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4/11/13 Thierry Desjardins
                        Dernier sondage 91 % !

On se demandait jusqu’où François Hollande pourrait dégringoler dans les sondages. Le Journal du Dimanche apporte une réponse avec un sondage Ifop. 91% des Français veulent que le président de la République change ou de politique, ou de méthode ou de gouvernement. En clair, il n’y a que 9% de nos compatriotes à trouver si ce n’est que tout va bien, du moins que Hollande est un bon président qui mène une bonne politique, avec la bonne méthode et une bonne équipe.

9% ce n’est pas rien. En comptant les bébés et les vieillards cela fait tout de même à peu près 6 millions de Français. Où peuvent bien se trouver ces 6 millions de Français contents de la montée du chômage, de l’augmentation des impôts, de l’accroissement des déficits et de la dette, du délitement de l’Etat, de la déconfiture de notre économie et du spectacle pitoyable qu’offrent chaque jour ce président balbutiant et titubant entouré de son équipe de charlots incapables qui se tirent dans les pattes à qui mieux-mieux ? Jamais la France n’avait été en si mauvais état. Jamais ses dirigeants n’avaient été aussi contestés, aussi rejetés. Jamais la France n’avait eu une aussi mauvaise image dans le monde entier. Il n’y avait pas encore de sondages à l’époque, mais on peut se demander si, en 1789, Louis XVI et la royauté étaient rejetés par 91% des Français.

Certains lecteurs s’indignent quand j’écris que nous sommes dans une ambiance « prérévolutionnaire ». Ils font peut-être partie des 9% de gens contents vivant sur leur petit nuage rose. Il faut d’ailleurs bien comprendre que quand 91% des Français veulent que François Hollande change ou de politique ou de méthode ou de gouvernement, ils ne sont pas dupes et savent parfaitement que le dit-Hollande, qui s’était fait élire en affirmant que le changement c’était pour « maintenant », ne veut ni ne peut changer quoi que ce soit. Il est comme il est, avec sa politique social-démocrate qui n’est pas une politique, sa méthode de gouvernance qui, sous prétexte de rechercher le consensus, n’est qu’une perpétuelle fuite en arrière, avec reculades et volte-face, et qu’un changement de gouvernement, bientôt inévitable, ne sera qu’un petit jeu de chaises musicales qui n’amuse, ni n’abuse plus personne.

La chance de François Hollande c’est qu’en face il n’y a personne. A part peut-être Manuel Valls (mais est-il vraiment en face ?) ni Sarkozy, ni Fillon, ni Copé, ni même Marine Le Pen ou Mélenchon ne font rêver personne et ne présentent une alternative crédible. Son autre chance, bien sûr, ce sont les institutions. Même avec ces 91%, même en perdant toutes les prochaines élections, partielles, municipales, européennes ou régionales, son bail de location à l’Elysée court, en principe, encore trois ans et demi. Et c’est bien ce qui est inquiétant. Notre Constitution ne prévoit pas d’issue, de sortie de secours pour un chef d’Etat rejeté par 91% des citoyens, si ce n’est la dissolution pour retourner devant le peuple. Mais rien ne l’oblige à recourir à ce suicide démocratique et on imagine mal Hollande avoir le courage de se faire ainsi hara-kiri.

Ne reste plus alors que la rue. Les Bretons ont commencé à y descendre. 25.000 bonnets rouges à Quimper criaient samedi « Hollande démission ! » et « Trop c’est trop ! ». Comme disaient les soixante-huitards, « Ce n’est qu’un début ». Combien de temps faudra-t-il aux autres Français pour descendre, à leur tour, dans les rues et s’attaquer à la Bastille ? C’est la seule question qu’on peut aujourd’hui se poser.

Thierry Desjardins


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