pas, mais je connais le « baisé de service » : c’est la victime de la « saloperie fiscale ». C’est nous tous.

Henri Dumas


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