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24/4/13 Thierry Desjardins
   Avec le mariage homosexuel, Hollande a réveillé
                            le peuple de droite !

Le mardi 23 avril 2013 restera-t-il comme une date importante dans l’histoire de France ? Sans doute puisque ce jour-là, après des mois de palabres inutiles et de manifestations de plus en plus importantes, le Parlement a adopté définitivement la loi qui autorise le mariage des homosexuels et l’adoption d’enfants pour les couples du même sexe.

Même si ce texte ne concernera qu’une infime partie de la population, -tout au plus quelques dizaines de milliers de gays et de lesbiennes-, il s’agit d’une véritable révolution qui chamboule tout ce que, depuis la nuit des temps, tout le monde pensait, à savoir que les lois de la nature exigeaient que, pour former un couple et avoir des enfants, il fallait un homme et une femme.

C’est la première fois, en France, que des législateurs se permettent d’aller ainsi contre les règles évidentes de la biologie. Contesteront-ils, demain, les lois de la pesanteur ou le fait que 2+2 font 4 ? Ils sont majoritaires, ils le pourront.

Ils nous ont raconté que le principe même de l’égalité qui nous est si cher obligeait à accorder le même statut aux couples hétérosexuels et aux couples homosexuels. Or, l’égalité n’a jamais effacé les différences.

Pendant des décennies, les homosexuels ont réclamé « le droit à la différence ». On le leur a accordé, au nom de la liberté individuelle qui permet à chacun de mener sa vie personnelle comme il l’entend. Mais, non contents de ce « droit à la différence » qui leur était reconnu, ils se sont mis à exiger « le droit à… la similitude » en s’écriant : « Nous sommes différents mais nous sommes pareils ». Ils marchaient sur la tête et nous en avons fait autant.

Il faut d’ailleurs reconnaitre que, si quelques petits lobbies particulièrement actifs dans les quartiers « bobos » de la capitale se démenaient, c’est la gauche qui, sans doute à court d’idées, a fait de ce problème qui n’en était pas vraiment un, un thème essentiel de combat.

Jadis, elle défendait la classe ouvrière et s’en prenait au grand capital, maintenant, elle défend les homosexuels et s’en prend à la famille. C’est évidemment plus facile, même si on peut se demander s’il appartient vraiment à une majorité - par définition éphémère - de détruire les fondements mêmes de notre société.

Les Français ont élu François Hollande pour qu’il lutte contre le chômage, la précarité, le déclassement des familles modestes et moyennes, le délitement de l’Etat, la mort de notre économie, pas pour qu’il supprime de notre code civil les mots « père » et « mère » en les remplaçant par le mot « parent ». Même si ce « mariage pour tous » était dans les promesses du candidat, il y a une sorte d’escroquerie à nous avoir « bassinés » pendant des mois avec ce sujet alors que la situation du pays devenait chaque jour plus catastrophique.

Certains diront que le chef de l’Etat a voulu ainsi « cliver » l’opinion pour maintenir sur le pied de guerre son électorat qui commençait à douter sérieusement de ses capacités et des charmes de la social-démocratie qu’il entend incarner. Mais, d’abord, ce n’est pas le rôle du président que de cliver. Il doit au contraire rassembler. Mais, ensuite et surtout, ce n’est pas « le peuple de gauche » qu’il a pu mobiliser avec cette défense des homosexuels mais bien « le peuple de droite » qui, sans chef, s’est réveillé et retrouvé dans les rues pour défendre les lois de la nature, nos traditions les plus ancrées dans notre société et aussi conspuer un régime qui part à vau l’eau et se montre, chaque jour, plus incompétent pour faire face à toutes les crises, économique, sociale, morale, que connaît la France.

Ce peuple de droite n’était d’ailleurs, contrairement à ce qu’on a affirmé, pas « homophobe ». On peut parfaitement vouloir défendre la famille « traditionnelle », pour ne pas dire « naturelle », sans souhaiter pour autant jeter les homosexuels au bûcher.

François Hollande aurait tort de triompher après le vote de l’Assemblée. Il voulait, avec cette loi « contre-nature », marquer l’Histoire et laisser à la postérité une trace de son mandat, comme Mitterrand l’avait fait avec l’abrogation de la peine de mort, ou Giscard avec l’abaissement de l’âge de la majorité, ou Chirac avec la suppression du service militaire.

Certes, personne ne pourra jamais revenir sur ce texte. Le mal est fait et on ne voit pas comment une droite de nouveau au pouvoir pourrait abroger ce mariage homosexuel. Mais il est vraisemblable que, le jour où l’on dressera le bilan de ce quinquennat, cette loi apparaîtra moins comme un grand pas en avant vers le progrès de notre société que comme un alibi, un chiffon rouge agité par un pouvoir totalement débordé par les événements et qui, ne pouvant pas sauver le pays de la ruine, a perdu son temps en essayant de détruire la société.

D’ailleurs cette semaine a commencé par la publication d’un sondage dans lequel, avec 73% d’opinions défavorables, François Hollande bat tous les records d’impopularité. Preuve que les homosexuels pèsent peu dans l’électorat et que les Français n’ont pas été dupes de ses postures, pour ne pas dire impostures, d’homme de progrès.

Thierry Desjardins


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