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28/12/08 Claude Reichman

Tandis que les entreprises françaises agonisent, Nicolas Sarkozy se prélasse dans les vagues chaudes de l’Atlantique Sud

« Si l’on tarde trop, la filière automobile risque de disparaître. Il faut des propositions rapidement et ne pas attendre fin janvier, sinon ce sera l’hécatombe. » Ces propos qui résonnent comme un glas sont ceux qu’a tenus M. Jean Lamy, président du Comité de liaison des fournisseurs de l’automobile (Clifa) au journal Le Monde, dans une interview publiée par le quotidien dans son édition datée des 28 et 29 décembre 2008. Au premier rang des mesures d’urgence que réclame M. Lamy figure « la mise en place d’un moratoire sur les paiements des charges sociales et des impôts ».

De plus en plus, les acteurs de l’économie comprennent l’erreur tragique qu’ils ont commise en laissant la politique instaurer un système spoliateur, fondé sur des prélèvements obligatoires et des redistributions sans cesse croissants qui étranglent les entreprises et étouffent l’activité. Ce n’est qu’à l’article de la mort que les entreprises se réveillent et appellent au secours. Mais ce n’est évidemment pas un simple moratoire qui les sauvera. De l’avis général, la crise est profonde et durera probablement plusieurs années. De plus, elle ne se terminera pas par un retour à la situation antérieure mais par un nouvel état des sociétés développées où tout aura été remis en question, y compris les institutions que d’aucuns avaient bêtement crues éternelles, comme par exemple le système social français que-le-monde-entier-nous-envie !

Nicolas Sarkozy a dit, dans son discours de Douai le 4 décembre 2008 : « La crise que nous traversons n’est pas une crise passagère, ce n’est pas une simple crise conjoncturelle dont les traces seraient appelées à être vite effacées, elle va transformer pour longtemps l’économie, la société, la politique ». Il l’a dit, mais l’a-t-il compris ? Apparemment pas, puisqu’au lieu de rester au chevet de la France en danger, il s’est offert de luxueuses vacances de plage au soleil du Brésil, tandis que le premier ministre François Fillon faisait de même en Egypte !

Le premier devoir des responsables gouvernementaux est de concevoir un nouveau système politique, économique et social pour la France et de le mettre en œuvre sans tarder. Notre pays ne peut plus supporter que l’Etat, les collectivités territoriales et les régimes sociaux dépensent chaque année 54 % de ce qu’il produit. Comme l’écrit fort justement le Pr Guido Hülsmann, « des institutions injustes ne peuvent durer éternellement ; selon la logique pure de l’action, elles doivent soit croître et détruire la société, soit elles doivent être abolies lors d’une situation de crise ».

La France vit exactement ce cas de figure. Des institutions injustes – car s’emparant au delà du raisonnable du fruit des efforts des citoyens – ont fini par détruire la société française. Il ne leur reste d’autre issue que de disparaître. Faute de l’avoir compris, les gouvernants français vont disparaître avec elles.

Quand il est arrivé à l’Elysée, Nicolas Sarkozy avait encore la possibilité de sauver le régime, sinon le système. Il aurait fallu qu’il mît en œuvre la rupture qu’il avait promise. Mais il ne s’agissait que d’un slogan de campagne destiné à capter les voix de l’ensemble de la droite. Issu du système, n’ayant jamais connu que lui et ne pouvant pas même en imaginer un autre, le nouvel élu n’était pas le premier président d’un nouveau cycle, mais le dernier du précédent. C’est ce que les évènements vont désormais démontrer.

A la date du 14 juillet 1789, Louis XVI écrivit dans son journal : « Rien ». Les historiens du futur écriront qu’au cœur d’une des pires crises économiques mondiales, Nicolas Sarkozy se prélassait dans les vagues chaudes de l’Atlantique Sud.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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