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5/1/09 Jean-Michel Aphatie
 Guerre au Proche-Orient : En attendant Obama

Début d’année, hélas, dans le drame. La guerre. Qui a tort ? Qui est responsable ? Éternelles questions du tribunal de l’histoire. Comment les trancher ? Comment écrire, ici, autre chose que des banalités ?

Tout à l’heure, Nicolas Sarkozy sera en Israël. Juste avant, il aura déjeuné avec le président égyptien, puis dialogué avec le président de l’autorité palestinienne. Juste après sa rencontre avec le premier ministre israélien, il verra les dirigeants libanais, puis les dirigeants syriens.

Étonnante diplomatie française. Pourquoi se trouve-t-elle ainsi en première ligne dans ce conflit du Proche-Orient ? D’où tire-t-elle sa légitimité ? Peut-elle valablement, raisonnablement, formuler des solutions à une crise aussi complexe, où chaque fil se trouve enchevêtrée à des passions millénaires ?

La réponse est claire. C’est non. S’il est réconfortant, malgré tout, pour l’esprit, que des femmes et des hommes de bonne volonté se mobilisent pour la paix, ou pour l’idée de la paix, ou pour ce qui reste de l’idée de la paix dans un monde dangereux comme il ne l’a jamais été, il serait tout de même déplacé d’attendre de ce voyage ce qu’il ne peut pas donner, c’est-à-dire la solution pour un arrêt rapide de l’action militaire israélienne.

Dans les faits, une seule puissance, un seul pays, et donc un seul homme, possède ce pouvoir. Il s’agit bien sûr, des Etats-Unis. Or, cette puissance-là est exceptionnellement muette. Certes, George Bush a parlé, certes les Etats-Unis ont agi, bloquant toute prise de position à l’ONU. Mais chacun sait que ces propos et ces actions sont en carton pâte. Ce que le monde attend, ce que tout le monde attend, ce sont les propos du nouvel élu, Barack Obama, qui prendra ses fonctions de président des Etats-Unis le 20 janvier prochain. Sera-t-il comme ces prédécesseurs, l’allié inconditionnel d’Israël ? Continuera-t-il à soutenir, sans réserves, ni parfois distance, ce petit Etat, miracle et revanche de l’histoire ? Si oui, alors la présidence Obama n’aura sans doute rien d’extraordinaire, ni de novateur, en matière de politique étrangère. Sinon, si cet aspect-là de la politique étrangère américaine se modifie, si vraiment la puissance américaine se déploie pour contraindre Israël, le contraindre, tout simplement, alors le changement sera majeur, changement pour le meilleur ou pour le pire, ce n’est que longtemps après, parfois, qu’un changement peut être expertisé.

Israël est un Etat miraculeux, né il y a tout juste soixante ans, dans des conditions particulières et émouvantes. A l’époque, cet Etat était faible. Désormais, il est fort. Sa puissance militaire en atteste. Et dans le même temps, en soixante ans, il s’est affaibli. Sa société civile est profondément divisée. Son environnement géographique est exceptionnellement menaçant : Hezbollah libanais, nucléaire iranien, duplicité syrienne, Hamas jusqu’auboutiste.

Comment poser, aujourd’hui, la question de l’avenir d’Israël ? Dans la multiplicité des crises qui assaillent le monde, cette question-là n’est pas la moindre de celles auxquelles les hommes sont tenus d’apporter une réponse. Et chacun sait qu’il n’y aura pas de réponse à l’avenir d’Israël sans une réponse symétrique à la question angoissante que pose depuis soixante ans les Palestiniens, cet autre peuple sans Etat.

Jean-Michel Aphatie

 

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