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5/9/09 Claude Reichman

Serge Dassault renonce à imposer sa ligne politique au Figaro !

Le moins qu’on puisse dire est que Serge Dassault, propriétaire du Figaro, est en désaccord complet avec la ligne politique de son journal. Ce qui ne semble pas gêner la direction de ce dernier, qui a rendu compte sans sourciller, dans son édition du 4 septembre 2009, des propos explosifs tenus par l’industriel et sénateur de l’Essonne au cours d’un table ronde organisée sur le thème « Crise et sortie de crise » et à laquelle participait Xavier Darcos, ministre du Travail.

Se disant« très pessimiste », Serge Dassault a déclaré : « Les banques n’ont plus d’argent. Elles ne prêtent plus. S’il y a moins de crédit, il y a moins de vente, moins de fabrication. Cela entraîne donc du chômage, des conflits sociaux et moins d’exportations. On ne va plus rien fabriquer en France. Je ne sens pas la reprise. Nous n’avons pas vendu un Falcon depuis le début de l’année alors qu’on en vendait 150 par an. Toute la fabrication va aller vers la Chine et l’Inde. Les voitures Renault et Peugeot sont fabriquées au Japon, en Inde, en Roumanie, en Chine. Ce qui va sauver l’automobile, c’est de fabriquer moins cher. Il faut pour cela qu’il y ait des changements en France. Il faut réduire les charges sur salaire, qui sont énormes. »

Précisant que dans cette conjoncture le Groupe Dassault se voit contraint de réduire ses coûts et de robotiser ses usines, notamment « parce qu’avec les robots, il n’y a plus de 35 heures » et que « c’est la seule façon de ne pas délocaliser », le propriétaire du Figaro a ainsi conclu : « Il ne faut pas s’endormir. Les Chinois développent aujourd’hui des technologies que nous ne développons pas en France, parce qu’ils ont beaucoup d’argent et travaillent jour et nuit. »

Il se trouve que quelques jours plus tôt, le 28 août dernier, dans son éditorial de rentrée, le directeur du Figaro, Etienne Mougeotte, rendant hommage au « volontarisme politique qui est un des identifiants forts de la méthode Sarkozy », considérait qu’il allait « devoir s’appliquer aux autres champs de l’action publique », à savoir « réforme de l’Etat, renforcement de la sécurité, sauvegarde des systèmes sociaux, croissance verte et développement durable, modernisation de l’enseignement et de la formation ». Autant de tâches auxquelles « il y a largement de quoi occuper la seconde moitié du quinquennat et catalyser l’énergie du chef de l’Etat ».

Pas de trace, dans le programme ainsi dressé par le directeur du Figaro, de la moindre mesure susceptible de dynamiser l’économie de notre pays et de réduire le poids écrasant des charges justement stigmatisé par Serge Dassault. Au contraire, Etienne Mougeotte, en fidèle interprète de la pensée unique, se prononce pour « la sauvegarde des systèmes sociaux », dont chacun sait qu’ils sont la cause fondamentale du mal français.

Un mal français dont le comportement de Serge Dassault est aussi un édifiant exemple. Que le propriétaire d’un journal, qui plus est élu du peuple et important industriel, ne juge pas indispensable de faire en sorte que sa publication adopte une ligne politique conforme à celle qu’il juge vitale pour son pays, signifie que la pusillanimité et le conformisme l’ont désormais emporté sur le courage et le patriotisme.

Un pays où l’esprit public est ainsi dévoyé doit s’attendre à vivre des jours tragiques !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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