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Banlieues en flammes : c'est la faute à la Sécu !

4/11/05 Claude Reichman
Rien de plus prévisible que l'embrasement des banlieues. S'y est entassée une population immigrée, mal ou pas du tout intégrée et comportant une très forte proportion de jeunes gens auxquels la crise économique française n'offre aucune perspective d'emploi. La délinquance s'y développe comme une maladie sur un organisme privé de défenses immunitaires. Tous n'y cèdent évidemment pas, mais il existe chez la plupart un sentiment d'hostilité, quand ce n'est pas de haine, envers le pays qui n'a dressé aucun obstacle à l'arrivée de ces populations, qui en a fait des Français et qui ne sait plus qu'en faire.

Les tensions n'ont cessé d'augmenter et aujourd'hui, à la suite de la mort de deux adolescents, c'est l'explosion. Les voitures brûlent, les forces de l'ordre sont attaquées parfois à balles réelles. Dans le même temps un paisible Français d'origine se fait tabasser à mort parce qu'il photographiait un réverbère dans un quartier dit " sensible " et que trois jeunes délinquants voulaient lui voler son appareil de photo numérique. Jours paisibles à Clichy et dans la France de 2005 !

La politique française d'immigration a été une folie. Il est impossible d'intégrer des nouveaux habitants en aussi grand nombre, surtout quand ils arrivent sans formation et qu'ils sont adeptes d'une religion, l'Islam, qui régit leurs actes non seulement au plan spirituel mais aussi dans toutes les circonstances de la vie civile. Et cela dans un pays qui a, au terme d'un siècle de féroces querelles religieuses, choisi la laïcité comme règle de vie en commun ! Il n'y a que trois facteurs d'intégration possibles : l'école, l'armée et le travail. L'école est en crise, notamment depuis 1968, et s'avère incapable de remplir son rôle. L'armée a supprimé la conscription et n'accueille plus que les jeunes gens volontaires. Quant au travail, il est devenu une denrée si rare que des millions de Français désespèrent de trouver un emploi. Autant dire que les gouvernements qui se succèdent depuis trente ans au moins ont fait tout ce qu'il fallait pour qu'une crise terrible éclate. Nous y sommes.

La guerre civile a commencé

La société française aurait pu surmonter vaille que vaille la défection de l'outil scolaire et la disparition du service militaire si l'économie s'était avérée capable de créer des emplois. Au contraire, elle n'a cessé d'en détruire. La raison majeure de cette catastrophe réside dans l'incroyable accumulation des charges sociales sur les entreprises et les actifs. Autrement dit dans l'existence de cette Sécurité sociale monopolistique dont la France officielle a prétendu jusqu'à une date récente qu'elle faisait l'admiration et l'envie du monde entier, alors qu'elle l'a conduite à une situation désormais désespérée si l'on n'en finit pas avec ce Minotaure qui dévore la substance du pays.

La protection sociale est une chose. Un organisme monstrueux chargé de la distribuer en est une autre. Chacun doit pouvoir s'assurer librement, selon ses besoins et ses choix, et pour ceux qui sont dans la difficulté la solidarité doit jouer au moyen de l'impôt. Ce qui signifie qu'il faut ramener la protection sociale à un mécanisme d'assurance, ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être. Et c'est ce qui s'est fait grâce à l'action que nous avons menée pour obliger les pouvoirs publics à inscrire dans les lois de la République l'abrogation du monopole de la sécurité sociale conformément aux engagements européens de la France.

Pourtant, le gouvernement continue de faire comme si les lois votées n'existaient pas. Disons-le fortement : une telle attitude est criminelle, surtout quand on voit où mène, dans les banlieues et demain dans toute la France, l'assassinat de l'emploi par les charges sociales. C'est même doublement criminel. Car la raison pour laquelle les politiciens de droite et de gauche s'accrochent au monopole de la sécurité sociale est honteuse : ils savent que leur pouvoir ne tient qu'à leur capacité de redistribution. Et ils préfèrent ne pas perdre leurs confortables positions plutôt que de donner sa chance à la France ! Oui, sa chance. Car pour la seule couverture maladie, l'assurance libre peut se traduire par une augmentation de salaire de 15 à 20 % ! De quoi redonner à la classe moyenne et à l'ensemble des travailleurs la capacité de consommer et d'investir qui leur manquent si cruellement.

Bien sûr, chaque jour des Français de plus en plus nombreux quittent la Sécurité sociale. Mais cela ne suffira évidemment pas à sauver l'économie du pays. Il y faut un mouvement massif, qui ne peut se faire qu'avec le concours actif des pouvoirs publics et des médias. La liberté de l'assurance doit devenir une grande cause nationale. D'autant qu'elle est désormais la loi du pays et que le monopole est interdit par les textes.

C'est la faute à la Sécu si les banlieues sont en flammes. Sans la Sécu, l'immigration aurait été à coup sûr moins massive et les immigrés auraient trouvé des emplois qui leur auraient permis de s'intégrer. Au lieu de cela on a laissé se perpétuer un système délirant, surtout dans le contexte d'ouverture généralisée des frontières et de concurrence mondiale, et cela au mépris de la simple prudence, de la simple raison.

Maintenant le gouvernement n'a plus le choix : s'il ne redonne pas de l'air à l'économie française en mettant en oeuvre franchement et loyalement la liberté de la protection sociale, c'est à un embrasement généralisé de la France qu'on va assister, c'est-à-dire à une terrible guerre civile, qui a d'ailleurs déjà commencé. "La révolution vérifie tout, disait Trotski, et elle vérifie par le sang." Il est vrai qu'il s'y connaissait !

Claude Reichman


 

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