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26/10/11 Thierry Desjardins

                          La faillite, nous voilà !

Nos dirigeants nous racontent vraiment n’importe quoi. Ils nous affirment depuis plusieurs jours que le sommet européen de ce soir est celui de « la dernière chance ». Cela fait des mois qu’ils nous font le coup de cette fameuse « dernière chance ». Comme si, selon le slogan de la Française des Jeux, la chance appartenait à tout le monde et qu’il suffisait de reprendre indéfiniment un billet pour avoir une chance de tirer le gros lot.

Mais la vérité est toute simple dans sa cruauté. Les pays de la zone euro, ceux de l’Union européenne et ceux de ce qu’on peut appeler l’Occident sont en faillite complète. Ils ont des milliers de milliards d’euros de dettes. Aujourd’hui, les maîtres du monde sont les pays qu’on qualifie encore d’émergents alors qu’ils ont émergé depuis belle lurette, la Chine, l’Inde, le Brésil et quelques autres. Ce sont eux qui possèdent la planète et son avenir. Et ce ne sont pas les rustines trouées qu’on nous trouvera, peut-être, ce soir à Bruxelles qui y changeront quoi que ce soit.

Ils nous parlent d’un fonds de secours européen. Mais où trouveront-ils l’argent pour approvisionner ce fonds puisque nous sommes tous ruinés ? Encore en Chine ? Ils nous annoncent, à mi-voix, qu’ils vont faire fonctionner la planche à billets. Mais ses rotatives n’impriment plus que de la monnaie de singe. Ils nous jurent que nous allons tous faire des efforts. Mais les insurrections grecques, les manifestations en Italie, en Espagne et ailleurs démontrent que les « indignés » du Vieux Continent ne peuvent pas tolérer la rigueur qu’on voudrait leur imposer.

Ils nous disent surtout qu’il faut davantage d’Europe pour qu’un pilote puisse reprendre en main la barre du bateau qui coule. Mais les Européens (auxquels ils ne veulent pas demander leur avis) ne supportent plus cette Europe qui devait leur faire connaître le meilleur des mondes, le paradis sur terre, et qui, quoi qu’en disent encore les experts, les a conduits droit vers un suicide collectif.

Parmi tous les naufragés que nous sommes dans cette tempête épouvantable, l’Allemagne surnage encore un peu. Ils voudraient qu’elle nous lance, à nous tous, une bouée de sauvetage. Mais ce n’est pas parce qu’Angela Merkel a offert un ours en peluche à Nicolas Sarkozy pour sa petite fille que la chancelière va accepter de jeter son pays dans le gouffre.

Au lendemain de la guerre qui avait dévasté le continent, les pères de l’Europe avaient voulu créer une communauté économique regroupant les quelques pays qui s’étaient entretués pour reconstruire l’Europe et former une nouvelle puissance capable de faire face aux « Grands » de la planète. Mais, dans une fuite en avant totalement irresponsable, au fil des décennies, ce petit club s’est transformé en auberge espagnole en accueillant tous les bras cassés, tous les culs-de-jatte, tous les borgnes et tous les ivrognes des environs. Et on s’étonne que dans cette galère tout le monde ne rame pas dans le même sens !

En même temps, nous imaginant toujours que nous étions le centre du monde et que tout nous était donc permis, nous nous offrions tous les délices de Capoue. C’était non pas Sodome et Gomorrhe mais assistanat généralisé, subventions à gogo et endettement à tire-larigot.

Ils nous disent que le réveil va être brutal. Mais les cadavres ne se réveillent jamais.

Nous attendons, avec curiosité mais sans la moindre illusion, ce qu’ils vont bien pouvoir nous raconter à l’issue de leur sommet « de la dernière chance ».

Thierry Desjardins


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