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4/5/09 Jean-Michel Aphatie
  La France est prise dans une mécanique infernale

Nicolas Sarkozy, déjà deux ans, encore trois ans. Un bilan ?

En deux ans, beaucoup de réformes, trop disent certains, mais quand il n’y en a pas, les mêmes alertent l’opinion sur les risques de l’immobilisme. Des changements annoncés pour certains, la fin des régimes spéciaux de retraites par exemple, mais dans de telles conditions financières que la collectivité n’y trouve pas son compte (à signaler tout de même que les régimes spéciaux de retraite des parlementaires demeurent solidement installés). D’autres changements imprévus, pas annoncés, mal préparés, on pense surtout et essentiellement à la fin de la publicité sur les chaînes de service public, intervenue dans la précipitation et compensée par la multiplication des parrainages, parfois camouflés (« Victoires de la musique »), et même désormais par la citation des marques dans les films et téléfilms, manifestation tangible des ressources de l’hypocrisie humaine quand l’excès de vertu entraîne l’insuffisance financière.

D’autres réformes encore en deux ans : l’Université, où tout fout le camp, la fiscalité avec le fameux bouclier, les trente réformes de Rachida Dati, pas une de moins, pas une de plus,et la justice qui marche de plus en plus mal, la preuve par Colonna, Burgaud, Dray, pour ne parler que de celles dont on parle ; la Constitution qui revalorise le Parlement, il ne reste plus qu’à faire venir les parlementaires ; la loi LME, modernisation de l’économie, qu’est-ce qu’on nous a bassiné avec la LME, qui donc jamais nous en dira les effets ? L’immigration réformée avec une loi sur l’ADN dont les décrets d’application s’empoussièrent dans un tiroir. J’arrête la liste qui est colossale, à défaut que les conséquences soient efficaces.

En effet ce qui manque encore et toujours, c’est une réflexion, et donc des décisions, dans des domaines qui n’intéressent pas grand monde et dont dépend pourtant notre avenir collectif. D’abord, la compétitivité des entreprises françaises qui ne cesse de se dégrader depuis dix ans. Nous exportons moins, nous importons plus. Pourquoi ?

Comment y remédier ? Les Allemands se sont posé ces questions au tournant du siècle. Pas nous. Notre protection sociale, ou plutôt l’originalité de notre protection sociale, solidarité face à la maladie et au vieillissement, n’est plus financée depuis des années. Pourquoi ? Comment y remédier ? Enfin, la dépense publique excède régulièrement et de manière croissante, la ressource publique. La dette collective s’amoncelle et le péril croît sur l’épargne individuelle. Comment sortir de cette mécanique infernale ?

Tout projet politique qui ne répond pas à ces questions ne répond pas aux problèmes de la Nation et à ceux des citoyens. Aujourd’hui - mais les choses peuvent changer en trois ans - aucun des titulaires du pouvoir, et aucun de ses postulants sérieux, ne font reposer leur réflexion ou leurs projets sur ces piliers- là. Au contraire, la mode demeure à la célébration d’un particularisme français, d’un modèle unique, dont nous pensons avec une naïveté qui nous détruit que le monde finira par l’adopter. Et pourquoi donc ? Parce que c’est la France, monsieur, madame, et que ceci ne se discute pas.

Un sondage Sofres indique ce matin que 63 % des sondés jugent négatif le bilan des deux années de l’actuelle présidence. 28 % le jugent positif. Et vous ?

Jean-Michel Aphatie

 

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