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30/5/10 Thierry Desjardins

Ils vont finir à la lanterne !

Ils sont décidément incorrigibles et ne comprendront jamais rien à rien. Il ne faudra pas qu’ils s’étonnent le jour où çà va immanquablement se gâter et où ils se retrouveront brusquement au chômage, si ce n’est à la lanterne.

Nous sommes en pleine crise économique, financière, sociale. L’Etat est « en faillite », c’est le Premier ministre qui le dit, avec un déficit gigantesque, une dette colossale, le pays est ruiné, les salaires vont baisser, les impôts augmenter, on joue sur les mots « austérité », « rigueur », « récession », tout le monde doit « se serrer la ceinture », se priver, s’attendre au pire.

Et pendant ce temps-là, on apprend chaque jour, qu’« ils », nos maîtres, nos tout puissants, nos élus, continuent à se goberger, à se vautrer dans le luxe, à s’offrir des petits plaisirs et à caser leur marmaille dans les placards dorés de la République. Sans la moindre pudeur, sous nos yeux, en nous narguant.

Avant-hier, René Dozière, le député PS de l’Aisne qui, depuis des années, passe sa vie à éplucher les comptes de l’Elysée, nous révélait que le budget du palais présidentiel s’élevait cette année à 114 millions d’euros, en augmentation de 2,5% et que le seul budget des déplacements du président avait augmenté de 51%.

Cela dit, il faut bien constater que l’Elysée fait des efforts. Le palais s’est mis… à vendre des « objets dérivés » lors des journées « portes ouvertes ». Une bonne idée puisque, cette année, ces ventes ont rapporté 26.423 €.

Mieux, la présidence a décidé - arbitrairement sans doute mais, vraisemblablement avec l’accord tacite du « propriétaire officiel » - de baisser le loyer qu’elle payait à Matignon pour l’occupation par Sarkozy de la Lanterne (résidence officielle du Premier ministre). On sait que le président n’aime pas le château de Rambouillet qui lui est dévolu et préfère ce charmant pavillon du XVIIIème, blotti dans le parc de Versailles. En 2008, l’Elysée a payé 200.000 € de loyer à Matignon pour la Lanterne, c’est tombé à 153.000 € en 2009 et ce sera 35.000 € cette année. Rien ne justifie cette baisse. Ca commence à sentir la fausse facture. Mais redevenons sérieux.

Hier, on a appris, grâce à Libération, qu’Hervé Morin, ministre de la Défense, avait ordonné la construction d’une piscine de 25 mètres et 6 couloirs dans les nouveaux bâtiments qu’occupera bientôt le ministère, près de la Place Balard, dans le XVème. Une piscine pour les 5.000 ronds-de-cuir galonnés qui vont déménager de la rue Saint Dominique. Budget prévu : 10 millions d’euros. C’est évidemment beaucoup moins cher qu’un porte-avions mais on sait que le même Morin vient d’adresser une note de service à tous les chefs de corps de l’armée française pour leur demander d’économiser les cartouches pendant les exercices de tir de nos soldats. Question : combien de cartouches peut-on s’offrir pour 10 millions d’euros ?

Le plus « drôle » c’est que Morin avait bien envie de s’offrir une piscine olympique de 50 m. avec 8 couloirs. Mais une étude (faite peut-être par nos services secrets) a fait savoir à l’excellence qu’il était « hautement probable que le ministère du Budget ne donnerait pas son accord pour de telles installations, que la Cour des Comptes ne manquerait pas de stigmatiser cette dépense et qu’une éventuelle médiatisation du projet pourrait avoir un effet négatif dans l’opinion » (sic !) Du coup, Morin a renoncé à ses 50 m. et se contente de 25. C’est fou !

Et aujourd’hui, qu’apprend-on ? Que M. Pierre Bachelot a été nommé « chargé de mission » à la Direction générale de l’INPES, l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé. A première vue, personne ne connaît ni Pierre Bachelot ni l’INPES. Mais Pierre Bachelot n’est autre, bien sûr, que le fils de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé… dont dépend l’INPES. Le « petit » a 41 ans, se dit diplômé de « Institut supérieur des Arts de Paris » ce qui ne semble guère donner de compétences particulières dans le domaine de la santé, et a, jusqu’à présent, végété dans les différents cabinets ministériels de sa « maman ».

Roselyne Bachelot a déjà coûté un milliard d’euros à la République en gérant, avec une incompétence sidérale mais au plus grand bonheur de l’industrie pharmaceutique, la fameuse grippe A H1N1. Elle aurait peut-être pu caser son fils ailleurs que dans un institut chargé des problèmes de prévention…
Mais pourquoi se gêner ?

Thierry Desjardins



 
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