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25/4/08 Claude Reichman

  Sarkozy, c’est Daladier

Il va faire perdre à la France la première guerre économique mondiale

La France a perdu la 2e Guerre mondiale faute de blindés. Elle est en train de perdre la première guerre économique mondiale pour cause de dépenses publiques excessives. En 1936, le Front populaire a réduit la durée du travail tandis que l’Allemagne l’avait fortement augmentée. La France se croyait à l’abri de la ligne Maginot, alors que les chars allemands s’apprêtaient à la contourner et à fondre sur nous. Un homme d’Etat a incarné cette politique désastreuse : Edouard Daladier. Ministre de la Défense nationale dans le gouvernement du Front populaire, il est le signataire, en sa qualité de président du Conseil, des accords de Munich en 1938, ce qui ne l’empêchera pas de devoir déclarer la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. On connaît la suite.

Nicolas Sarkozy est devenu président de la République en 2007 alors que l’économie est entièrement mondialisée, que nos frontières sont ouvertes à tous les courants d’échanges, que notre pays accuse une dette de 1200 milliards d’euros accumulée au long des 34 dernières années, des déficits annuels de l’ordre de 50 milliards d’euros, et des dépenses publiques supérieures, en pourcentage du PIB, de 163 milliards d’euros par rapport à celles de notre principal partenaire et concurrent, l’Allemagne. Tout cela, M. Sarkozy le sait. Il l’a même dit au cours de son intervention télévisée du 24 avril 2008. Mais il l’a dit comme on commente le temps : pas terrible en ce moment, mais ça va peut-être s’arranger. Bien entendu, aucun journaliste ne l’a interrogé ni relancé sur ce sujet (sans doute peu important à leurs yeux), la malheureuse préposée aux questions économiques n’étant manifestement obsédée que par le prix du gaz. Consternant !

Mais n’accablons pas les journalistes. C’est le président qui est l’unique responsable. Puisqu’il sait que la situation de notre économie et de nos finances publiques est dramatique, il devait consacrer l’essentiel de son intervention à nous l’exposer sans rien dissimuler et à annoncer des mesures pour remettre notre pays à flot et dans le sens de la marche. Il n’en a rien fait. Et, bien entendu, il ne prendra aucune mesure de cette nature, se contentant de promettre l’équilibre en 2012 sans dire comment on y parviendra. Les conséquences d’un tel immobilisme sont faciles à prévoir : disparition ou délocalisation d’un nombre croissant d’entreprises, créations d’emplois anémiques, baisse des recettes fiscales et sociales entraînant l’aggravation des déficits, fonte du pouvoir d’achat des ménages, troubles sociaux et, inévitablement, graves désordres politiques avec, pour finir, la crise de régime.

Tels sont les évènements que la France va connaître dans les prochaines années. Telle est la terrible responsabilité de Nicolas Sarkozy. Il est arrivé au pouvoir dans un incroyable état d’impréparation. Il vient de le comprendre. C’est pourquoi il a tant voulu affirmer le contraire au cours de son intervention télévisée, comme si les mots pouvaient conjurer la réalité. Les Français viennent de comprendre que le sarkozysme n’est, pour reprendre le mot du général de Gaulle, qu’une logomachie, un combat de mots, loin, très loin de toute réalité. Mais De Gaulle est mort et nous n’avons pas d’homme illustre en réserve de la République. Faudra-t-il attendre la débâcle pour trouver, issu du peuple, l’homme du refus d’abdiquer ? La perspective n’a rien d’enthousiasmant. Mais il n’y en a pas d’autre.

A moins qu’un miracle se produise. Celui qui verrait l’opinion publique enfin se réveiller, exiger des comptes et des actes et obtenir que la France mène la même politique que tous les pays du monde qui réussissent. Faire comme tout le monde ne devrait pas être au dessus de nos forces. Dans l’état mental des Français et de leurs dirigeants politiques actuels, il semble pourtant que si. Mais cela ne nous empêchera pas de continuer à nous battre pour un véritable changement. Par conviction. Par patriotisme. Et parce qu’il arrive que la foi soulève les montagnes !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


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