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15/4/09 Jean-Michel Aphatie
   Sécu : l’heure de vérité est proche !

Canard Enchaîné, page 3. Le titre : « Un insondable trou de la Sécu au menu de la future présidentielle. » Deux informations en une livraison. Tout d’abord, la projection financière, hélas crédible. En ces temps de fort chômage, le déséquilibre actuel de la Sécurité sociale ne peut que s’aggraver. La prévision de 18 milliards de déficit en 2009, chiffre historique, est sans doute optimiste. La probabilité que ce record devienne la norme dans les prochaines années est, hélas, bien réelle. Résultat : l’élection présidentielle de 2012 sera affectée, plombée, par ce déficit-là, 80 milliards d’ici à l’échéance électorale.

Au delà du strict problème de la Sécu, ce sont l’ensemble des déficits publics qui pèseront sur le débat. Comment les financer ? Faudra-t-il plus d’impôts ? Moins de dépenses ? Les deux remèdes devront-ils être administrés en même temps ?

La culture française a toujours poussé les candidats à raconter n’importe quoi lors de l’élection présidentielle. J’écris « culture » et « poussé » car c’est un problème collectif, la culture commune, qu’ont en partage les citoyens, contribuant puissamment à la fabrication du discours électoral. La réalité financière de l’Etat et des organismes sociaux devrait rendre inopérante, et donc obsolète, cette culture-là. Nous devrions enfin, et ce n’est pas un rêve, pouvoir contraindre les responsables politiques à profiter du temps de la campagne électorale pour en faire ce qui n’a jamais été fait, un temps pédagogique, explicatif, enfin, de la réalité.

En 1981, en 1995, en 2007, nous avons vécu, ou nous avons suscité, des campagnes délirantes, où vaincus et vainqueurs rivalisaient de ce volontarisme politique mensonger et déceptif. L’état de nos finances publiques empêchera, c’est une évidence, la répétition de ces scènes si typiquement françaises où la réalité est niée, combattue comme l’expression d’une « pensée unique » stérilisante et démoralisante. Mais qu’est-ce qui, au bout du compte, démoralise le plus ? La perception que demain le niveau des retraites sera considérablement plus faible qu’aujourd’hui ? Le constat que les inégalités s’accroissent devant la maladie ? L’évidence du gaspillage que représente l’acquittement d’intérêts bancaires désormais équivalents au produit de l’impôt sur le revenu ?

La réalité est en train de nous rattraper, et il nous faudra bien alors nous en remettre à la vérité.

Jean-Michel Aphatie


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