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12/7/11 Thierry Desjardins
                  Sarkozy peut-il encore gagner ?

Le sondage BVA que publient aujourd’hui tous les quotidiens de province est assez stupéfiant.

BVA a proposé aux « sondés » trois hypothèses : avec Hollande, Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn comme candidat de la gauche.

Dans les deux premiers cas de figure, il n’y a guère de surprise. Hollande et Martine Aubry obtiennent respectivement 31 et 28%, Sarkozy 23 ou 24%, Marine Le Pen 16 ou 17%, Borloo 9 ou 7%, Bayrou 6 ou 7%, Eva Joly, Mélenchon et Villepin 4 ou 5%.

On peut simplement remarquer que Hollande conforte son avance sur Martine Aubry, que Marine Le Pen « se tasse » un peu, que les centristes montent tranquillement à 14 ou 15%, et que les écologistes ont sans doute eu tort de choisir Eva Joly (mais l’animateur de télévision n’aurait sans doute pas fait mieux).

Au deuxième tour, Hollande et Martine Aubry font aussi bien l’un que l’autre en face de Sarkozy. Ils l’emportent par 58% contre 42%. Jusqu’à présent - et mis à part, bien sûr, le second tour de 2002 opposant Chirac à Le Pen - seul Pompidou face à Poher avait réussi un tel score, en 1969. De Gaulle lui-même n’avait obtenu que 55% face à Mitterrand en 1965.

Mais ce qui est « amusant », c’est que BVA, faisant mine d’ignorer l’actualité, a aussi proposé Strauss-Kahn comme candidat de la gauche. Là, les choses changent un peu au premier tour. Sarkozy arrive en tête avec 25% (deux points de plus que s’il est face à Hollande, un point de plus que s’il est face à Martine Aubry), DSK obtient 20%, Marine Le Pen 18%, Borloo 10%, Bayrou 7%.

Mais, au second tour, DSK l’emporte par 54% contre 46% à Sarkozy !

Bien rares sont eux qui, aujourd’hui encore, peuvent imaginer que DSK soit blanchi à temps, qu’il soit candidat aux primaires de la gauche, qu’il l’emporte et qu’il puisse affronter Sarkozy aux présidentielles. Mais cette hypothèse est tout de même particulièrement révélatrice du rejet dont est victime le président sortant.

Depuis deux mois, Strauss-Kahn fait la « une » de toute l’actualité. On le présente tous les jours, au mieux comme un obsédé sexuel, un malade incapable de contrôler ses pulsions, au pire comme un violeur passible de 74 ans de prison dans les geôles américaines.

Certes, pour l’instant, il est « présumé innocent » du viol dont l’accuse la femme de ménage (peu fiable) du Sofitel de New-York, et il se peut très bien que le 1er août prochain il soit déclaré non coupable et que tout se termine par un non-lieu.
Mais grâce à l’enquête, les Français ont, tous, appris les penchants « fâcheux » du personnage ainsi que le luxe dans lequel il vivait. Eh bien, malgré tout, si on leur donne le choix entre Sarkozy et ce « dingue du sexe », c’est encore le dingue qu’ils préfèrent.

Jamais l’expression « Tout Sauf Sarkozy » n’a été aussi vraie.

Thierry Desjardins



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